Informations :
Titre : un jeune homme bien rangé
Auteur : Jacques Vazeille
Éditeur : L’Harmattan
Nombre de pages : 112 pages
Format et prix : broché 14 € / numérique 9,99 €
Date de publication : 4 mars 2020
Genre : littérature générale
Résumé :
Avec ce jeune homme, pas de place pour l’imprévu : l’ordi pour apprendre, le piano pour rêver, le vélo pour l’équilibre… C’est avec les rencontres féminines que l’imprévu finit par surgir. Un personnage de roman ? Et s’il existait vraiment dans la vraie vie, avec son vélo, son ordi et son piano ? J’en ai croisé plusieurs qui lui ressemblent. Moi-même, jadis, parfois…Certes, ce jeune homme est un peu bizarre. Mais, si l’on regarde bien, chacun d’entre nous n’est-il pas un peu « spécial » aussi ? Et celui-là, est-il le seul à ne pas tout comprendre à l’amour ?
Mon avis :
Ce roman nous décrit la vie du narrateur, Sylvestre. Tout commence à l’école. Sylvestre est dysgraphique (trouble qui affecte l’écriture et son tracé). Il a du mal à se lier aux autres et sa différence fait peur. Peu importe, il occupe ses récréations à la lecture, découvre le solfège, se met au piano, s’initie au vélo avec son père, est toujours accompagné par son ordinateur. Nous suivons le cursus de cet enfant passionné et créatif, bien que solitaire, jusqu’à son intégration à l’école des Mines de Saint Etienne.
Je me suis prise d’affection pour celui que tout le monde surnomme « Cosinus », en référence à un savant à vélo sorti d’une ancienne BD. Alors, oui, dans sa vie, pas de place pour l’imprévu, tout est réglé tel un métronome. Pourtant, l’inopiné déboulera malgré tout, sous la forme de rencontres le poussant à la découverte les autres. Cosinus devra dompter ces émotions nouvelles, ce qui le rendra encore plus émouvant et attachant.
On ne peut que se retrouver en lui à un moment ou à un autre du récit. Pas besoin d’être un enfant différent pour connaître la difficulté de se faire des copains à l’école, de surmonter un bizutage, d’avoir peur du jugement des autres une fois adulte, de se poser des questions sur nos choix et notre avenir.
C’est un récit qui apporte beaucoup de réflexion au lecteur : permettant un pas vers l’autre pour une compréhension, une tolérance mutuelle et l’espoir de susciter chez le lecteur une curiosité, motrice de la découverte et de l’acceptation de l’autre. Aimer la différence en plus de la comprendre.
Un récit calme, apaisant, une incursion dans une vie qui se déroule sous les yeux du lecteur, touchante, pleine d’espoir. La plume de Jacques est fluide, limpide, elle berce le lecteur. Avec des mots simples et une sensibilité accrue, il dresse le tableau coloré de la personnalité extraordinaire de Cosinus, et il donne envie au lecteur de le connaître encore plus. J’apprécie beaucoup ce genre de roman, que j’appelle le « roman-bulle » : une histoire lue d’une traite, qui se déguste comme un café à une terrasse au soleil et m’enveloppe de douceur.
Une lecture émouvante que je vous conseille.
« Voilà. Si je travaille, je quitte ma maison pour habiter chez moi, pas chez maman et mon père. Encore un truc auquel je n’avais pas pensé. »
Je remercie Jacques pour cette lecture et sa confiance renouvelée.
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En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’aime beaucoup les récits de Jacques, toujours en sensibilité. Le résumé est intéressant, je me suis lancée.
Auteur connu : Jacques a participé à plusieurs Boënnales, dont l’édition 2021.
Vous pouvez retrouver ma chronique de « Miettes de l’être » et l’interview de Jacques réalisée en 2017.
Émotions ressenties lors de la lecture : beaucoup d’émotions positives : amusement, plaisir, joie, envie, admiration, soulagement, optimisme.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : la plume, le sujet, la construction, ce personnage de Cosinus à la fois atypique et attachant.