Résumé :
La Rochelle, la nuit, dans une rue déserte. Romain, en état d’ivresse, fauche un homme qui tombe dans le coma.
Rongé par la culpabilité et l’amnésie, Romain va mener sa catharsis en volant la place de sa victime auprès de ses proches, pillant ainsi une vie qui se confond avec la sienne.
Mais il y a un obstacle à cet avenir idyllique : millimètre après millimètre, l’ombre de Romain s’efface
.
Mon avis :
Encore un livre que je découvre sans avoir lu le 4ème de couverture. Un saut dans l’inconnu le plus total. Et encore une claque !
Le début est terrifiant. Romain, conduit en état d’ivresse, renverse un homme et prend la fuite sans se soucier de l’état de sa victime. Après avoir passé 2 semaines à se cacher dans une chambre d’hôtel, à carburer à la bière et au whisky, il se décide enfin à rentrer chez lui. Et c’est là que commence l’horreur. Rongé par la culpabilité, il va tout d’abord se renseigner sur sa victime, Simon, puis sur sa femme et sa fille, puis sur son travail, puis….Peu à peu, il s’immisce dans la vie de Simon, pour prendre sa place parmi les siens.
Un roman dérangeant, qui sort des sentiers battus, très très bien écrit. C’est sombre, terrifiant, avec une part de surnaturel. La plume de Luca est nette, addictive, et nous entraîne dans cet engrenage. La culpabilité que ressent Romain au début du roman est tellement bien décrite, qu’on la sent s’immiscer en nous. On est à deux doigts de faire comme Romain, de s’envoyer quelques bonnes rasades de whisky dans le gosier pour atténuer la douleur. Romain, ce personnage que l’on hait au départ, que l’on critique, mais que l’on va finir par comprendre, par plaindre et aimer. J’affectionne ces auteurs qui réussissent ce tour de force de nous faire aimer un personnage malsain et pervers.
Les personnages secondaires ne sont pas très nombreux, mais chacun apporte sa « patte » à l’histoire. Et que dire de l’ombre ? Eh bien, que c’est un personnage à part entière, troublante au départ, jusqu’au moment où on comprend ce qu’elle fait là.
La fin laisse une part belle à l’imagination du lecteur, mais n’empêche qu’une fois la dernière page tournée, pour peu qu’il fasse un peu sombre, on se surprend à regarder et détailler son ombre, et à se demander ce que nous aurions fait, à la place de Romain.
Voilà un auteur que je ne manquerai pas de suivre !
3 réflexions sur “« L’ombre » de Luca TAHTIEAZYM”