Informations :
Titre : terribles maladies et remèdes en tout genre
Auteur : Jonathan J. Moore
Éditeur : Christine Bonneton
Nombre de pages : 255 pages
Format et prix : broché 18.90 €
Date de publication : 2 septembre 2020
Genre : histoire
Résumé :
Terribles maladies et remèdes en tout genre retrace la lutte de l’humanité contre la maladie, du Moyen Age au début du XXe siècle. Commençant par les maladies ordinaires, il décrit certains des remèdes les plus mal avisés dans les annales de l’histoire médicale. Vient ensuite l’épisode le plus sombre qu’a connu l’Europe médiévale, la mort noire ou peste noire, suivie par la « ? grande vérole ? » ou syphilis et ses cousines vénériennes. Le chapitre des chirurgies choquantes couvre des amputations et castrations spectaculaires, puis l’ouvrage enchaîne sur des maladies majeures : la lèpre, la tuberculose, la variole et le typhus. L’ère coloniale marque la découverte par les Occidentaux de toute une panoplie de maladies tropicales, dont la fièvre jaune, le choléra, la fièvre typhoïde ou la dysenterie. Un chapitre sur les maladies mentales détaille les traitements absurdes contre l’hystérie féminine et le voyage se termine avec la pandémie la plus dévastatrice du début du XXe siècle : la grippe espagnole.
Mon avis :
A l’heure où l’humanité toute entière est confrontée à la pandémie de COVID19, voilà la lecture idéale pour en apprendre plus sur l’histoire de la médecine et relativiser. Notre corps est confronté à environ 55 000 maladies en tout genre, dont certaines n’ont pas de remède. Les microbes (c’est-à-dire les virus et les bactéries) sont partout et se propagent pour assurer la survie de leur espèce, quelquefois au détriment de la nôtre !
Ce livre est une mine d’or, je me suis régalée ! Onze grands maux sont présentés dans des chapitres détaillés, illustrés. Chaque pathologie y est décrite avec soin, précisant les symptômes, les origines, les remèdes loufoques ou non, la situation actuelle.
Il faut savoir qu’au Moyen-Age, la saignée était considérée comme la panacée pour toutes les maladies. Les sangsues, les fèces et l’urine étaient également beaucoup utilisées. Nul doute que le COVID aurait été « traité » à l’aide de ces remèdes…
Je vous ai d’ailleurs dégoté une recette DIY miraculeuse de shampoing anti-pelliculaire ! Allez, je suis sympa, je la partage avec vous : mélangez de l’huile distillée à des selles d’enfant et appliquez sur le cuir chevelu. Rincez. Facile, non ? Encore faut-il avoir un gamin (non constipé de préférence) sous le coude…😀
Le chapitre sur la chirurgie m’a fait rire. Voyez un peu : à l’époque, il n’y avait pas d’anesthésie. Lorsqu’un membre nécrosé nécessitait une amputation, celle-ci se faisait à vif. Partant du principe que plus l’acte était réalisé rapidement, moins le patient souffrait, le chirurgien écossais Robert Liston maniait le scalpel plus vite que son ombre. Trop peut-être, puisque lors d’une intervention, il a, certes, amputé la jambe en 150 secondes, mais la scie enleva par la même occasion les testicules du pauvre bougre opéré. Et hop, une jambe et deux bourses en moins, mais la gangrène en prime et la mort au bout du chemin.
Outre les maladies terribles telles que la variole, la peste ou encore la tuberculose, l’histoire de la médecine nous est contée, avec l’avènement de l’anésthésie, et surtout, de la désinfection. Le médecin hongrois Ignace Semmelweis fut le premier à tenter d’imposer le lavage des mains en milieu hospitalier, dans les années 1840. A cette époque, il était gratifiant pour les médecins de se promener avec un tablier tâché de sang, d’avoir les mains et les ongles sales. Or, passer d’une autopsie à un accouchement sans lavage des mains faisait s’affoler le compteur de mortalité. Le pauvre Semmelweis termina ses jours dans un asile, conspué par le milieu médical. Il fallu attendre les années 1920 et Joseph Lister pour réussir à faire accepter la désinfection à la fois des mains et du matériel utilisé.
Les épidémies de fièvre typhoïde ou de choléra mirent en évidence les liens entre l’eau polluée et ces hécatombes. Cela aboutit notamment à la mise en place progressive de l’évacuation et du traitement des eaux usées au cours de la seconde moitié du XIXè siècle. Il faut reconnaître que l’eau d’alimentation était loin d’être potable à cette époque, les bactéries migrant très facilement des réseaux d’eaux usées vers les sources d’eau « potable ».
Chaque épidémie a permis une évolution à la fois des conditions sanitaires mais également de notre système médical. Nul doute que la pandémie de COVID19 apportera son lot d’amélioration, de connaissances et de prises de conscience. En attendant le prochain virus ou la prochaine bactérie avide de contaminer et de décimer l’humanité…
Un ouvrage vraiment complet, passionnant, très technique et malgré tout accessible. Une véritable Bible de l’histoire de la médecine. Je vous le conseille vraiment, vous ne pouvez qu’être conquis !
Je remercie les Éditions Bonneton et Ségolène pour cet envoi.
#EditionsBonneton #JonathanJMoore #TerriblesMaladiesEtRemèdesEnToutGenre
En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : je me passionne pour tout ce qui a trait de près ou de loin à la médecine. C’est donc tout naturellement que je me suis penchée sur cet ouvrage.
Auteur connu : j’ai lu il y a quelques semaines « Pendu, écartelé ou décapité » , de la même collection, qui retraçe l’histoire de la peine de mort.
Émotions ressenties lors de la lecture : beaucoup de passion et d’avidité, une soif de découvrir chapitre après chapitre, les grandes maladies qui ont façonnées notre médecine actuelle.
Ce que j’ai moins aimé : rien !!!
Les plus : les détails, la complétude du sujet, les illustrations, le côté ludique mais pourtant technique.