Informations :
Titre : le chant du Baïkal
Auteur : Sergueï Bonal
Éditeur : Évidence
Nombre de pages : 340 pages
Format et prix : broché 16 € / numérique 7.99 €
Date de publication : 17 septembre 2021
Genre : thriller
Résumé :
Même sous le froid glacial, il ne tremblait pas, demeurait impassible. La victime déjà morte ne souffrait plus, son agresseur pouvait la souiller sans limites, elle était à lui seul. Il profita de cet instant privilégié, intime, pour respirer, se recentrer devant un aussi sublime paysage. Une fois toute la peau enlevée du corps ensanglanté, il la plia délicatement pour la ranger dans son sac. Il observa avec admiration son œuvre macabre. La victime était à genoux, ligotée, la chair à vif.
— Tu es magnifique, tovaritch[1] ! lança l’assassin en se penchant sur sa victime, le sourire aux lèvres.
Il s’éloigna sans faire un bruit dans l’obscurité. Il se sentait fort. Il se sentait puissant. Quelques jours plus tard, il allait recommencer, il en avait besoin, ça en devenait vital.
[1] Camarade.
Mon avis :
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Je vous emmène pour une promenade vivifiante dans la Russie glaciale et secrète. Accrochez-vous, c’est parti !!
Notre périple commence à Listvianka, charmante station balnéaire s’étendant le long du lac Baïkal, bordée par les eaux translucides du lac d’un côté et les grandes forêts de mélèze de l’autre. On y vient pour profiter de son atmosphère calme et flâner dans ses charmantes ruelles bordées d’Isbas (maison traditionnelle russe construite en bois), avec leurs fameuses fenêtres en bois joliment décorées. Étant le seul village près du lac, il offre une vue imprenable sur ce dernier, avec comme arrière-plan la chaîne de montagnes du Khamar-Daban. STOOOOOOP ! Nous, on arrive sur le lac Baïkal car un corps dépecé y a été découvert !!!
Ivan Krauss, surnommé « Le Faucheur », sera notre enquêteur. Cette tête brûlée célibataire ne vit que pour son job. Il fera équipe avec Jeremiah, dont la trentaine fougueuse et pleine d’énergie va lui permettre de mener l’enquête et de « temporiser » Ivan. Il faut dire que ce dernier n’a pas eu une enfance tendre, croupissant dans un orphelinat.
Igor, prof d’histoire en Auvergne, est d’origine russe, adopté par une famille française. Il part en vacances dans le pays de ses origines, avec Floriane, son épouse, passionnée par les pays de l’Est. Igor ne se doute pas une seule seconde que ce voyage va le mener dans un passé sombre que sa mémoire et ses parents adoptifs se sont évertués à dissimuler.
Plusieurs victimes tombent, le tueur en série agit avec froideur, il est sournois et calculateur, à la recherche d’une vengeance qui sera implacable. Tous les indices et tous nos personnages convergent vers le même orphelinat. L’ambiance est glauque, pesante, l’intensité du récit est brutale. Le lecteur s’enfonce dans ces tranches de vie en lambeaux, dans ces drames de l’enfance qui laissent des traces à l’âge adulte, profondément ancrées, quel que soit le moyen trouvé pour tenter de s’en échapper. On ne se soustrait pas à son passé, il nous construit, et les séquelles de ces blessures peuvent être profondes et béantes.
La plume de Sergueï est claire, limpide, glaciale. Elle réussit parfaitement à retranscrire les émotions, les façons de penser des personnages et l’ambiance des lieux. Les protagonistes sont nombreux, cela peut perturber au départ, mais rien n’est laissé au hasard niveau construction, et tout s’enchaîne, chaque chapitre nous permet de découvrir un morceau du puzzle. Petit à petit l’explication prend forme sous nos yeux.
« Le chant du Baïkal » est un thriller qui dépote, traitant d’un sujet pas souvent abordé dans la littérature noire, celui des orphelinats et des dérives qui peuvent s’y dérouler. Les conséquences de ces traumatismes sur l’adulte y sont bien développées, le volet psychologique est vraiment riche et pointu. Ce roman vous apportera également l’évasion et la découverte d’un endroit qui est magnifique, lorsqu’il n’est pas souillé par un cadavre, bien entendu !!
« Ce soir-là, comme chaque soir, le lac Baïkal demeurait immobile : on aurait pu croire à un miroir gigantesque. Toute sa surface reflétait le ciel d’encre parsemé de taches bleuâtres. Peu de personnes assistaient à ce spectacle magnifique. Rien ne pouvait le troubler, le déformer. »
Je remercie les Éditions Évidence pour cette lecture.
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En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : attirée par la couverture et le titre, le résumé m’a confirmé dans mon choix.
Auteur connu : pas du tout ! Pourtant il a écrit plusieurs romans. D’origine russe, il a vécu son enfance, comme ses personnages, dans un orphelinat. Ceci explique la richesse de développement du sujet.
Émotions ressenties lors de la lecture : effroi, peur, angoisse, dégoût, anxiété, oppression, les émotions noires étaient bien au rendez-vous !
Ce que j’ai moins aimé : le choix des prénoms ! J’ai souvent confondu Igor et Ivan, oui je sais, je suis un boulet….
Les plus : la plume, l’ambiance, le thème, les personnages.
Merci pour ce joli retour, la couverture est vraiment belle ! Bon weekend Sonia 🙂
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Merci beaucoup Frédéric, oui la couverture attire le regard et donne envie d’en savoir plus. Bonne semaine à toi.
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