« La dislocation » de Louise BROWAEYS

Informations :

Titre : la dislocation

Auteur : Louise Browaeys

Éditeur : Harper Collins

Nombre de pages : 320 pages

Format  et prix : broché 17.00 € / numérique 11.99 €

Date de publication : 26 août 2020

Genre : littérature générale

Résumé :

Une jeune femme sort de l’hôpital, dépossédée de son identité et de son passé.

Elle voue une haine farouche aux psychiatres, fréquente les magasins de bricolage.

Il lui arrive même de crever les pneus des voitures.

Temporairement amnésique, absolument indocile, elle veut repeupler sa mémoire et pour cela, doit enquêter. Un homme va l’y aider, sans rien lui souffler. Camille, dit K, ami et gardien d’un passé interdit.

Le souvenir d’un désert entouré de vitres, une fonction exercée au ministère de l’Agriculture, une bible restée ouverte au chapitre du Déluge forment un faisceau d’indices de sa vie d’avant. Quelques démangeaisons et une irrépressible envie de décortiquer le monde et les êtres qu’elle croise hantent ses jours présents.

Sa rencontre avec Wajdi, envoûtant et révolté, marquera son cœur et son esprit. Ce sera avant de gagner la Bretagne et, peut être, de parvenir à combler les énigmes de son histoire prise au piège de l’oubli.

Mon avis :

La narratrice, la trentaine, sort de l’hôpital psychiatrique, où elle a séjourné un certains temps pour trouble de la mémoire. En effet, elle a tout oublié, jusqu’à son prénom. Les médecins refusent à son entourage de lui donner des pistes sur son passé. Elle doit le retrouver seule. C’est ce cheminement et sa reconstruction que nous allons suivre et tenter de découvrir avec elle qui elle est.

Camille, son ami d’enfance, qu’elle appelle K. vient lui rendre visite chaque jour, il la materne, et même si elle n’a aucun souvenir de lui, elle lui fait confiance.

A l’aide d’un carnet qui ne la quitte jamais et dans lequel elle note les mots nouveaux qu’elle entend ici et là, elle va réapprendre à vivre. Au fil de rencontres, dont certaines assez loufoques, il faut bien en convenir, elle part à la recherche de son passé. Elle se sent vide de l’intérieur et ressent le besoin urgent de le combler, dans tous les domaines ; elle commence par le plus croustillant, celui du sexe, avant de passer à autre chose de plus « intellectuel ».

« C’est le sens de la vie, non, se faire du bien ? Le plaisir ! »

Je ne peux vous en dire plus sur ce récit, je ne tiens pas à vous gâcher le plaisir.

Nous avons là une quête identitaire, sur fond d’écologie et de féminisme. Le syndrome dissociatif, cette fameuse dislocation dont souffre notre narratrice est décrit de manière à intéresser sans jamais ennuyer. La dislocation environnementale est abordée avec beaucoup de justesse, et l’avenir dépeint fait froid dans le dos. Espérons que l’auteure n’est pas visionnaire…

C’est un roman immersif, sans aller jusqu’à la pathologie psychiatrique, on a tous la mémoire courte, ne se souvenant pas de la conséquence de nos actes. Le fameux effet papillon. J’aime les livres qui poussent à une intense réflexion, l’air de rien. J’ai découvert une écriture fluide, poétique, très légère, et pleine de justesse. L’histoire en est assez anxiogène et angoissante, je trouve. On est dans la tête du personnage principal, un certain voyeurisme nous possède, on est accroché à ses actes, avides de trouver le déclic. Le fait de ne pas dévoiler son prénom avant le dernier quart, ajoute un suspense de dingue, pourtant, honnêtement, il n’y a pas de quoi. Ça fonctionne, tout simplement.

La fin est surprenante, elle m’a beaucoup touchée, pour ne pas dire bouleversée. Point final parfait pour ce roman, qui ne nous laisse pas sur notre faim et nous projette dans ce dont on a parlé tout le long du récit.

Un roman où la magie des mots a toute sa place, un sujet très actuel où l’auteure enfonce le clou sur l’importance de préserver notre Terre pour notre survie, mais aussi sur la place des femmes dans la société.

« Les mots ne consolent de rien mais ils offrent une maison modeste, une sorte de cabane où l’on peut s’abriter le temps d’une saison et attirer des oiseaux rares ».

Je remercie les Éditions Harper Collins et la Masse Critique de Babélio pour cette très belle lecture.

#LouiseBrowaeys #LaDislocation #HarperCollins #Babelio

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En bref :

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le titre a attisé ma curiosité. Puis le résumé. La quête d’un personnage à la recherche de son passé et de sa vie, voilà un sujet qui m’interpelle, j’aime voir comment les auteurs travaillent cette thématique.

Auteur connu : Louise est ingénieure agronome, spécialisée en nutrition. Elle a écrit plusieurs livres en lien avec l’alimentation, l’écologie, la permaculture et la responsabilité sociale des entreprises. « La dislocation » est son premier roman. Espérons que ce ne sera pas le dernier !

Émotions ressenties lors de la lecture : la curiosité de connaître le prénom de notre personnage est venu en premier, l’impatience de découvrir son passé, puis une certaine amertume et de la crainte à la découverte de tout cela. De la rancœur, du désespoir face à la théorie avancée pour notre avenir. C’est dur de croire en l’avenir de l’Humanité, vu l’actualité.

Ce que j’ai moins aimé : la première partie est peut-être un ton au-dessous des deux suivantes. Je l’ai trouvée moins travaillée, et moins passionnante. Ce ressenti vient probablement du fait qu’il m’a fallu m’habituer à la narration, m’immerger dans l’univers proposé.

Les plus : le sujet, la construction du récit, la plume, la fin.

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