« Ce que je n’ai pas su » de Solène BAKOWSKI

 

sonia boulimique des livres

Titre : Ce que je n’ai pas su

Auteur : Solène Bakowski

Éditeur : Plon

Nombre de pages : 352 pages

Formats et prix : broché  20 € / numérique 4.99 €

Date de publication : 13 avril

Genre : littérature générale

 

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Une femme se rend aux obsèques de celui qu’elle aimait. Un homme disparu de sa vie depuis un an, dont elle découvre la famille et une mystérieuse compagne bien plus âgée qu’elle.
On ne connaît jamais vraiment un être, même s’il partage notre vie. C’est ce qu’Hélène ressent depuis que Paul, célèbre romancier, l’a quittée. Hélène est passée par toutes les phases, désespoir, colère, tristesse, jusqu’à ce que récemment viennent la cicatrisation et l’apaisement.
C’est alors que l’éditrice de Paul lui apprend qu’il a été retrouvé mort. Hélène se rend à l’enterrement sans savoir à quoi s’attendre. Paul n’avait pas de famille, aucun lien. Pourtant, elle découvre qu’il lui a menti : sa famille et des amis sont présents à la cérémonie.
Une septuagénaire éplorée se tient à l’écart. Elle s’appelle Rachel. Visiblement très affectée, elle est rejetée sans ménagement par la famille de Paul. D’attaques en confidences, Hélène et Rachel s’apprivoisent. Elles partagent la douleur d’avoir perdu le même homme et le souvenir de l’avoir connu. Et surtout le mystère de sa mort, qui réside peut-être dans le manuscrit qu’il était en train d’écrire, sous la forme d’une longue confidence.
Roman sociétal, roman familial, roman d’amour, « Ce que je n’ai pas su » raconte les colères, les réparations possibles et impossibles, le temps qui passe.

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Un roman tendre et bouleversant sur les relations familiales, l’amour, l’amitié, les rêves.

Hélène, institutrice de 39 ans, n’arrive pas à oublier Paul, son compagnon de vie pendant dix ans, qui l’a quittée sans explication voilà maintenant un an. Hélène vit dans l’espoir que Paul reviendra. Elle en est persuadée, et s’en convainc chaque jour pour ne pas sombrer. Jusqu’au jour où elle apprend son décès…

A ses obsèques, elle va découvrir que Paul Chevalier, l’écrivain à succès avec qui elle a tout partagé, n’était qu’un illustre inconnu pour elle. Derrière son nom de plume, elle s’aperçoit que la vie de Julien Mahault était à mille lieues d’être représentative et concordante avec celle de Paul.

La construction se fait en deux temps : nous suivons Hélène aux obsèques, où elle tente de démêler le vrai du faux, savoir qui était Julien, sa famille, ses amis, sa vie. Et, parallèlement, Julien nous raconte sa vie, son adolescence, jusqu’à ce qu’il devienne Paul Chevalier, auteur renommé, puis sa fuite en avant, jusqu’à sa mort.

Pourquoi a-t-il quitté Hélène ? Où a-t-il passé cette année ? Et son décès, est-il naturel ? Les soupçons se tournent vers Rachel, le mouton noir du village natal de Julien, au passé trouble.

Paul / Julien, deux existences liées et pourtant si différentes. Des tranches de vie, remplies d’espoir, de rêves, d’amour, de choix également. Car Julien a été confronté à ses choix. Vivre ses rêves ou ceux de ses parents ? Rentrer dans le moule ou s’échapper ? Et Paul y a été confronté également, vingt ans plus tard. Lorsqu’on fait le bilan de sa vie à mi-parcours, qu’il reste des regrets et des envies inassouvies, que faut-il faire ?

Solène est une auteure que j’apprécie beaucoup. Avec sa plume qui bat, délicate et sensible, elle brosse des portraits minutieux et nous dévoile des existences à priori banales mais percluses d’émotions. Car les émotions sont assidûment au rendez-vous dans chaque roman de Solène. Je ressens toujours un pincement au cœur pour l’un ou l’autre des personnages de Solène. Dans « Ce que je n’ai pas su », c’est Rachel qui m’a presque arrachée des larmes. Elle est attachante, sensible. Le lecteur la juge au départ (c’est ce que j’ai fait moi aussi, emportée par les ragots des villageois), et puis, au fil des chapitres, on apprend à la connaître, on se découvre des affinités, on admire son courage, sa détermination, sa capacité à pardonner. C’est un personnage extrêmement lumineux.

Paul, le personnage principal de « Ce que je n’ai pas su », m’a irritée à bien des niveaux. J’ai compris son déchirement entre comment ses parents imaginaient sa vie et ce que lui souhaitait. A vingt ans, on n’a pas le caractère suffisamment fort pour imposer ses aspirations, mais quand même. Sa façon de réagir était un peu trop radicale, j’ai trouvé. J’avais envie de lui mettre du plomb dans la cervelle, à ce jeune impétueux !

Hélène, femme aimante, abandonnée, puis bafouée, est un personnage dense, auquel on peut s’identifier facilement. Elle va évoluer tout au long du récit, à mesure de ses découvertes, s’ouvrir aux autres, puiser dans ses forces intérieures. J’ai aimé la relation qu’elle a nouée avec Rachel, je pense que peu de femmes auraient pu le faire (n’insistez pas, je ne vous dirai pas pourquoi).

« Depuis toute petite, sa mère lui serine que s’apprêter, pour une femme, est une politesse. Une nécessité, même, quand on prétend conserver intact le désir de son homme. Hélène a beau se moquer de ces contingences superficielles, elle n’en a pas moins digéré la leçon. Elle sait faire illusion quand les circonstances l’y obligent, même à son insu, comme une machine programmée. »

Je ne vais pas vous en raconter plus niveau intrigue, je vais vous laisser la découvrir. Sachez juste que « Ce que je n’ai pas su » est un roman tendre, délicat, triste aussi, qui donne au lecteur l’occasion de se poser des questions sur ses propres choix de vie. Et une leçon en ressort : le temps qui passe ne se rattrape jamais. Et le regard des autres n’est pas important, il faut réussir à s’en affranchir, même si pour certains, le respect des conventions est primordial.

Et lorsque toutes les pièces du puzzle se sont emboîtées, que nous avons la vision d’ensemble, notre gorge ne peut que se serrer, les larmes ne sont pas loin. Je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que la vie peut se gâcher facilement.

Malgré les sujets invoqués, une pointe d’humour se glisse entre les pages et fait du bien. J’ai apprécié également les clins d’œil au métier d’écrivain, permettant de jeter un regard de l’autre côté du miroir et de toucher du doigt la vie, certes romancée, de nos auteurs que l’on affectionne tant.

« Il faut être deux pour écrire un livre. Le romancier dessine le bateau mais c’est le lecteur qui navigue en fin de compte. »

La fin est superbe, bien amenée, délicate et riche en émotions, à l’instar du reste du roman. Une fois la dernière page refermée, j’ai ressenti un grand vide, l’impression d’avoir laissé des amis, une famille. On s’attache sur 350 pages. Pourtant, j’ai savouré la lecture, essayant de ne pas avancer trop vite.

Avec « Ce que je n’ai pas su », Solène nous donne une furieuse envie de vivre, de s’éclater, de réaliser nos rêves, d’aimer à en perdre haleine. Un roman bouleversant qui fait un bien fou.

Ne passez pas à côté, ce roman est à découvrir absolument. Je suis passée non loin du coup de cœur.

Je remercie les Éditions Plon et la Masse Critique Babélio pour cette lecture.

« Contre toute attente, le cerveau raisonnable d’Hélène avait opéré une manœuvre de retournement, une galipette par-dessus tête, quand une certitude l’avait brusquement empoignée : Paul reviendrait. Un pressentiment, à la limite d’une incantation. Il reviendrait, dans une heure, un jour, une semaine, parce que leur amour valait mieux qu’une histoire de fesses, d’hormones et de temps qui fuit. Il reviendrait après avoir fait le tour de son corps et de la question. »

#Cequejenaipassu     #SolèneBakowski    #Plon

Ce que je n'ai pas su

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteure ! Solène fait partie de mes auteurs préférés.

Auteur connu : retrouvez mes chroniques la concernant ici. Je l’ai rencontrée plusieurs fois sur des salons, le dernier en date étant à l’a fête du Livre de Saint-Étienne l’an passé.

solène bakowski

Émotions ressenties lors de la lecture : cette lecture m’a rendue vivante, apaisée, pleine d’énergie.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, les personnages, la construction, les émotions ressenties, la fin.

Si je suis une âme sensible : pas de soucis.

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6 réflexions sur “« Ce que je n’ai pas su » de Solène BAKOWSKI

  1. Bonjour Sonia. Merci pour ton résumé j’ai cru être en train de lire le livre. Quand à faire comme Rachel et Hélène, se n’ai pas donné à tout le monde effectivement de pouvoir avoir des relations, je comprends ta réaction…..Bonne semaine

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