Informations :
Titre : le labyrinthe des femmes
Auteur : Coline Gatel
Éditeur : Préludes
Nombre de pages : 496 pages
Format et prix : broché 19,90 € / numérique 14,99 €
Date de publication : 5 mai 2021
Genre : thriller historique
Résumé :
Lyon, 1898. Six mois se sont écoulés depuis qu’Alexandre Lacassagne a créé une équipe de scientifiques au service du crime, et celle-ci est bientôt dépêchée sur les lieux d’une macabre découverte : à qui appartiennent ces corps de femmes décomposés retrouvés dans les entrailles de la Croix-Rousse ? Pourquoi ont-ils été déposés là, comme sur un autel de sacrifices ? Est-ce l’œuvre d’un fou ou d’une secte ? Le vieux bateau-morgue reprend du service.
Au meilleur de sa forme depuis que son ami Freud se livre sur lui à des séances d’hypnose, Félicien va réunir, une à une, les pièces de cet étrange puzzle. Pendant ce temps, Irina, journaliste au Progrès, mène l’enquête à l’asile d’aliénés du Vinatier où elle a été enfermée…
Mon avis :
Ce roman reprend les mêmes personnages des « Suppliciées du Rhône ». Même si les deux enquêtes sont totalement indépendantes, il est dommage, je trouve, de lire « Le labyrinthe des femmes » sans avoir lu « Les Suppliciées du Rhône » avant. Cela dans le but de bien comprendre l’évolution des personnages.
Nous sommes toujours en 1898, en été cette fois. Notre équipe d’experts en criminologie débute bien mal ce roman ! Il faut dire que leur première enquête a laissé des séquelles…
Félicien Perrier, notre étudiant en médecine, s’est expatrié à Londres où il est suivi par le Docteur Freud en personne qui tente de l’aider à exorciser ses démons. Irina Bergovski, notre journaliste, décide de se faire volontairement enfermée à l’Institut psychiatrique du Vinatier, afin d’écrire un article sur les traitements qui y sont infligés aux femmes. Idée qu’elle va bien vite regretter…Et qui va permettre au lecteur de découvrir l’envers du décor de ces établissement réputés, où il est très facile pour une femme, même saine d’esprit, d’y croupir.
La découverte d’un charnier dans les profondeurs d’un souterrain lyonnais, qui n’est autre qu’une artère du réseau en forme de squelette de poisson qui part de la Croix Rousse et qui descend vers le Rhône (si le sujet vous intéresse, je vous recommande l’excellent « Une arête dans la gorge » de Christophe Royer) va permettre à l’équipe de se recomposer aux côtés de Bernard Lecuyer et du Professeur Lacassagne. Un nouveau personnage fait son apparition, Marie-Victoire, une institutrice féministe.
Comme dans son précédent roman, Coline s’appuie sur des faits historiques pour développer une intrigue policière palpitante. Elle nous plonge dans ce Lyon d’antan, permettant au lecteur un bond dans le temps absolument passionnant et immersif à souhait. Certaines scènes sont difficiles à encaisser, le sujet de la condition féminine au 19ème siècle est développé et l’accent est mis sur la santé mentale, les trafics de bébés et les accouchements clandestins. J’en ai eu la chair de poule. Les manières « radicales » des couples ne pouvant pas enfanter font frémir.
L’évolution des techniques vont être mises à profit. L’invention de la photographie permettra un confort et une meilleure efficacité dans la retranscription des scènes de crime. Un petit clin d’œil amusant sur les débuts du vélo, où l’art de la chute devenait un sport national !
On apprend un peu plus à connaître les personnages, ils se livrent à nous et en deviennent encore plus attachants. Sous la plume de Coline, ils sont vivants, leur psychologie, leurs opinions, leur passé n’auront quasiment plus de secrets pour le lecteur. La construction où chaque personnage devient narrateur, alternativement, rend le lecteur encore plus proche d’eux. L’écriture de Coline est vive, riche, très agréable à lire. Le travail de recherche s’est poursuivi ici aussi, permettant d’apprendre une foule de chose sur le Lyon de cette époque. La manière de vivre de ses habitants, qu’ils soient riches ou pauvres, est détaillée de manière chirurgicale. Les épisodes passés sur le bateau-morgue sont pointus et un vrai régal pour quelqu’un comme moi, passionnée par la médecine légale.
J’ai passé un super moment de lecture, j’espère qu’il y a un tome 3 en préparation ! Inutile de vous dire que je serai au rendez-vous !
« Dans le champ des possibles de la barbarie humaine, Perrier savait pertinemment qu’il n’y avait pas de limites. L’éventail était large, et tout ce qui était réalisable était encore sans doute à venir. »
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En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’avais adoré « Les suppliciées du Rhône », j’ai dévoré donc tout naturellement « Le labyrinthe des femmes ».
Auteur connu : J’ai rencontré Coline aux Quais du Polar, ce qui m’a donné envie de découvrir ses romans.
Émotions ressenties lors de la lecture : peur, angoisse, doute, passion, curiosité, envie.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : les thèmes, la plume, l’ambiance, les personnages.