« Les corps conjugaux » de Sophie de BAERE

 

sonia boulimique des livres

Titre : Les corps conjugaux

Auteur : Sophie de Baere

Éditeur : Le livre de poche

Nombre de pages : 320 pages

Formats et prix : broché 20 € (Editions Lattès) / numérique 7,49 € / poche 7,90 €

Date de publication : 16 février 2022 pour la version poche

Genre : littérature générale

 

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Fille d’immigrés italiens, Alice Callandri consacre son enfance et son adolescence à prendre la pose pour des catalogues publicitaires et à défiler lors de concours de beauté. Mais, à dix-huit ans, elle part étudier à Paris. Elle y rencontre Jean. Ils s’aiment intensément, fondent une famille, se marient. Pourtant, quelques jours après la cérémonie, Alice disparaît. Les années passent mais pas les questions. Qu’est-elle devenue ? Pourquoi Alice a-t-elle abandonné son bonheur parfait, son immense amour, sa fille de dix ans ?
Portrait de femme bouleversant, histoire d’un amour fou, secrets d’une famille de province : ce texte fort et poétique questionne l’un des plus grands tabous et notre part d’humanité.

chroniques littéraires

Alizia, notre narratrice, vit en Normandie avec sa mère Sylvia, sa sœur Mona et son frère Alessandro. Leur père a quitté le domicile, incapable d’assumer le handicap mental de son fils. Sylvia est devenue une femme aigrie et amère qui utilise le physique de poupée Barbie d’Alizia pour la pousser sur les podiums. Pour Alizia, son corps devient sa seule référence. Le décès accidentel d’Alessandro va lui servir de déclic. Alizia en a marre d’être l’objet de sa mère, de concourir pour être reine de beauté, elle rêve d’une autre vie, différente. Elle francise son prénom et part à Paris. Elle retrouve son anonymat et fait la connaissance de Jean. Les deux jeunes se plaisent et sortent ensemble. Charlotte naît dix ans plus tard. Très vite, Alice attend un second enfant. C’est alors que tout bascule, tout s’écroule.

« Le grand amour ne passe pas. Il continue de battre en chacun de ceux qu’il a élus, tapi tout près du cœur. Jusqu’à la fin. »

Quelle claque ! Je ne m’attendais pas du tout à cela ! J’étais plongée dans ma lecture, absorbée par cet amour fou, fusionnel, exclusif, bercée par les mots. L’histoire se déroulait, tranquillement, sans anicroche, et en l’espace de deux pages, boum, le lecteur se prend une révélation incroyable dans la figure. 

Alice va disparaître. Volontairement. Pour protéger ceux qu’elle aime. Le lecteur va la suivre dans cette nouvelle vie, et il va vivre également l’attente de Jean et Charlotte. Seule Mona est dans la confidence. Elle est la seule à savoir. Charlotte pense sans cesse au jour où sa mère reviendra. Car elle reviendra, n’est-ce pas ? Une maman n’abandonne pas sa petite fille chérie, non ? Charlotte m’a énormément touchée. Que ma gorge s’est serrée en pensant à elle.

Les chapitres sont courts, la plume fluide, addictive, percutante et émouvante. Les personnages sont très riches, j’ai tissé des liens avec eux dès les premiers chapitres. Ils ont tous leurs blessures, plus ou moins importantes, qu’ils acceptent plus ou moins, en tous cas, ils vivent avec. Dans la préface, Sophie nous confie n’avoir jamais jugé Alice. J’ai tenté de faire pareil. Mais que c’était difficile ! En étant mère, c’est dur d’accepter son choix. J’avais envie de lui crier de ne pas faire cela. Comment une mère peut-elle abandonner son enfant, comme ça, sans explication ? Alice y est arrivé. Mais à quel prix ?

La tension ne faiblit pas, le lecteur s’accroche aux pages comme à une bouée, en restant en apnée. Un drame comme il peut en exister dans la vraie vie. 

Ce roman se vit, se respire, il vous consume de l’intérieur. A chaque page, mon cœur s’est craquelé toujours un peu plus, jusqu’à la fin où il est tombé en miettes. « Les corps conjugaux » est un roman intense, qui laisse des traces, sur les secrets familiaux et les amours. Je dis « les » car différentes facettes de l’amour sont abordées. Une histoire de fuite, également, débutée par le père d’Alicia.  

Je vous  conseille chaudement ce roman ! 

« Le temps passé dans l’amour est le seul temps qui vaille. »

#Lescorpsconjugaux    #SophiedeBaere

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’ai lu il y a peu le dernier roman de Sophie, et j’avoue avoir été conquise par sa plume. En attendant la sortie de son prochain, je me suis penchée sur ses premiers romans.

Auteur connu : retrouvez ma chronique de « Les ailes collées ». « Les corps conjugaux » est le second roman de Sophie.

Émotions ressenties lors de la lecture : enthousiasme, passion, envie face à l’amour de Jean et Alice, tristesse, face à la vie d’Alice, et puis, dérangée et stupéfaite lors de la révélation, pour finir énervée et révoltée par les choix de vie d’Alice.

Ce que j’ai moins aimé : peut-être le côté trop tranché, la vision d’Alice face à la révélation n’a pas été contrebalancée. C’était comme ça, point.

Les plus : le sujet, que l’on ne rencontre pas si souvent que cela dans les romans, la plume, absolument merveilleuse, les personnages, la révélation à mi-parcours, changeant radicalement l’histoire, la fin.

Si je suis une âme sensible : pas de soucis !

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2 réflexions sur “« Les corps conjugaux » de Sophie de BAERE

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