« La petite ritournelle de l’horreur » de Cécile CABANAC

 

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Titre : La petite ritournelle de l’horreur

Auteur : Cécile Cabanac

Éditeur : Fleuve Noir

Nombre de pages : 475 pages

Formats et prix : broché 19.90 € / numérique 14.99 € / poche 9.20 €

Date de publication : 13 janvier 2022

Genre : thriller

 

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Derrière les murs se cachent les plus sombres des secrets…
Un appel au cœur de la nuit. Des gyrophares qui tournoient dans l’obscurité. Une vieille bâtisse à l’abandon. Quand la commandant Virginie Sevran arrive sur les lieux, les techniciens de l’identité judiciaire sont déjà à l’œuvre à l’intérieur. Ils font face à l’insoutenable. À la noirceur de l’âme humaine. Au cadavre d’une gamine dissimulé derrière une cloison que le nouveau propriétaire tentait d’abattre.
Là, au milieu de la campagne francilienne, le silence est oppressant. L’angoisse monte. Et, bientôt, les murs confient deux autres corps aux policiers. Deux autres enfants… Rapidement, la sidération laisse place à une enquête éprouvante. Certainement la plus sordide de toutes celles auxquelles la commandant et son binôme, Pierre Biolet, ont été confrontés durant leurs carrières. Une seule certitude, personne ne ressortira indemne de cette affaire…

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Hop hop hop, on ne chôme pas ! Chacun attrape une masse et on casse les cloisons de cette vieille maison que l’on retape. Si l’on veut en faire un palais, va falloir s’y mettre ! D’autant que si vous êtes adeptes des travaux de rénovation, vous savez qu’il faut compter sur les impondérables. Et dans « La petite ritournelle de l’horreur », ces impondérables se matérialisent par des cadavres momifiés découvert dans les cloisons. Chantier à l’arrêt, techniciens de l’identité judiciaire envahissant les lieux, on pourrait peut-être en profiter pour pendre la crémaillère, non ?

« Sous l’effet des flashs des appareils photo de l’IJ, la cloison semblait s’animer. Sevran était incapable de prononcer le moindre mot. Biolet manifesta instantanément sa sidération. Devant eux, dans le trou, un squelette. Debout. Sans doute celui d’une adolescente de 13, peut-être 14 ans. »

Virginie Sevran, commandant de police et ses équipiers, Pierre Biolet et Marc Dombard, sont chargés de l’enquête. Les anciens propriétaires de cette maison étaient famille d’accueil pour l’Aide Sociale à l’Enfance et sont décédés. Pour les nouveaux propriétaires, c’est un coup dur. Car Pio et Maria sont un peu à l’étroit dans leur logement actuel, avec leurs trois enfants et bientôt un quatrième. Ils envisageaient d’emménager rapidement dans cette maison et d’en faire un joli cocon….

Il faut savoir que ce roman est le troisième mettant en scène les enquêteurs, mais pas de soucis, si, comme moi, vous n’avez pas lu les précédents, cela ne gâchera rien. La construction de l’intrigue se fait sous différents protagonistes, imposant un rythme implacable. Le sujet traité n’est pas facile, Cécile dépeint les familles d’accueil, les enfants placés, les parents qui ne jouent pas leur rôle, les maltraitances, les manquements des assistantes sociales. C’est la face la plus sombre du système qui est mise en lumière, lorsque tout dérape et échappe à tout contrôle. Cécile ne fait pas dans la dentelle, « La petite ritournelle de l’horreur » est un roman noir, très sombre, donnant la part belle à la folie et à la violence. Sujet brûlant qui touche le cœur du lecteur. Et celui de notre équipe. Virginie est maman, et Biolet sur le point d’être futur papa. Une brigade résolument humaine, qui tente de faire abstraction de ce travail parfois immonde et de profiter de chaque moment en famille.

D’autant que des affaires comme celle dépeinte dans ce roman ont déjà fait l’actualité. C’est un thriller, certes, mais cela arrive dans la vraie vie, et c’est cela qui fait vraiment froid dans le dos. Comment être sûr que les familles d’accueil sont compétentes et aimantes ? Comment savoir ce qu’il se passe une fois la porte du logement close ? Les agents de l’état sont-ils suffisamment nombreux et formés pour détecter les éventuelles déviances ? « La petite ritournelle de l’horreur » pousse au questionnement. Et cela rend la lecture oppressante, le lecteur devenant paranoïaque et suspicieux.

Les personnages sont assez bien décrits, on s’y attache facilement. On cerne certains rapidement, d’autre moins facilement. Plusieurs sont des victimes, d’autres des monstres. Chacun a un parcours émotionnel qui lui est propre, qui déchire le lecteur. Les traumatismes de l’enfance, notamment vis-à-vis de la violence, des abus sexuels, ou encore des négligences, peuvent influencer les agissements et les comportements de l’adulte. Comment se construire une personnalité « normale » lorsqu’on a connu le pire ?

La plume de Cécile est fluide, agréable, efficace. Le seul reproche que je lui ferai, ce sont les incohérences et les contradictions qui parsèment le récit, aussi bien dans les procédures que dans les agissements de certains personnages. Je ne vais pas dire que cela a gâché ma lecture, mais j’avoue que j’en ai été chagrinée. Attention, cela ne m’a pas empêchée de passer de belles heures de lecture, mais il m’a manqué ce petit plus qui fait la différence. Je serai au rendez-vous du prochain roman de Cécile, histoire d’affiner mon opinion sur cette plume que je découvre.

Une lecture qui ne laisse pas indifférent, qui bouleverse. Il faut quand même avoir le cœur bien accroché, la lecture étant toujours difficile lorsque ça touche des enfants !

« Son cœur cognait au fond de sa poitrine, prêt à s’en échapper. Mais ce spectacle ne réveillait pas sa mémoire pour autant. Comme si un lourd couvercle s’était posé sur elle, empêchant les souvenirs de remonter à la surface hormis quelques bribes insignifiantes. Face à cette amnésie, c’était son corps qui parlait. Il était secoué de tremblements. L’angoisse était bien réelle. Que lui était-il donc arrivé dans ce putain de clapier ? »

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La petite ritournelle de l'horreur

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’ai rencontré Cécile aux Gueules Noires du Polar en 2022, et le pitch de ce roman m’a attirée comme un aimant.

Auteur connu : j’avais entendu parler de Cécile depuis plusieurs mois sur les réseaux. Ce salon a été l’occasion de faire sa connaissance et de découvrir son univers.

Émotions ressenties lors de la lecture : oppression, dégoût, peur, angoisse, impuissance, les émotions sombres étaient bien au rendez-vous !

Ce que j’ai moins aimé : les incohérences.

Les plus : le sujet, la plume, la construction, les personnages.

Si je suis une âme sensible : l’horreur n’est que suggérée, mais certaines descriptions sont un peu dures. Cela touche des enfants, c’est compliqué…

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3 réflexions sur “« La petite ritournelle de l’horreur » de Cécile CABANAC

  1. Eh bien ma belle ce n’est pas moi qui vais le lire. Trop sensible 😭 et nous en entendons déjà trop tous les jours aux infos, cela me suffit. Ce qui me désole c’est que tout est excusé, le bien passe pour le mal et le mal pour le bien……. Il y a trop d’enfants déjà dans la réalité qui en subissent les conséquences…… Je lirai autre chose que ce genre de 📕 sinon je vais l’avoir en mémoire pendant des semaines. Tu sais que j’ai travaillé à l’aide sociale à l’enfance et j’ai changé de service, trop dur pour moi……Bon week-end. Bises

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