« L’île de Yule » de Johana GUSTAWSSON

 

sonia boulimique des livres

Titre : L’ïle de Yule

Auteur : Johana Gustawsson

Éditeur : Calmann-Levy

Nombre de pages : 306 pages

Formats et prix : broché  19.90 € / numérique  14.99 €

Date de publication : 18 janvier 2023

Genre : thriller

 

blog littéraire

Le cœur battant, Emma Lindahl cogne à la porte du manoir dressé sur une petite île au large de Stockholm. Experte en art, elle doit procéder à l’inventaire des biens de la famille Gussman, quatrième plus grande fortune de Suède. L’île et son manoir ont une réputation sulfureuse depuis que, neuf ans plus tôt, une adolescente a été découverte pendue à un arbre du domaine, tuée dans des conditions affreuses.
Son assassin n’a jamais été retrouvé.
Emma se rend vite compte que son travail va lui prendre des mois, seule dans ces immenses pièces où elle ne croise jamais personne, car les Gussman ont expressément refusé de la voir et lui imposent des horaires stricts. Bien qu’elle ne soit pas impressionnable, l’ambiance ici lui glace le sang.
C’est alors qu’une nouvelle jeune fille est découverte, morte, dans la mer gelée, et tout laisse penser qu’elle a été victime du même tueur… 
Un thriller aussi effrayant que captivant,
enraciné dans les rites vikings
et les sombres amours

chroniques littéraires

❤️ Alerte au coup de cœur !❤️

Quelle claque ! Johana nous propose un one shot de toute beauté.

Dévoré en 24 heures. Johana m’a enveloppée, prise avec elle dès les premiers mots, pour ne jamais me lâcher. J’ai été obsédée par son histoire, à tel point que je ne pensai qu’au moment béni où j’allais pouvoir reprendre la lecture. C’est simple, je l’ai lu en deux fois. Une soirée et un après-midi, et entre les deux, une matinée à trépigner et à tenter de jouer mon rôle de maman.

Nous sommes à Storholmen, une île suédoise faisant partie de l’archipel de Stockholm. Le premier chapitre nous permet de faire connaissance avec le commandant Karl Rosén, notre enquêteur, et de découvrir notre première victime, une jeune fille d’environ quinze ans, pendue aux branches d’un sapin du parc du manoir bâti sur l’île, dans une mise en scène vraiment macabre que je vous laisserai découvrir par vous-même.

Mais revenons à ce manoir… Propriété de la famille Gussman, 4ème fortune de Suède, il va fêter son centenaire. Pour l’occasion, Niklas Gussman, l’héritier, demande à Emma Lindahl d’effectuer un inventaire ainsi qu’une estimation des biens du château. Un appel au secours dissimulé dans une brosse à cheveux ancienne, un second cadavre retrouvé avec le même mode opératoire que notre pendue et l’affaire est lancée.

La construction du roman nous permet de retrouver la patte de Johana : trois voix alternent leur récit, toutes employant le « Je », Emma, Karl et Viktoria, qui travaille comme domestique au manoir. Le rythme est dingue, le lecteur est avide d’en savoir toujours plus, il collecte les indices les uns après les autres, commence à y voir clair. Mais c’est sans compter sur Johana qui rebat toutes les cartes avec un cliffhanger à mi-parcours. Bon, on va revoir tout cela sous un œil neuf. Enfin, on est plus embrouillé qu’autre chose, j’ai douté, je me suis fait un nœud au cerveau. Je n’ai rien vu venir, Johana m’a totalement roulée dans la farine, et je me suis laissée faire avec bonheur.

Les personnages sont attachants, ils cachent tous une part plus ou moins sombre, ils sont intrigants, la maternité tient une place prépondérante au milieu des secrets familiaux et des blessures de l’âme, comme toujours avec Johana.

« Quelle que soit la bataille des sexes et des genres qu’on se livre, il y a des réalités indiscutables, scellées par la nature : la femme porte l’enfant et lui donne naissance, le choix de devenir mère l’aliène bien plus que l’autre parent. » 

La plume de Johana est splendide. Elle claque, elle pique, elle est implacable. Le récit est parsemé de légendes vikings absolument passionnantes (j’avais peur du 13, maintenant, je pense que je vais m’enfuir en courant lorsque je croiserai un 9…). Moi qui n’accroche pas particulièrement aux thrillers scandinaves, ici, je change d’avis. Johana, qui vit en Suède depuis plusieurs mois maintenant, sait de quoi elle parle et se frotte avec brio à la discipline ; on peut dire que les auteurs locaux peuvent aller se coucher ! L’ambiance est anxiogène, sur cette île perdue au milieu de nulle part, cet hiver suédois où la nuit tombe tôt, trop tôt. Le froid, la nuit, les éléments qui se déchainent, ce qui est sûr, c’est que cela ne m’a pas donné envie de passer mes vacances sur l’île de Storholmen !! Le lecteur ressent le malaise éprouvé par Emma lorsqu’elle se rend au manoir pour son inventaire.

Le dernier quart se lit en apnée, j’ai tremblé, j’ai douté, toutes mes certitudes se sont effritées, j’avais l’impression d’avoir le cœur dans une centrifugeuse. Jusqu’au dernier mot, j’ai retenu mon souffle, relisant certaines phrases pour être sûre de mettre chaque élément à sa bonne place.

La couverture est superbe, représentant parfaitement l’ambiance du récit.

« L’île de Yule », c’est du grand art. Tout colle parfaitement, tous les ingrédients sont là pour vous faire passer d’excellentes heures de lecture. Mon premier coup de cœur de 2023. Et que ça fait du bien !

« Personne ne parle. Personne n’ose parler. Cette île déclenche en moi une sensation glaçante : je me sens forcé d’étouffer les bruits de mon passage. Jusqu’à ceux de mes pensées. Comme si j’avançais en territoire ennemi, les doigts crispés sur la crosse de mon fusil. Storholmen impose le silence à une foule muette dont je fais partie. Une foule qui écoute ce silence comme un prélude au drame. »

Je remercie les Éditions Calmann-Levy pour cette très belle lecture.

#CalmannLevy     #JohanaGustawsson   #LïledeYule

L'ïle de Yule

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : Johana ! J’adore ses romans, sa façon d’écrire. A chaque fois, c’est un enchantement.

Auteur connu : je suis Johana depuis ses débuts, vous pouvez retrouver les chroniques de ses précédents romans en cliquant ici.

Émotions ressenties lors de la lecture : peur, anxiété, angoisse, les émotions étaient bien au rendez-vous. 

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : l’ambiance, l’intrigue, la plume, les rebondissements, le rythme, la fin. 

Si je suis une âme sensible : quelques scènes un peu difficile, mais rien d’insurmontable.

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4 réflexions sur “« L’île de Yule » de Johana GUSTAWSSON

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