Informations :
Titre : mauvais genre
Auteur : Isabelle Villain
Editeur : Taurnada
Nombre de pages : 247 pages
Format et prix : broché 9.99 € / numérique 5.99 €
Date de publication : 15 novembre 2018
Genre : polar
Résumé :
Hugo Nicollini est un garçon différent des autres gamins de son âge. Un père brutal. Une maman protectrice. Un soir, il est témoin d’une dispute entre ses parents. Une de plus. Une de trop. Cette fois-ci, sa mère succombera sous la violence des coups.
Vingt-trois ans plus tard, l’équipe du commandant Rebecca de Lost enquête sur la mort d’une jeune femme, sauvagement poignardée dans son appartement. Pas d’effraction. Pas de vol. Pas de traces de défense. L’entourage de la victime est passé au crible, et l’histoire du petit Hugo va refaire surface bien malgré lui.
Mon avis :
Voilà une petite pépite qui décline tous les codes du genre, pour le plus grand plaisir des lecteurs :
Un chapitre d’accroche qui vous harponne littéralement, qui vous cloue au mur, qui vous glace jusqu’à la moelle, et vous n’avez plus qu’une envie : vous enfermer dans une grotte, un bunker, une yourte, peu importe, pourvu qu’on vous laisse tranquille pour continuer la lecture, afin de savoir ce qui va arriver à Hugo.
Des chapitres relativement courts, qui impriment le rythme, avec l’aide d’intrigues qui s’emboîtent. Le suspense augmente page après page pour devenir insoutenable dans le dernier tiers. La violence dégouline des chapitres, toujours plus intense, le lecteur la ressent dans chaque pore. Ça suinte.
Des thèmes durs et forts sont abordés : la violence conjugale, la violence psychologique et physique sur les enfants, les relations parents-enfants, mais également les transgenres. Les aspects médicaux, mais également sociaux ou encore juridiques de cette transidentité sont vraiment bien creusés et détaillés.
L’équipe d’enquêteurs profite (et nous aussi) des derniers mois passés au 36 quai des Orfèvres, avant le grand déménagement rue du Bastion. Ce haut lieu tellement décrit dans tous les livres que j’ai dévoré, j’ai l’impression de le connaître. J’ai compté les 148 marches avec Cyril Bonaventure, j’ai respiré le parfum des couloirs et ressenti de la nostalgie.
Rebecca de Lost, la cinquantaine bien affirmée, dirige son équipe et laisse quasi toute son énergie au 36. Cette veuve n’a pas d’enfants et ne vit que pour son travail. Enfin presque puisqu’elle a un amant, discret car marié, mais malgré cela, elle a des sentiments pour lui, même si elle ne veut pas l’admettre au départ. Voilà le genre de personnage qui me plait. Un fort caractère, un peu tête brûlée, avec une vie personnelle compliquée. Je me suis attachée à elle, il s’est passé un truc entre elle et moi. Les personnages secondaires sont eux aussi intéressants. Que ce soit Cyril, Olivier ou Melina, cette équipe aussi soudée qu’hétéroclite nous brosse un portrait tout à fait réaliste de ce qu’est une vie d’enquêteurs. Et les tensions entre eux donnent de la consistance à l’ensemble, cela ne doit pas être facile de travailler dans ce métier, et ici, c’est très bien démontré !
Les détails de l’enquête sont passionnants. J’ai particulièrement apprécié l’explication du gouffre qui existe entre les sociopathes et les psychopathes. J’ai failli prendre des notes ! Je pense avoir loupé ma vocation. Le profilage, c’est ma tasse de thé !!
La fin était savoureuse à souhait. Très bien construite, originale et surprenante.
Il faut savoir que c’est le 5ème roman d’Isabelle, et le 3ème mettant en scène Rebecca de Lost. Il n’est pas nécessaire de les avoir lu pour comprendre ce roman. Malgré tout, je regrette de ne pas avoir dévoré « Peine capitale » et « Âmes battues » (qui à reçu le prix polar du festival d’Arcachon), histoire de passer plus de temps avec Rebecca et connaître son passé.
Une très belle lecture que je vous recommande.
Je remercie les Editions Taurnada et Joël Maïssa pour cette découverte.
Merci, bientôt en lecture pour moi aussi
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Je te souhaite une belle lecture et un excellent week end !
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