Informations :
Titre : mon ombre assassine
Auteur : Estelle Tharreau
Editeur : Taurnada
Nombre de pages : 217 pages
Format et prix : broché 9.99 € / numérique 5.99 €
Date de publication : 17 janvier 2019
Genre : thriller
Résumé :
En attendant son jugement, du fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre sa confession.
Celle d’une enfant ignorée, seule avec ses peurs.
Celle d’une femme manipulatrice et cynique.
Celle d’une tueuse en série froide et méthodique.
Un être polymorphe.
Un visage que vous croisez chaque jour sans le voir.
Une ombre. Une ombre assassine.
Mon avis :
Tout commence avec la mise en examen d’une institutrice, Nadège Solignac, pour homicide volontaire. Des extraits d’auditions, des articles parus dans la presse plantent le décor. Et après quelques dizaines de pages, nous faisons connaissance avec cette fameuse Nadège. Nous entrons dans sa tête, devrais-je plutôt dire. Pour un aller-simple glaçant. Dans la tête d’une tueuse.…
Le récit à la première personne permet, d’une part, à Nadège, d’exprimer ses sentiments, ses pensées et ses expériences, mais aussi et surtout il offre la possibilité au lecteur de s’introduire dans sa vie. Cette forme narrative bien particulière secoue le lecteur, d’autant que l’auteur nous fait partager les souvenirs de Nadège depuis sa plus tendre enfance.
Le choix technique de ce mode narratif régule l’information distillée au lecteur. Cela joue sur la perception, d’autant que le récit est mené en chronologie réelle. On s’imprègne du changement graduel de personnalité, de la véritable mue qu’à effectué Nadège, sa polymorphie poussée à l’extrême.
Cela crée une intimité confessionnelle d’une intensité remarquable. Le lecteur vit de l’intérieur le récit. Il en est l’acteur en s’identifiant à Nadège. Et franchement, ça fait peur.
L’histoire est enchâssée dans des témoignages ou des rapports de police, permettant au lecteur d’essayer de se faire sa propre opinion, tel un juré, mais également de mieux cerner la personnalité de Nadège et de faire le comparatif avec la perception qu’ont les autres de cette femme si courageuse, serviable et avenante. Les mises en garde de Nadège sur les personnes avec lesquelles on s’entoure, ou encore à qui opon confie nos enfants sont glaçantes et rajoutent une tension supplémentaire.
Pouvoir se rendre compte « en live » de ce qui a fait glisser Nadège sur la mauvaise pente, le pourquoi du comment, ça m’a fait frissonner de peur à plusieurs reprises. Se dire qu’en apparence, elle était tout ce qu’il y a de plus normal, alors qu’au plus profond d’elle-même c’est une tueuse de sang froid, c’est juste épouvantable.
L’écriture est concise et va à l’essentiel, sans fioritures inutiles. Et Estelle a réussi le tour de force à me faire aimer Nadège. Oui, oui, je l’avoue, j’ai eu pitié d’elle, où son enfance terrible a sonné comme une excuse à son comportement. Et malgré sa froideur lors des descriptions des mises à mort, mon empathie envers elle est restée intacte. Sa démarche de vengeance se tient, s’excuse presque, et c’est diaboliquement bien calculé. C’est à ce moment-là dans l’écriture de cette chronique que je me demande si je ne devrais pas consulter….
Sérieusement, à la fin du livre, vous n’allez plus regarder vos proches, vos amis, vos collègues de la même façon. Qu’est ce qui vous prouve qu’untel ou unetelle n’est pas une ombre, tapie dans l’obscurité et les méandres de son cerveau dérangé, dans l’attente de sa prochaine victime, qui pourrait très bien être vous ??
Je remercie Joel Maïssa les Editions Taurnada pour cette lecture.
Superbe chronique qui est bien le reflet de ce livre que j’ai vraiment adoré !
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Merci ! Belle journée à toi.
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Je vous remercie d’avoir si bien dépeint ce roman et de contribuer à le faire découvrir. A bientôt. Estelle
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Merci à vous Estelle pour ce voyage tres perturbant. A quand le prochain 😉. Belle journee à vous !
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