Coucou tout le monde !
Aujourd’hui, je vous parle de la
rentrée littéraire
Ce terme restant flou pour moi, j’ai décidé de creuser un peu la question. Certes, des livres sortent tous les mois de l’année, alors pourquoi parle-t-on de « rentrée littéraire » ? Qu’est ce qui se cache derrière tout ça ?
Nos petites têtes blondes retrouvent l’école, tandis que dans les librairies, c’est l’effervescence, les rayons se remplissent, débordent et le lecteur est touché par une frénésie d’achat. Les critiques littéraires s’agitent, les émissions et reportages télé font exploser l’audimat, le ballet des mots et des phrases peut commencer, la course aux prix est lancée !
En 2018, ce sont environ 550 livres qui sortent entre fin août et début novembre, période de ladite rentrée littéraire. L’année record étant 2017 avec 727 titres !
Cocorico, la majeure partie des sorties sont françaises, heureusement d’ailleurs puisque cette rentrée reste quand même une particularité de notre pays. Donc, honneur à nos auteurs. La rentrée littéraire est indéniablement un excellent tremplin aux nouvelles plumes puisque ce sont 94 premiers romans publiés cette année.
Mais cela ne nous explique pas d’où vient cette rentrée littéraire…
La rentrée littéraire a vu le jour à la fin du XIXème siècle avec le Prix Goncourt, destiné à récompenser un ouvrage paru dans l’année. Le succès des livres primés a conduit peu à peu les éditeurs à privilégier la période située entre la fin des vacances d’été et la remise du prix pour publier leurs nouveautés. Quand on connaît l’impact de l’obtention d’un prix sur les ventes, on comprend mieux cette stratégie :
Et depuis, comme tout ce qui régit notre société, elle est devenue purement commerciale. En effet, le plus gros chiffre d’affaire des éditeurs se fait à Noël. Qui n’a pas déjà eu un livre soigneusement emballé sous le sapin ? Sortir les titres entre aout et novembre permet de les faire connaître, on en entend parler pendant tout un trimestre, et quand le moment de faire les cadeaux de fin d’année arrive, on y pense encore.
Et que vient faire le lecteur dans tout cela ?
Avec 3.4 millions d’exemplaire vendus, la rentrée littéraire est LE rendez-vous préféré des lecteurs. En effet, reprendre la lecture fait partie des bonnes résolutions de la rentrée, on a bien pris l’habitude de bouquiner sur la plage et on souhaite conserver ce moment privilégié et cette routine une fois de retour au bureau. Et quoi de mieux pour faire son choix et se constituer une PAL avec un boom des sorties ?
Il faut avouer que le français est un gros lecteur, très bien placé au niveau mondial. J’ai trouvé ce graphique vraiment intéressant :
Le français lecteur passe un peu moins de 7h par semaine le nez dans un bouquin. Perso, je devrais immigrer en Inde pour être cohérente lol. Et vous, où vos situez-vous ?
La rentrée littéraire est donc une véritable institution et son rôle est d’une importance capitale dans une conjoncture de réduction de la place de la littérature dans les médias. Elle permet de maintenir le débat autour d’œuvres novatrices qui n’ont que ce chemin pour accéder aux rayons des librairies.
Mais au fait, comment sont sélectionnés tous ces livres ?
Les libraires sont au cœur du système.
Tout commence un an plus tôt. Les éditeurs font leur choix dans le but de présenter un poulain qui a ses chances de gagner un prix littéraire (enjeu commercial, ne l’oublions pas).
En mai, la sélection, par le biais de commerciaux mandatés par les maisons d’édition, est proposée aux libraires. L’opération de charme commence, dont le but est de convaincre que leurs livres sont meilleurs que ceux de la maison d’édition voisine (« Dallas, ton monde impitoyable »). Nous sommes bien d’accord que, même si les libraires font leur travail consciencieusement, il leur est impossible de lire tous les livres de la sélection. Mais ils en lisent un nombre conséquent ! On peut donc leur faire confiance !
Les libraires valident ou non les titres qu’ils souhaitent voir dans leurs rayons.
Une fois cette étape franchie, les livres vont inonder les rayons et les lecteurs peuvent compter sur les libraires pour les conseiller.
Mon petit antre de la littérature à moi, c’est la Librairie FORUM à St Etienne. Une équipe de passionnés qui connait tout sur tout. Et c’est une librairie indépendante, c’est important de le souligner ! Je pense d’ailleurs vous faire un article très vite sur ce lieu mythique de St Etienne.
D’ailleurs, le coup de cœur de cette rentrée littéraire de mon libraire préféré est « Swing time » de Zadie Smith.
Voilà, j’espère que cet article vous a éclairé un peu.
A très vite pour de nouvelles aventures livresque !