Informations :
Titre : le serment
Auteur : Thomas Lilti
Éditeur : Grasset
Nombre de pages : 162 pages
Format et prix : broché 16 € / numérique 10.99 €
Date de publication : 20 janvier 2021
Genre : littérature générale
Résumé :
« Parfois je me demande ce qui est du domaine de la fiction et ce qui est du domaine de la réalité. Qu’est-ce que j’ai inventé pour mes personnages et qu’est-ce que j’ai vraiment vécu ? Est-ce que moi je les ai passés, mes diplômes ? J’ai des montées d’angoisse. Qu’est-ce qui prouve, là, maintenant, que je suis réellement médecin ? On pourrait essayer de trouver des gens qui voudraient témoigner pour moi. On pourrait essayer de retrouver un exemplaire de ma thèse, mais j’ai cherché et je ne sais pas où est ma thèse, elle n’est pas à la bibliothèque universitaire, j’ai appelé, ils n’ont pas de traces de ma thèse de docteur en médecine. Elle doit être quelque part chez mes parents mais la seule chose que j’ai trouvée, c’est un petit papier du médecin qui a été mon directeur de thèse, et dans son CV il y a marqué qu’il a été le directeur de la thèse de Thomas Lilti. Ça me rassure un peu, mais est-ce que cela prouve que je suis docteur en médecine ? »
Ancien médecin devenu réalisateur, brutalement à l’arrêt du fait du confinement, Thomas Lilti s’engage comme bénévole à l’hôpital où il tournait quelques jours plus tôt dans des services désaffectés, transformés en plateau de cinéma. Saisissant retour de l’autre côté du miroir, en pleine crise sanitaire, dans un grand hôpital de Seine-Saint-Denis.
Un retour si bouleversant qu’au fil des jours, il s’interroge à voix haute. Qu’est-ce que la vocation de médecin ? Que cache le secret médical ? Et ce monde très hiérarchisé autour du sacro-saint « docteur » ? Qu’est-ce qui fait un bon médecin ? Quelle place pour le patient ? Comment s’exerce réellement ce fameux serment d’Hippocrate, fondateur de l’exercice de la médecine ? Comment trouver sa place lorsqu’on est soi-même fils de médecin ?
Réflexion unique sur l’engagement des soignants, l’évolution du domaine de la santé, l’éthique médicale, le réel et la fiction, Le serment est aussi le récit d’un parcours initiatique passionnant. Par son humour, sa façon d’aller au plus juste de sa pensée, ses certitudes et ses doutes, son talent de conteur, Thomas Lilti invente une voix unique. Elle nous invite à découvrir les paradoxes fascinants d’un monde aux secrets si bien gardés.
Mon avis :
Dès les premières pages, j’ai eu un coup de mou, croyant que je me plongeais dans un « témoignage COVID », comme je les appelle, et que je fuis comme la peste. Si cela avait été le cas, autant dire que je me serais fourvoyée dans mon choix de lecture et que le plaisir n’aurait pas du tout été au rendez-vous.
Mais non, ouf ! Et je remercie Thomas ! Alors, oui il s’agit d’un ancien médecin devenu réalisateur reprenant son stéthoscope pour aider ses collègues durant le confinement. Mais pas que !
Thomas à la quarantaine. Il était médecin généraliste jusqu’à ses 35 ans, avant de raccrocher sa blouse pour devenir réalisateur et scénariste. « Hippocrate« , ça vous parle ? Eh bien, c’est lui ! Il baigne toujours dans le milieu médical, puisqu’il continue à raconter la médecine, me^me si c’est sous l’œil attentif d’une caméra.
Mais voilà, le Covid arrivant, le tournage s’arrête, et Thomas, au départ, se confine, comme tout le monde. Puis il décide bien vite d’aller aider ses collègues aux urgences de l’hôpital Robert Ballanger, en Seine Saint Denis, précisément où a lieu le tournage d' »Hippocrate ».
Ce livre ausculte avec acuité le milieu hospitalier et ses pathologies. Le manque cruel de moyens, l’informatisation à outrance chronophage, la médecine devenue technocratique, les brimades et la violence durant les études, Thomas ne fait aucun cadeau. Il nous donne sa vision du métier de soignant, côté pile et côté face. Car si certaines choses font froid dans le dos, il subsiste une face lumineuse de ce métier, impressionnant et beau, malgré ses déviances.
La narration à la première personne du singulier donne un côté intimiste au récit, le lecteur lit cela comme un journal de bord. La plume est juste et précise, authentique, les chapitres défilent, émouvants et parfois drôles, Thomas nous raconte son parcours dans cette jungle médicale, ce métier qu’il aime tant mais qu’il fuit également. On apprend pourquoi il s’est lancé dans cette voie, ce qui le gêne, pourquoi il a dévié vers le cinéma, et ce qu’il a ressenti à son retour dans ce monde à part. Il a du se réapproprier les codes de l’hôpital, se faire accepter (ou pas) par ses collègues. Avait-il une légitimité, lui qui n’exerçait plus depuis 10 ans ? Pourtant, il est bien médecin, il a prêté serment. Se sentira-t-il à sa place dans ce service des urgences submergé ? Retrouvera-t-il ses réflexes de médecin ?
Le serment d’Hippocrate…comme hypocrite ? Certains soignants le voient comme ça, pas tous, heureusement !!
Une lecture courte mais intéressante, que je vous conseille si vous souhaitez gratter un peu sous le vernis lisse de nos hôpitaux.
Je remercie NetGalley et les Éditions Grasset pour cette lecture.
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En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : je suis attirée par tout ce qui entre dans la thématique « médecine ».
Auteur connu : je n’ai jamais regardé sa série, j’en ai entendu parlé, mais étant donné que je préfère lire plutôt que végéter devant mon petit écran…
Émotions ressenties lors de la lecture : on ne peut pas dire que ce récit m’a procuré des émotions, malgré tout, j’avoue avoir ressenti du dégoût. Le métier de médecin est reconnu, encensé, et pourtant, certains se comportent comme dans une classe de maternelle.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : le constat établi sans filtres, le côté journalistique du récit, cette vision « de l’intérieur ».