Informations :
Titre : cheveux aux vents – Les échappées
Auteur : Garance Solveg
Éditeur : ExAequo
Nombre de pages : 161 pages
Format et prix : broché 16 € / numérique 3.99 €
Date de publication : 11 décembre 2020
Genre : littérature générale
Résumé :
La liberté de certaines femmes se paye au prix du sang : Alma, Maïdann et Salomé aspirent à une vie meilleure, sans domination masculine…
Pour certaines femmes, la liberté se paye au prix du sang. Elles s’appellent Alma, Maïdann, Salomé. Elles sont jeunes. Belles. Pauvres.
Dans la riche cité de Staven, elles travaillent comme petites mains pour une société pétrolière. Là, elles peuvent enfin rêver d’une vie meilleure. Une vie libérée de la domination masculine. Salomé, la délurée, économise pour ouvrir un jour son salon de beauté. Alma s’initie à l’art de la danse tandis que sa sœur, la sublime Maïdann, tombe éperdument amoureuse. Mais dans leur quartier, la colère des hommes couve : une femme ne travaille pas. Elle ne vit pas sans homme à ses côtés. Elle ne porte pas de pantalons, cache sa chevelure sous un chapeau noir. Les tensions montent peu à peu, attisées par l’inquiétant Seht. Nos héroïnes sauront-elles survivre à la terrible menace qui les guette ?
Tradition et modernité, désir et frustration, amour et haine s’affrontent dans un engrenage fatal. Jusqu’à un dénouement qui défie l’entendement.
Porté par des personnages inoubliables, le premier volet de ce roman engagé sur la condition féminine vous captivera.
Mon avis :
Le prologue nous emmène en 1986, à Belrem, en proie à la guerre civile. Maïdann, 6 ans et Alma, 5 ans, sont deux sœurs intrépides qui essayent de vivre malgré les alertes et les massacres.
Un bond nous propulse en 1997. La guerre civile est achevée depuis seulement 3 ans ; Alma et Maïdann n’arrivent pas à se résoudre à vivre dans une société patriarcale où les femmes se doivent de servir les hommes et se taire. La goutte d’eau qui fait déborder le vase étant le mariage imposé à l’aînée avec le notaire de la ville, bien plus âgé qu’elle. Les deux jeunes femmes fuient et s’installent à Staven, réputée pour sa richesse et sa facilité de trouver du travail. Même si elles logent dans un bidonville miteux, l’embauche au sein de la société pétrolière de la ville leur permettra d’aspirer à une vie simple, indépendante, sans contrainte, et parsemée de petits bonheurs, puisqu’Alma découvrira la danse, Maïdann tombera amoureuse et se fera une amie en la personne de Salomé, pétulante, qui n’a pas froid aux yeux et affranchie de tout.
Mais dans cette ville, comme partout, la gangrène se développe, tapie dans l’ombre. Certaines âmes sont remplies de haine envers les femmes, accusées de voler le travail des hommes, de les aguicher avec leurs tenues et leur comportement.
Un roman terriblement réaliste, qui emporte le lecteur avec lui. Partout dans le monde, les femmes sont victimes d’oppressions, de discriminations et de violences. Garance en présente ici l’une des facette, je ne sais pas s’il s’agit de la plus violente. Peut-on graduer d’ailleurs cette domination masculine et ses conséquences ?
La plume est sensible, engagée, percutante. Nous sommes dans un premier roman, et déjà, l’écriture se développe avec les plus beaux arômes, ce qui est plutôt rare. J’ai été charmée par la douceur alliée à l’efficacité. Il en ressort également beaucoup de passion pour le sujet, c’est indéniable ! Et cela s’en ressent complètement lors de la lecture.
Un roman écrit par une femme pour les femmes, absolument féministe, où les hommes revêtent le mauvais rôle. Le travail de recherches est important, permettant au lecteur de comprendre facilement les tenants et les aboutissants de cette notion quasi-systématique et universelle.
Alma et Maïdann sont attachantes, ce sont des battantes, qui n’ont pas eu peur de désobéir à leur père ; certes, il n’y a pas eu d’affrontement en face à face, puisqu’elles ont préféré fuir, mais avaient-elles une autre solution ? Je ne pense pas. Et il faut avoir un beau sang-froid et une belle détermination pour prendre cette décision qui a bouleversé leur vie. Qu’aurais-je fait à leur place ?
La fin m’a scotchée, je la voyais venir, j’essayais de freiner, comme si je pouvais, en la reculant au plus tard possible, la dissoudre. Mais non, elle était bien là. Et je n’attends qu’une chose : le tome 2 !
« La beauté disposait d’un puissant pouvoir. Elle pouvait tirer un être du marasme, le faire tutoyer les étoiles. »
Un roman très fort que je vous conseille !
Je remercie Garance pour cette lecture.
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En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’avoue que les histoires en plusieurs tomes ne m’attirent pas vraiment, mais le résumé m’a donné envie de découvrir ce récit, d’autant que Garance m’a précisé que le tome 2 était en cours de parution.
Auteur connu : non, je découvre une nouvelle plume, et j’en suis ravie.
Émotions ressenties lors de la lecture : beaucoup d’émotions, à la fois positives, mais également de l’angoisse, de la peur, une certaine anxiété.
Ce que j’ai moins aimé : RAS !
Les plus : la plume ! Le sujet, les personnages, la fin.
Une réflexion sur “« Cheveux aux vents – Les échappées » de Garance SOLVEG”