« Les eaux noires » d’Estelle THARREAU

Informations :

Titre : les eaux noires

Auteur : Estelle Tharreau

Éditeur : Taurnada

Nombre de pages : 256 pages

Format et prix : broché 9.90 € / numérique 5.99 €

Date de publication : 7 octobre 2021

Genre : thriller

Résumé :

Lorsque les eaux noires recrachent le corps de la fille de Joséfa, personne ne peut imaginer la descente aux enfers qui attend les habitants de la Baie des Naufragés.
L’assassin restant introuvable, à l’abri des petits secrets et des grands vices, une mécanique de malheur va alors tout balayer sur son passage…
Les révélations d’un corbeau, la détresse d’une mère et le cynisme d’un flic alimenteront l’engrenage de la rumeur, de la suspicion et de la haine.
Joséfa réussira-t-elle à survivre à la vérité ?

Mon avis :

Je vous emmène à Yprat, ville balnéaire bordant la mer du Nord. Ses plages, ses petites cabanes colorées, sa baie des naufragés avec ses carcasses de bateaux. Quatre maisons surplombent la baie. Josefa vit dans l’une d’elle avec Suzy, sa fille de 17 ans. Josefa est veuve et travaille sur un poste de nuit à la station service de l’autoroute. Ces horaires payent mieux et lui permettent de boucler ses fins de mois, même si en contrepartie, cela implique de laisser Suzy seule six nuits par semaine. Mais Josefa a une confiance aveugle en sa fille, calme et raisonnable.

Jusqu’au jour où le corps de Suzy est rejeté par les eaux noires de la baie alors que l’adolescente était censée dormir à la maison…L’engrenage morbide s’enclenche, rien ne pourra l’arrêter. Le lecteur est pris dans ce rouage bien malgré lui. Chaque cran précipite personnages et lecteur dans l’effroyable, l’impensable, les entraînant dans les eaux noires de la baie. C’est le genre de lecture dont vous savez pertinemment que la plongée dans l’abîme commence dès le départ et qu’elle ne s’arrêtera qu’après le mot « fin ».

L’enquête piétine, très vite Josefa se rend compte que l’assassin va pouvoir rôder encore longtemps dans le coin sans être inquiété. Estelle nous met devant la douleur d’une mère face à l’inconcevable : le meurtre de son enfant. Josefa va se noyer dans les abysses, ne vivant plus que pour découvrir qui a ôté la vie à sa Suzy. Elle va se mettre à dos tous les habitants, devenir la bête noire de la région, se transformant en loque. Josefa et sa douleur errent non loin des eaux noires de la baie devenue maudite.

Pourtant, avant, la baie était un endroit charmant où tous les voisins se côtoyaient et se connaissaient. Trop, peut-être. Un corbeau va ajouter sa pierre à l’édifice du mensonge et du doute, exacerbant les tensions entre chaque personnage. Car tout le monde cache des secrets. L’enquête de voisinage n’est pas la bienvenue, vous pensez bien ! Au passage, Estelle nous met en garde sur l’impact qu’une rumeur peut avoir sur la vie de quelqu’un. Ça fait peur.

Une lecture vraiment anxiogène, j’ai souffert aux côtés de Josefa. Je suis une maman, et ma plus grande peur est qu’il arrive quelque chose de grave à mes enfants. Le pire dans tout cela, c’est que l’auteure instille le doute quant à nos propres enfants ! Josefa aurait donné le bon Dieu sans confession à Suzy, pourtant, elle portait de la lingerie sexy en dentelle le soir du meurtre. Connait-on réellement nos enfants ? Sont-ils vraiment conformes à l’image qu’ils nous donnent à nous, leurs parents ? Et nos voisins ?? C’est encore pire ! Ne sont-ils pas en train de nous épier, l’air de rien ; seront-ils présents pour nous aider, si jamais … ? Car les voisins de Josefa sont plutôt du genre « tortue qui rentre dans sa carapace à la première tempête ». J’ai cogité pendant cette lecture, j’ai failli devenir dingue.

La plume d’Estelle est fluide, maîtrisée et d’une redoutable efficacité pour restituer une ambiance. L’atmosphère s’alourdit au fil des pages, devenant malsaine, anxiogène. Les eaux noires de la baie sont un personnage à part entière, à la présence malsaine, repoussante, angoissante. Les personnages sont brossés psychologiquement, ils se révèlent tous opaques et mystérieux. Certains sont touchants, d’autre m’ont étonnée.

Un mot de la fin ? Elle est éblouissante. Je n’aurais jamais penser à cela. Bravo !

Un thriller noir et sombre, qui joue sur la corde des sentiments et des ressentis du lecteur, à découvrir sans tarder !

« Elle contemplait avec attrait et répulsion les eaux noires qui lui faisaient face. Un vaste néant que le vent grossissant faisait frémir à grand-peine. Une soie noire qui provoquait en elle autant d’attraction que de répulsion. Une pulsion morbide de s’oublier dans ces oscillations profondes. »

Je remercie les Éditions Taurnada pour cette lecture.

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En bref :

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteure ! J’apprécie vraiment sa plume et son univers, très subtil et pourtant qui bouscule. 

Auteur connu : j’ai lu et chroniqué les titres suivants :  « De la terre dans la bouche », « Mon ombre assassine »et « La peine du bourreau »

Émotions ressenties lors de la lecture : les émotions liées à la peur et à l’angoisse ne m’ont pas quittées durant la lecture.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, l’ambiance, les personnages, la fin.

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