Informations :
Titre : mamie Luger
Auteur : Benoît Philippon
Éditeur : le livre de poche
Nombre de pages : 384 pages
Format et prix : broché 16 € / numérique 12,99 € / poche 7,90 €
Date de publication : 12 septembre 2018 en version brochée chez Les Arènes / 27 mai 2020 pour la version poche
Genre : policier
Résumé :
Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l’escouade de flics qui a pris d’assaut sa chaumière auvergnate. Huit heures, l’inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d’artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave. Alors aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée, mais il sent qu’il va falloir creuser. Et pas qu’un peu.
Mon avis :
En voilà une histoire !!! Notre héroïne, Berthe Gavignol, 102 ans, est placée en garde à vue. Elle a en effet tiré une salve de 22 dans le postérieur de son voisin, notaire de son état. L’inspecteur Ventura est chargé de son interrogatoire et il ne va pas être au bout de ses surprises, et nous non plus !
« Ventura en a rencontré des cas sociaux (…), mais une grand-mère centenaire, plus fragile qu’une brindille asséchée par une canicule trop longue, armée jusqu’au dentier et plus venimeuse qu’une vipère, c’est une première. »
Car notre Berthe a vécu une vie mouvementée, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle va confondre son interrogatoire avec une psychothérapie et profiter de l’occasion pour vider son sac. Berthe, c’est le destin d’une femme au cours du XXème siècle, qui a connu finalement les déboires de beaucoup de ses consœurs : contraintes, mauvaises relations, ou encore violences conjugales. Sauf qu’elle ne s’est jamais soumise et a toujours opté pour une résolution radicale de ses problèmes. Sous la dérision se cachent des thèmes forts et percutants.
Notre flic débonnaire n’est pas près de terminer son service ! En effet, Berthe a eu la gâchette hyper facile dans sa vie. Faut pas la contrarier, c’est clair.
La plume est désinvolte, légère, gorgée d’humour, pour moi c’est le trio gagnant d’un super moment de lecture. Benoît nous fait naviguer entre le présent et cette garde à vue hors norme, où Berthe, percluse de rhumatisme, essaye de gérer les caprices de sa vessie défaillante, et le passé de notre centenaire, qui se révèle être une femme forte n’ayant pas froid aux yeux.
Ce qui est certain, c’est que cette mamie a une idée derrière la tête, tout a été calculé et a un sens. Elle a berné Ventura. Le lecteur, étant dans la confidence, peut s’en délecter et admirer son jeu. On ressent une belle émotion, c’est touchant, perso j’aurai adoré qu’elle soit ma grand-mère !
J’ai ri, mais alors j’ai ri. Certaines scènes sont anthologiques. Du bonheur en barre ! Prescription anti-déprime : plonger dans ce roman, il n’y a aucun effet secondaire, juste une légère dépendance. Un petit bémol malgré tout niveau rythme. L’alternance passé/présent, au bout d’un moment, ça m’a un peu lassée, j’aurai aimé un petit quelque chose en plus pour casser cette monotonie. Rien de dérangeant, ne vous inquiétez pas, mais il est vrai que j’ai eu un petit coup de mou en cours de route.
Une ode à la liberté et à l’amour, un roman drôle et pétillant que je vous conseille !
#BenoîtPhilippon #MamieLuger
En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : sur les conseils d’un ami lecteur, merci Patrice je me suis vraiment régalée !!!
Auteur connu : j’avais entendu parler de Benoît lors des Quais du Polar virtuels 2020, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de le lire.
Émotions ressenties lors de la lecture : beaucoup de joie et d’admiration face au caractère bien trempé de Berthe. Elle m’a beaucoup fait rire. J’ai également ressenti de la colère quand j’ai découvert ce que certains hommes lui ont fait subir. On en viendrait presque à cautionner ses actes.
Ce que j’ai moins aimé : rythme un peu trop monotone à mon goût.
Les plus : le personnage de Berthe, indéniablement. Et l’humour noir.