Informations :
Titre : solitudes
Auteur : Niko Tackian
Éditeur : Calmann-Levy
Nombre de pages : 252 pages
Format et prix : broché 19.50 € / numérique 9.99 € / audio : 18.95 €
Date de publication : 6 janvier 2021
Genre : thriller
Résumé :
AUSSI ÉPAISSES SOIENT LES BRUMES QUI LES PROTÈGENT, CERTAINES VÉRITÉS NE PEUVENT ÊTRE OUBLIÉES.
Élie Martins est garde nature dans le massif du Vercors. Il y a douze ans, une blessure par balle l’a laissé totalement amnésique. Depuis, il s’est reconstruit une vie dans cette région aux hivers impitoyables, aux brumes si opaques qu’elles vous égarent en deux pas.
Alors qu’une tempête de neige s’abat sur le Vercors, des traces étranges mènent Élie jusqu’à l’« arbre taillé », un pin gigantesque dressé comme un phare au milieu de l’immensité blanche. Une femme nue est pendue à ses branches. Cette macabre découverte anime quelque chose sur la toile vierge des souvenirs d’Élie.
La victime est un message à son intention, il en est certain. Et il est terrifié.
Mon point sur la narration :
Lu par : François Hatt
Durée d’écoute : 6 heures et 49 minutes
Le narrateur a une voix agréable, sachant mettre l’intonation là où il faut, quand il faut, pour rendre la lecture vivante. Ce qui m’a troublée, c’est que notre personnage principal est une femme, et j’avoue qu’un narrateur masculin m’a quelque peu déstabilisée.
Mais il a parfaitement réussi à nous faire ressentir, grâce à des changements de ton, l’ambiance glaciale ainsi que les émotions de chaque personnage.
Le rythme narratif est très bien imposé, le bornage des chapitres est clair.
Mon avis sur le roman :
Ce roman a été écrit durant le confinement de 2020. Et la soif d’évasion de Niko transpire dans chaque mot ! Il nous propose dans « Solitudes », un thriller oppressant, où les personnages et le lecteur sont « enfermés » dans la nature brute, vraie, impitoyable. Un huis-clos extérieur où la couleur blanche se teinte de rouge…sang.
Tout commence avec l’agression d’Elie, 12 ans auparavant, le laissant pour mort. Ce premier chapitre est glaçant et annonce clairement les intentions de l’auteur quant à la suite du récit.
Aujourd’hui, Elie est garde nature dans le Vercors, et même s’il n’a plus aucun souvenir de sa vie d’avant, il tente de garder la tête sur les épaules. La montagne est son échappatoire, son équilibre. Lorsqu’il découvre le cadavre d’une femme atrocement mutilé et pendu à un arbre au milieu de nulle part, avec un mot gravé dans la chair de son dos, Elie perd pied. Les souvenirs vont remonter à la surface, peu à peu. Car ce mot gravé, il ne le connaît que trop bien, puisqu’il a le même !
Le lieutenant Nina Mellinsky est chargée de l’enquête. Elle ne va pas bénéficier de la vision idyllique que l’on peut se faire de la montagne. Entre tempêtes de neige et températures glaciales, elle sera confrontée à la montagne hostile. Le Vercors, un personnage à part entière. A travers les descriptions détaillées, le brouillard, la tempête, le froid polaire, l’immersion du lecteur est totale. J’ai failli sortir ma combinaison de ski, tellement j’étais glacée et transie !! Le climat est oppressant, angoissant, la tension est extrême. Niko arrive à faire vivre ce lieu à travers les mots.
Les personnages sont riches, Nina cache une profonde blessure, elle va se dévoiler progressivement sous nos yeux, et, par la même occasion, en devenir très attachante. Elie, on ne peut que l’apprécier dès le départ. Vu son passé, son parcours, il ne peut pas en être autrement. On ne demande qu’à l’aider, le soutenir, mais aussi et surtout, savoir ce qui le lie avec ce meurtre. Pourquoi cette inscription ? Résultat des courses, on est obnubilé par notre lecture, le rythme est dingue, de part les chapitres courts, mais également grâce à des rebondissements et révélations qui parsèment le tout.
La plume de Niko est musclée, nerveuse, saisissante et surtout, très visuelle, permettant de créer une atmosphère suffocante.
Mais sur les routes verglacées du Vercors, Niko prend quelques libertés par rapport à la cohérence du récit, il manque de se retrouver dans le fossé à plusieurs reprises…Mon bémol se portera sur la fin, que j’ai trouvée bien trop alambiquée. Pourtant, Niko nous avait habitué à beaucoup mieux avec ses précédents romans.
Pour moi, ce n’est pas le meilleur roman de Niko. Mais ce n’est que mon avis ! Un roman que je vous conseille pour le dépaysement, pour vous perdre dans le Vercors. A lire en hiver, enroulée dans un plaid au coin du feu !
« Il y a une zone de confort au-delà du froid qui ressemble aux fosses de l’enfer. La douleur y est si mordante qu’on oublie jusqu’à l’existence de sa propre chair pour se fondre dans un magma dont l’issue ne peut être que la mort. »
Je remercie les Editions Calmann-Levy, Audiolib et NetGalley pour cette lecture.
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En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteur ! Attirée par la couverture, que je trouve magnifique, puis par le résumé.
Auteur connu : vous pouvez retrouver mes chroniques de « Toxique » et « Fantazmë » . J’ai rencontré Niko à plusieurs reprises sur les salons, la dernière fois étant aux Quais du Polar en 2019.
Émotions ressenties lors de la lecture : j’ai été vraiment oppressée, avec la sensation étrange d’être enfermée dehors, dans cette montagne sans pitié. J’apprécie beaucoup la montagne, surtout en été, ici j’en ai découvert une toute autre facette, bien plus inquiétante. Beaucoup d’empathie pour les personnages, une petite (très petite) pointe d’ennui lors de certaines descriptions que j’ai trouvé un tantinet longuettes.
Ce que j’ai moins aimé : la fin.
Les plus : l’atmosphère, l’ambiance, les personnages, la plume de l’auteur.