« On l’emportera dans la tombe » de Sébastien JULLIAN

Titre : On l’emportera dans la tombe

Auteur : Sébastien Jullian

Éditeur : Inceptio Éditions

Nombre de pages : 300 pages

Formats et prix : broché 19.90 € / numérique 7.99 €

Date de publication : 12 juillet 2023

Genre : thriller

Un home-jacking se termine en bain de sang dans une résidence de luxe à Marseille avec la mort inexpliquée d’un des cambrioleurs. Le lendemain, un homme se jette sans raison apparente sous un train en gare de Lyon Part-Dieu, devant une foule médusée. Le cambrioleur marseillais ayant un lourd passif en Isère, l’enquête atterrit sur le bureau de deux lieutenants de police de Grenoble. On découvre très vite que les deux victimes se connaissaient et avaient en commun un passé pour le moins énigmatique qui n’a pas livré tous ses secrets. Peu à peu, les événements stupéfiants s’enchaînent, amenant les enquêteurs aux portes de l’irrationnel. Quel est ce passé étrange qui rebondit soudain dans une banale enquête de cambriolage et de suicide ? Peut-on vraiment se limiter à une approche cartésienne pour en comprendre toutes les implications ?

Un thriller envoûtant, rythmé, incluant du surnaturel. Vous vous retournerez dans la rue après cette lecture…..

Tout commence à Marseille, en 2019, avec un cambriolage qui tourne mal. Armando Garcia, l’un des cambrioleurs, est tué par l’un des occupants de la maison. Direction ensuite Lyon, où David Terrier se suicide en se jetant sous un train arrivant en gare. Mais est-ce vraiment un suicide ?

Le lieutenant Jérôme Docran, de la PJ de Grenoble se voit confier les enquêtes, qui semblent troublantes dès le départ, puisqu’Armando et David étaient des amis d’enfance…

Autre temporalité, nous voilà en 1997, à Saint-Marcellin, où nous rencontrons Armando et sa bande de copains. Ils sont cinq adolescents en ce tragique mois de mai, où l’un ds leurs trouve la mort. Ces allers-retours dans le passé vont donner des indices exclusifs au lecteur, qui aura une longueur d’avance sur Docran et son équipe. Mais bon, il faut toutefois réussir à interpréter ces indices, et c’est pas gagné…

Sébastien joue avec son lecteur, perso, je suis passée par toutes les couleurs et toutes les déductions. Il nous agrippe avec un indice posé là, l’air de rien, une question qui surgit entre deux paragraphes, cultivant notre curiosité grandissante. Folie, explication rationnelle, solution surnaturelle, tout y est passé, j’ai failli perdre la boule. Chaque élément s’emboite parfaitement au précédent, et le tableau d’ensemble qui se crée sous nos yeux est terrifiant. Le rythme est intense, les chapitres sont courts, c’est un livre qui se dévore et ne se lâche pas. J’avais trop envie d’arriver à la conclusion, j’ai bouloté « On l’emportera dans la tombe » comme un paquet de bonbons, sans pouvoir m’arrêter.

Le côté surnaturel m’a fait frémir, j’avoue que c’est le genre de choses qui me fait peur. Les esprits, les fantômes, brrrr. J’ai frissonné à plusieurs reprises, et vous savez quoi ? J’ai adoré ! Sébastien ne nous développe pas une idée sortie de derrière les fagots, non, il appuie ses réflexions sur un concept bien réel (enfin, si tant est que le surnaturel puisse s’avérer « réel »). Je ne peux malheureusement pas vous en parler, mais sachez que je suis allée fouiner sur le net pour approfondir le sujet, et ce que j’ai lu m’a intriguée et passionnée.

La plume de Sébastien est vive, nette, précise. L’intrigue se révèle captivante et complexe, grâce à une construction maîtrisée et millimétrée.

Les personnages sont riches, Jérôme est un flic tourmenté, mais de manière « originale » : sa femme se trouve dans le coma depuis quelques mois suite à un accident de voiture. Exit le flic divorcé alcoolique, et franchement, ça fait du bien. Jérôme va devoir mettre de côté sa vie personnelle au profit de son enquête, mais cela ne l’empêchera pas de rendre visite à sa femme, des moments qui se sont révélés être bourrés d’émotion. Sébastien met le doigt sur l’actualité grâce au personnage d’Yvan Faure, le collègue de Jérôme : il est en arrêt maladie suite à des menaces de mort reçues dans le cadre de son travail. Ses enfants, de 3 et 5 ans, ont reçus des menaces, eux aussi, à la maternelle…Affligeant…Yvan réfléchit à une reconversion loin du monde policier. Bien que peu développé (ce n’est pas le sujet du roman), ce passage a le mérite d’exister. Les protagonistes secondaires sont tout aussi attachants, sans oublier le fait que j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour chacune des victimes. Eric, l’un des amis d’enfance d’Armando, vit désormais au sein d’une communauté bouddhiste. Retraite permanente loin de notre société décadente, pourquoi pas ?

« En quelques secondes, le destin bascule et vous laisse au feu rouge (…). Jérôme vit avec son chagrin, se réfugie dans ce travail qui est sa dernière source d’oxygène, tout en se rendant chaque soir au chevet de cette femme qu’il aime et avec qui il ambitionnait de faire un enfant. »

La fin est à la hauteur du récit : surprenante et maîtrisée.

Un mot de la couverture, juste magnifique ! Elle attire l’œil et promet le meilleur.

Un thriller original, qui flirte avec le surnaturel et la folie, et qui nous emporte avec lui dans ce mystère, bon, peut-être pas jusqu’à la tombe, lol. Laissez-vous tenter, vous ne pouvez pas être déçus.

« Il est trop tard. Rien ne sera plus jamais comme avant. Avant, il ne croyait pas en Dieu. Aujourd’hui il en a peur…Ce qu’il vient de voir ne s’effacera jamais. »

Je remercie ma bonne fée, Nelly et les Éditions Inceptio pour cette lecture.

#Onlemporteradanslatombe     #SébastienJullian   #InceptioÉditions

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteur et j’ai flashé sur la couverture !

Auteur connu : j’ai rencontré Sébastien aux Boënnales en 2019.

Retrouvez mes chroniques de ses précédents romans : « Le berceau du Talion » et « Des profondeurs je crie vers toi. »

Émotions ressenties lors de la lecture : peur, frousse, angoisse, espoir, incrédulité, résignation, joie, colère. Tout y est passé !

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, les personnages, l’originalité du récit, le côté irrationnel et surnaturel, la fin.

Si je suis une âme sensible : rien de particulier, je trouve.