« RER, Réseau Express Romantique » d’Olivier COLLET

sonia boulimique des livres

Titre : RER, Réseau express romantique

Auteur : Olivier Collet

Éditeur : Le Chant des Voyelles

Nombre de pages :170 pages

Formats et prix : broché 17 €

Date de publication : 3 octobre 2022

Genre : littérature générale

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Les passions peuvent naître n’importe où. Dans un bar, au détour d’une cage d’escalier, au rayon surgelé ou sur les sièges d’un train de banlieue. Quand il s’assoit à ses côtés elle lui jette à peine un regard, préférant son livre ou le défilé des paysages grisonnants de la région parisienne. Il descend une station avant elle. Pourtant, elle est toujours là et s’immisce dans ses songes. Indéniablement quelque chose les rapproche. Lui, le garçon rigolo au fond romantico-mélancolique. Elle, cette femme impulsive et passionnée au cœur tout chahuté.

RERE c’est l’histoire d’un garçon qui rêve du grand amour mais avec des contours encore flous. Elle, croit vivre la grande histoire de sa vie…Mais que se passe-t-il réellement ? N’est-elle pas en train de s’immerger dans un mirage ? Ces deux-là auront-ils seulement l’occasion d’échanger plus que quelques mots ? Leurs péripéties dialoguent et se percutent dans le huis-clos des transports urbains.

Prenez garde à la fermeture automatique des portes, attention aux coups de cœur.

chroniques littéraires

Voilà un roman que je qualifierai d’atypique. Romain, désigné par « Lui » dans le livre, croise une inconnue dans le RER, « Elle ».

« Elle » s’appelle Lauriane, est célibataire depuis huit ans, cherche le grand amour (évidemment), et passe des heures dans le RER et au téléphone avec sa meilleure amie, Laïla. Si vous avez l’habitude comme moi, de prendre les transports en commun, vous savez comme c’est pénible de voyager avec des gens qui téléphonent. Le voyageur lecteur va tout connaître (ou presque) de la vie de Laurianne.

Quant à Romain, peu de détails concernant sa vie. Il est romantique, se remet d’une rupture, et cherche lui aussi, le grand amour.

« Les gouvernements du monde sont en train de se rendre compte qu’enterrer les déchets n’est pas une solution d’avenir alors pourquoi tu t’entêtes à faire pareil avec tes sentiments ? »

La rencontre entre Elle et Lui est très fortuite. Elle l’a à peine remarqué, et pourtant, Elle lui a tapé dans l’œil. Autour de cette rencontre, Olivier va jouer. A inventer une histoire. A imaginer leur vie après cette rencontre. Pour le lecteur, tout est flou. Où se situe la réalité ? Où commencent la fiction et l’imaginaire ? Au départ, je suis partie avec une idée très rationnelle, oui, ils se sont rencontrés, parlés, une histoire est née, l’amour germait. Et puis, au fil des pages, le doute m’a envahi. Si c’était mon imagination, parfaitement propulsée par Olivier, qui carburait à fond ? J’avoue que j’ai été pas mal déstabilisée par toute cette ambiguïté. Je me suis posée énormément de questions. Où l’auteur m’emmenait-il ? Et puis, à un moment donné, j’ai laissé les portes du métro se refermer derrière moi, je me suis accrochée à la barre métallique, et me suis laissée guidée, transportée. Et c’était ce qu’il fallait faire.

La construction est linéaire, alternant les chapitres consacrés à « Lui » et à « Elle ». Entre le monologue de Romain et les conversations animées de Laurianne au téléphone avec Laïla, les pages défilent tout comme les graffitis sur les murs du métro. Ma crainte de la monotonie s’est vite dissipée et je me suis rapidement prise au jeu.

Olivier brosse un portrait très juste de l’amour et des attentes que l’on peut avoir. La peur d’échouer, le risque de faire le premier pas…ou non, sont autant de sujets sous-jacents. Son immersion dans les transports en commun est intéressante et réaliste. Combien de fois ai-je observé des voyageurs, essayant de deviner d’où ils venaient, quelle était leur vie. Avouez, on l’a tous fait à un moment ou à un autre, juste histoire de contrer la fadeur d’un voyage en train ou en métro.

Olivier, lui, à réussi à glisser de l’amour et du romantisme dans les transports en commun. En jouant avec le paradoxe de ce type de transport : nous sommes entourés de gens et pourtant, c’est la solitude qui règne en maître. L’atmosphère particulière que l’on retrouve dans le train ou le métro est parfaitement retranscrite.

« Imaginez la scène. Heure de pointe. Métro bondé. On se sert les uns aux autres dans la caisse de ferraille vitrée aux portes automatiques. (…) Au delà de l’inconfort du corps trimballé entre les stations se trouve celui des yeux. Où planter le regard ? Si le hasard du Tetris humain me place face à une femme attirante, mes pupilles digressent. J’ai très envie de la regarder mais je ne veux pas la fixer au risque de paraître inconvenant. »

Le lecteur est plongé dans le métro parisien, les stations défilent, on a presque envie de suivre le périple de Romain et Laurianne sur un plan du métro. Avec quelques infidélités, puisque l’un des deux utilisera le train pour voyager plus loin en France.

J’ai trouvé la plume d’Olivier très poétique et élégante, elle sonne juste. Son style journalistique ressort sur certains passages, on ne se refait pas ! Perso, j’ai adoré.

« -Tu le revois quand ?

– J’espère avant l’extinction du panda roux….

– Et en vrai ?

– Je ne sais pas. Peut-être demain, peut-être jeudi. Peut-être cet après-midi parce qu’on se croisera dans le métro…Cette histoire cumule tellement de hasards que je ne cherche pas à faire de plans. Après, si j’ai vraiment envie de le voir, j’ai le code de son immeuble, il suffit que j’attende dans l’ascenseur. Ce n’est pas trop le genre de gars à prendre les escaliers. »

Un mot du format du livre : 12 par 22 cm. Peu commun (sauf chez Le Chant des Voyelles), à mi-chemin entre le poche et le broché, il offre un beau compromis, en faisant un très bel objet, facile à manipuler.

Une lecture qui change, que je vous conseille, d’autant si vous prenez les transports en commun. Vous vous y retrouverez, indéniablement.

Je remercie la Masse Critique Babélio et les Éditions Le Chant des Voyelles pour cette lecture.

#RERRéseauexpressromantique   #OlivierCollet   #LeChantdesVoyelles

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le titre, tout d’abord, puis le résumé. Je prends le train pour aller au bureau et j’étais curieuse de voir comment l’auteur allait décrire un univers que je connais parfaitement.

Auteur connu : je découvre Olivier Collet avec ce roman, c’est une belle surprise.

Émotions ressenties lors de la lecture : curiosité, envie, amusement, un brin de déconcertation au début.

Ce que j’ai moins aimé : peut-être la fin, mais comme je ne veux rien spoiler, il m’est difficile d’expliquer pourquoi.

Les plus : la construction, le portrait des voyageurs et les thèmes abordés, la plume.

Si je suis une âme sensible : pas de soucis !

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Une réflexion sur “« RER, Réseau Express Romantique » d’Olivier COLLET

  1. Merci pour tes commentaires, j’ai l’impression de me retrouver dans le RER et le métro dans mes années parisiennes. Que de souvenirs….. par contre comme tu dis c’est d’un triste 😞 car personne ne se parle. Dès que tu souris les gens se demandent si ça va 😃. Merci et bonne journée. Gros bisous 😽

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