« Le club des mamans mortes » de Paul HURLINK

 

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Titre : Le club des mamans mortes

Auteur : Paul Hurlink

Éditeur : Alibi

Nombre de pages : 314 pages

Formats et prix : broché 22 € / numérique 13.99 €

Date de publication : 3 février 2023

Genre : thriller

 

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Une petite ville de province, quatre lycéens, tous orphelins de mère, fondent une société secrète. Avec le Club des Mamans Mortes, ils vont grandir, découvrir l’amitié, l’amour, domestiquer leur mal-être. Pour diverses raisons, chacun va accepter de se prêter aux manipulations malsaines de l’une des leurs qui décide d’organiser et commettre un meurtre. Cela débute comme un jeu, mais petit à petit la mécanique de groupe est lancée et l’issue semble inéluctable…

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Un thriller immersif sur les pires dérives de nos adolescents, qui laisse des traces dans le cœur du lecteur. A ne pas manquer.

Dès le départ, on sait que quelque chose de terrifiant est arrivé. Louison, notre narratrice, doit pointer chaque semaine au commissariat de sa ville. Elle fuit quelque chose, quelqu’un, après « avoir balancé les autres ». Une certaine Courtney est en prison pour cinq ans, elle a tout pris sur elle, elle paye pour les autres. Que de mystères, ma curiosité est titillée, j’ai hâte d’en savoir plus.

La construction navigue entre le passé et le présent. La majorité des chapitres se déroulent dans le passé, et il faut bien ça pour expliquer au lecteur le déroulé des évènements.

Louison est en seconde, à Carqueuf, et c’est là que tout à commencé. Elle se lie d’amitié avec Courtney, arrivée dans sa classe en cours d’année. Elles se découvrent vite un point commun : elles sont toutes les deux orphelines de mère. La mère de Louison est morte d’un cancer, celle de Courtney s’est suicidée. Elles vont fonder un club, « Le club des mamans mortes » et, en piratant le listing des élèves du lycée, elles vont « recruter » Samir et Kodeveï, orphelins de mère aux aussi. Ils se réuniront au Van, une vieille maison abandonnée, les chansons de Kurt Coben en toile de fond. D’ailleurs j’ai écouté systématiquement les titres proposés, histoire d’être totalement immergée dans l’ambiance, et franchement, je vous conseille de faire la même chose.

Jusque là, rien d’affolant. Sauf que dans le présent, le mystère s’épaissit. L’auteur ne nous donne que des miettes. Que s’est-il donc passé ? Pourquoi Courtney est-elle en prison ? Pourquoi Louison a peur ? Et où sont les garçons ? Les questions affluent, et les réponses sont maigres. Tout cela m’a poussée à enchaîner les chapitres, malgré le rythme plutôt lent. On n’est pas dans un page turner, mais pourtant, j’ai réagis pareil !

L’auteur tisse sa toile, avec une plume nette, précise, détaillée. Et le lecteur suit, il observe, témoin silencieux, cinquième membre de ce club.

Le présent permet de plonger dans la tête de Louison, découvrir les ravages causés par la perte de sa mère, trop jeune. On a tous besoin d’une maman pour se construire. Pourtant, sa belle-mère a bien fait le job, mais ce n’est pas pareil. Un père totalement dépassé et angoissé, le noyau familial est loin d’être serein et confortable pour grandir au mieux. Louison est discrète, effacée, c’est une jeune fille qui passe totalement inaperçue, facilement manipulable.

« Elle nous a dit qu’il y avait plein de choses qu’elle n’aurait pas le temps de nous apprendre, mais il y en avait une qu’elle voulait absolument nous transmettre : Aimer, c’est devenir complet. »

Pour Courtney, les conséquences du décès de sa mère sont toutes autres : la jeune fille s’est entourée d’une carapace, elle se sert de tout son petit monde, sans sentiments, sans regrets.

« Depuis déjà des semaines, elle se sentait petite joueuse d’avoir juste une mère morte du cancer. Elle avait presque honte de se plaindre face à ce que se coltinait Courtney : une mère qui l’abandonne en se suicidant en plein période des fêtes, un père qui pensait qu’à niquer plutôt que d’être un vrai père. »

La lecture s’avère dérangeante, nos quatre compères découvrent le porno hard, l’alcool, la drogue, le harcèlement scolaire. C’est cru, sans filtres. Provoquant. Au fur et à mesure que l’on avance dans le livre, le malaise grandit. Et même si on s’attend au pire, on ne peut pas s’imaginer de la tournure des évènements. Comment peuvent-il en arriver là ?

Paul détaille les sujets graves auxquels des adolescents peuvent être confrontés au lycée : Louison est victime de harcèlement scolaire, devenir l’amie de Courtney, qui a un caractère fort, va lui permettre de se sentir un peu plus respectée par elle-même et de se trouver une place dans le microcosme adolescent. De devenir importante. Nos quatre personnages, livrés à eux-même, avec internet comme formidable ouverture sur le monde, vont découvrir des vidéos porno, le sexe hard, sans percuter que toute cette violence n’est pas la normalité. Et forcément, ils vont déraper. Pas de mère pour définir un cadre. Dans ce roman, Paul fait le choix de montrer le rôle éducatif de la mère, et la passivité du père. Heureusement que l’on est dans une fiction, le trait est grossi, nos jours, les mentalités ont évoluées et les pères s’investissent dans l’éducation de leurs enfants.

Il y a deux fins dans ce roman : la première étant celle de l’accomplissement du « rêve » des membres du club. Ignoble et impensable. Et la seconde, lorsque les quatre payent l’addition. Pour certains, la note sera plus salée. Et pour d’autre, elle sera la coupure entre la manipulation et la prise de décision. Je ne vais pas vous en dire plus, mais j’ai aimé cette fin par rapport au personnage qui y est confronté.

« Le club des mamans mortes » est classé dans la catégories des thrillers, mais il est bien plus que cela : il est un état des lieux de notre société, de nos adolescents, de la dérive dans laquelle ils peuvent facilement tomber. Exacerbé certes, mais tout de même…Et cela sonne comme un avertissement. Quand on est parent, comme moi, on ne peut s’empêcher de frémir.

« Le club des mamans mortes » est un roman que je vous conseille, si vous êtes avides de sensations fortes ! A découvrir absolument.

« J’ai mis des années avant de mettre un mot sur ce vide en mois. Et pendant longtemps, j’ai cru être la seule à vivre avec ça…jusqu’à ce que je rencontre Louison. »

Je remercie les Éditions Alibi pour cette lecture.

#Leclubdesmamansmortes   #PaulHurlink   #Alibi

Le club des mamans mortes

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : attirée par la couverture sublime, et intriguée par le titre et le résumé. Et puis, moi aussi, j’aurai pu faire partie de ce club, lol.

Auteur connu : « Le club des mamans mortes » est le premier roman de Tristan Pichard sous le pseudonyme de Paul Hurlink. Il a plusieurs livres jeunesse à son actif.

Émotions ressenties lors de la lecture : je suis passée par toutes les couleurs lors de cette lecture : effroi, peur, angoisse, j’ai été scandalisée, triste, paniquée.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, les personnages, les sujets, la construction, les fins.

Si je suis une âme sensible : pas mal de violence, attention….Vous risquez d’être malmené(e)s.

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4 réflexions sur “« Le club des mamans mortes » de Paul HURLINK

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