« La promesse » d’Eric de KERMEL

 

Titre : La promesse

Auteur : Eric de Kermel

Éditeur : Bayard Culture

Nombre de pages : 112 pages

Formats et prix : broché 16,90 € 

Date de publication : 6 avril 2022

Genre : essai

 

Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? L’enjeu intergénérationnel de l’écologie est immense. C’est en écrivain, en amoureux des récits et des lois qui unissent les hommes et les femmes au vivant qu’Éric de Kermel dessine les pistes pour répondre à cette question.
Nous nous étions habitués à faire reposer l’ordre du monde sur la promesse faite à nos enfants d’un monde meilleur. Aujourd’hui que nous savons cette promesse impossible, quel sens peut-il y avoir à faire des promesses qui ne peuvent être que fragiles ? Et si c’était cette fragilité qui permettait de transmettre le désir d’entrer en lien avec tout le vivant ? Et s’il fallait compter avec cette fragilité-là pour redonner sens à l’écologie ? Les pistes que dévoile le romancier résonnent avec les photos de Yann Arthus-Bertrand, où la terre vue du ciel est à la fois porteuse de blessures arides et de promesses fécondes. Un dialogue riche et puissant pour nourrir nos imaginaires d’horizons plus vastes et de possibles renouvelés.

Au-delà du contenu, ce livre est magnifique visuellement. Dès que vous le prenez entre vos mains, la magie opère. Le format digest, la couverture glacée avec ce paysage magnifique de Guyane, le premier coup d’œil lancé sur cet ouvrage nous promet le meilleur. Le titre serait-il prémonitoire ? Je réponds oui, car j’ai passé un excellent moment de lecture et de découverte !

Dans « La promesse », Eric et Yann nous racontent la nature, l’un avec des mots, l’autre avec des photos. 

Le point de départ de ce récit est la promesse faite à l’âge de douze ans par Eric devant ses compagnons scouts. 

« Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu. Il aime les plantes et les animaux. Le scout est l’ami de tous. »

Depuis plus de 30 ans, le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts. Son sixième rapport a été publié en février dernier et il est plus qu’alarmant. Il faut bien se rendre à l’évidence que l’ensemble des décisions prises en faveur de l’écologie montrent que l’on va droit dans le mur si on continue avec la même réflexion. 

Tout a été essayé, sauf l’amour. Selon Eric, seul l’amour peut nous apporter la grande réponse que l’on cherche pour préserver la Nature et notre Terre. Dans « La promesse », Eric pousse le lecteur à se poser de nouvelles questions, à réfléchir sur la meilleure façon d’appréhender notre rapport au monde et à nos enfants. Nous sommes en train de leur laisser une planète dans un état absolument catastrophique….

« Consommer moins, apprendre à vivre le bonheur du peu, loin d’une opulence parfois étouffante, c’est cet amour-là que j’ai envie de transmettre et dont je veux porter le récit. »

On ne protège que ce que l’on aime. Nous nous devons donc d’aimer la nature. Or, ce cercle vertueux est mis à mal du fait de l’urbanisation excessive, ne nous permettant pas d’être au plus proche de la nature. Et les médias ne nous aident pas : tsunami, incendie, inondation, sécheresse, canicule, les catastrophes font la une des journaux. Au lieu de permettre le déclic, tout cela tend à nous faire considérer la nature comme un ennemi. Or, l’homme EST la nature. 

Avec sa plume poétique, Eric nous montre combien la nature est belle, merveilleuse, et comme il est important de la protéger. Chacun doit avoir envie de protéger la nature dans laquelle on vit. Il tisse des liens avec son lecteur, à mi-parcours, il change de style pour s’adresser directement à lui, en le tutoyant. Un dialogue imaginaire s’instaure, avec pour objectif une prise de conscience.

« La nature rappelle qu’il y a des débuts et des fins, qu’il ne peut y avoir d’été sans hiver. Elle enseigne que de la qualité de tout ce qui meurt et va nourrir la terre dépend ce qui naîtra et produira le fruit. »

Retrouver une relation sensible et émotionnelle avec la nature est impératif. Le passage sur l’éco-anxiété chez les jeunes m’a fait frémir. Cette angoisse liée à l’anticipation des effets de la crise écologique provoque chez certains jeunes un désir d’action en même temps qu’un sentiment d’impuissance et de révolte.

Malgré ce que l’on pourrait croire, au milieu du constat terrible et de la lucidité, « La promesse » est un livre d’amour et d’espérance. Quant aux photos de Yann, elles sont juste sublimes. A la fin de l’ouvrage on trouve la liste des endroits où ont été pris les clichés, ainsi qu’une playlist ayant accompagné Eric lors de l’écriture.

Un ouvrage à découvrir absolument, qui a résonné en moi. J’aime beaucoup me promener dans la foret vers chez moi, j’ai la chance d’avoir un grand jardin, j’aime trop y passer des après-midi détente, à écouter les oiseaux piailler, observer les petites abeilles butiner, et m’émerveiller des fleurs qui s’épanouissent dans une explosion colorée et olfactive. Tous mes sens sont en éveil. Mon jardin est ma vallée. Mon lieu que je protège parce que je l’aime et que je m’y sens bien. Ce lieu qui m’apporte tant d’amour et de bien-être, dans lequel je me ressource. 

Je vous conseille cette lecture, amateur de nature, pour voyager et rêver, et se remettre les idées en place ! Reprendre conscience de l’amour qui nous lie à la nature. 

« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

#Lapromesse    #EricdeKermel  #YannArthusBertrand     #BayardCulture

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : conseillé par mon libraire, et l’intervention de l’auteur lors d’une conférence à achevé de me convaincre. 

Auteur connu : j’ai lu « La libraire de la place aux Herbes » avant d’enchaîner sur « La promesse ».

Émotions ressenties lors de la lecture : au départ, beaucoup de tristesse face à cette nature que l’on dégrade…et puis, peu à peu, l’amour a pris le dessus, l’émerveillement, l’envie d’en faire encore plus pour notre nature, et énormément de reconnaissance pour mon jardin, mon petit coin de paradis.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, la vision de la nature proposée par l’auteur, les photos de Yann, plus-value indéniable ! 

Si je suis une âme sensible : foncez !