« In vino veritas » de Magali COLLET et Isabelle VILLAIN

sonia boulimique des livres

Titre : In vino veritas

Auteur : Magali Collet et Isabelle Villain

Éditeur : Taurnada

Nombre de pages : 252 pages

Formats et prix : broché format poche 9.90 € / numérique 7.99 €

Date de publication : 11 mai 2023

Genre : thriller psychologique

blog littéraire

Lors d’un vernissage, une galeriste est assassinée.
Secrets, mensonges et trahisons vont secouer la quiétude d’une petite commune en plein cœur du vignoble bordelais.
Et lorsque deux frères se retrouvent après des années de séparation, la liberté de l’un va dépendre de la détermination de l’autre.

Un thriller psychologique délicieusement machiavélique.

chroniques littéraires

Un thriller psychologique écrit à quatre mains dont l’intrigue se situe dans les vignobles bordelais.

La région bordelaise et ses vignobles. Ah, nous voilà dans un cadre idyllique, un verre d’excellent rouge à la main.

Le prologue m’a laissée dubitative, puisqu’il n’a, à priori, aucun rapport avec notre intrigue actuelle. En 1999, soit vingt-quatre ans plus tôt, nous assistons à l’accident d’un gamin, Mathias. Vu le choc, je me suis imaginée le retrouver dans le coma ou lourdement handicapé. Pas du tout….Et il faudra attendre le dénouement pour comprendre toute l’importance de ce prologue.

Nous suivons Mathias, capitaine de gendarmerie, au vernissage de sa femme, Aurélie. Cette dernière est retrouvée assassinée dans son bureau pendant que la réception bat son plein. Les suspects potentiels sont nombreux, mais les doutes convergent rapidement sur Mathias. Un féminicide de plus….

« Être seul pour réfléchir est tout ce qui lui importe pour le moment. Il observe son reflet dans le miroir de sa chambre et peine à se reconnaître. La marque sur sa pommette est encore douloureuse au toucher. Il espère que l’excuse de la porte convaincra ses collègues, car c’est la seul qu’il donnera. »

Ce thriller écrit à quatre mains est une réussite. Magali et Isabelle se complètent parfaitement, je trouve. Toutes deux savent creuser le volet psychologique de leurs personnages. Les plumes sont vives et percutantes. Je vous mets au défi d’ailleurs de savoir qui a écrit quoi. Cela aurait été intéressant de connaître leur méthode de travail sur l’écriture de ce roman.

Les personnages sont sombres, ils ont tous des secrets qu’ils tentent de cacher tant bien que mal. L’enquête, captivante, permet de mettre à jour de nombreuses rancunes, des colères refoulées, des non-dits, et beaucoup de désirs de vengeance. Le meurtre d’Aurélie sera l’élément déclencheur. Deux puissantes familles vigneronnes vont régler leurs comptes. Et la note est salée, c’est le moins qu’on puisse dire !

Le pire pour moi a été le père de Mathias. Quel être absolument ignoble. J’ai vécu dans une famille où les apparences étaient plus importantes que tout le reste, les parents de Mathias m’ont rappelé les comportements de ma propre famille, c’était très déroutant ! Et à la fois je comprenais parfaitement leur façon d’agir.

Il me faut tout de même vous préciser que peu de personnages ont trouvé grâce à mes yeux. C’est bien l’un des rares romans que je lis qui est truffé d’autant de protagonistes fourbes et malsains ! Un vrai régal, cela dit.

La construction nous propose deux temporalités : le présent, avec le meurtre, les faits, les constatations, et des passages dans le passé, donnant accès aux racines du mal. Les chapitres sont courts, les rebondissements arrivaient pile au moment où je voulais poser le livre, m’obligeant à continuer…

Les passages relatifs au métier d’Aurélie et à l’art aborigène sont passionnants. En fin d’ouvrage, des QR Codes permettent au lecteur d’approfondir le sujet et de découvrir les sculptures évoquées dans le roman. Belle initiative.

L’intrigue est parfaitement menée, le rythme soutenu nous accroche aux pages. J’ai fait pas mal de déductions avant de trouver le ou la coupable. « In vino veritas », « La vérité dans le vin ». J’ai bu du vin pendant la lecture, essayant de découvrir la vérité dans mon verre. Bon, j’en suis ressortie avec une gueule de bois et pas de coupable. La lecture devient dangereuse, j’ai failli finir alcoolique avec ce roman lol. Rassurez-vous, je plaisante !

J’avais un suspect, même si dans ma tête, je me suis dit que cela ne pouvait pas être la bonne théorie. Et pourtant…Nos auteures ont été jusqu’au bout avec cet épilogue époustouflant.

Les thématiques abordées sont intéressantes, on évoque le féminicide, les relations familiales, mais également un autre sujet que je ne vous dévoilerai pas, car ce serait un énorme spoil. Mais sachez que je ne l’ai jamais vu dans un thriller, et cette nouveauté fait du bien. Enfin quelque chose qui sort vraiment du lot. Bravo les filles pour cette initiative. D’autant que l’on en parle très peu aux infos, et pourtant ça existe, et plus qu’on ne le pense. Un sujet tabou sur lequel il faudrait mettre l’accent !

Un thriller psychologique de premier choix, à l’intrigue riche et complexe, que je vous conseille. Dégagez-vous du temps et filez chez votre libraire. Lecture à accompagner d’un verre de Bordeaux, histoire de se mettre dans l’ambiance. Juste un verre, hein.

Je termine cette chronique avec cette citation qui colle parfaitement à la thématique de ce roman :

« C’est le dieu aux deux visages. C’est le gardien des portes, des entrées et des sorties. C’est pour cela qu’il est toujours représenté avec deux faces. L’une tournée vers le dedans et l’autre vers le dehors. C’est un dieu protecteur. Aurélie me disait toujours qu’il y a un Janus en chacun de nous. Que tout le monde a deux visages. Celui que l’on montre aux autres et celui que l’on garde pour soi. »

Je remercie les Éditions Taurnada pour cette lecture.

#Invinoveritas   #MagaliCollet  #IsabelleVillain   #Taurnada


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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : les auteures, que j’apprécie beaucoup dans leurs écrits individuels. J’avais envie de découvrir cette association !

Auteur connu : retrouvez mes chronique des romans de Magali : « La cave aux poupées » , « Les yeux d’Iris », et « Comme une image », et les chroniques des romans d’Isabelle : « Mauvais genre », « Blessures invisibles », « A pas de loup », et « De l’or et des larmes ».

Émotions ressenties lors de la lecture : angoisse, dégoût, révolte, colère, incrédulité, impatience, exaspération.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : les plumes, la construction, les personnages, les révélations, le côté « famille riche qui cache des secrets », la fin.

Si je suis une âme sensible : pas de soucis, on est dans un thriller psychologique, rien de violent. Peut-être la découverte du cadavre d’Aurélie, mais vous pouvez passer une page, ce n’est pas un problème.

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5 réflexions sur “« In vino veritas » de Magali COLLET et Isabelle VILLAIN

  1. Merci Sonia. Encore un beau résumé. Moi qui n’aime pas les thrilleurs, tu attises ma curiosité. A voir plus tard. Mais j’ai déjà une petite idée sur ce que tu laisses en suspend. Je te dirai lorsque j’aurai lu ce livre si c’était cela, mais en privé pour ne pas empêcher les futur(e)s lecteurs ou lectrices découvrir par eux-mêmes. Bises à toi et ta famille. Domi

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