« Tous les matins, elle boitait » de Mélinda SCHILGE

Informations :

Titre : tous les matins, elle boitait

Auteur : Mélinda Schilge

Éditeur : autoédition

Nombre de pages : 216 pages

Format  et prix : broché 10 € / numérique 3.99 €

Date de publication : 11 avril 2021

Genre : fresque historique

Résumé :

Jeanne n’est pas une jeune femme comme les autres. Nous sommes à Paris pendant les années folles. Elle aime les automobiles et autres mécaniques du moment, le cinéma, cet art mineur qui perce encore difficilement – alors que son père est peintre. Une fois en âge de se marier, elle s’intéresse peu aux hommes contrairement à ses amies et en vient à se demander si elle saura aimer. De plus, elle vient de se découvrir une famille en Alsace qui parle une langue que l’on pourrait confondre avec de l’allemand, alors que cette région est censée être heureuse de retourner dans le giron français.
Touchée par les violences extrémistes de l’entre-deux guerres, comment va-t-elle concilier ses balbutiements dans une vie conjugale avec des convictions qui la mettent en porte-à-faux avec sa famille, et sa mère en particulier ?

Mon avis :

Paris. Mai 1968. Lucie est une étudiante qui rêve d’une vie idéale. Le temps de son cursus, elle est logée chez Jeanne, la cousine de sa grand-mère, Marilène. Les interrogations et manifestations de mai 68 sont l’occasion pour Jeanne de se replonger dans ses souvenirs et de les partager avec Lucie.

Nous voilà partis dans une fresque familiale qui nous porte depuis les années 20 jusqu’en 1968. Jeanne est parisienne, elle se passionne pour le cinéma et les belles voitures. Elle correspond très régulièrement avec Marilène, sa cousine, qui vit en Alsace. Le contexte historique de l’époque est très bien décrit, avec la délicate position de l’Alsace, territoire allemand de 1870 à 1914, avant d’être récupérée par la France. La montée du nazisme, le tiraillement des alsaciens, attachés à la fois à la France et à l’Allemagne, mais également l’insouciance des années folles, j’ai vraiment apprécié cette immersion dans un passé pas si lointain. Le destin de deux femmes aux convictions bien ancrées, qui iront au bout de leurs certitudes, tout en restant fières de leurs racines.

J’ai dévoré ce roman, immergée dans cette époque. Moi qui suis d’origine lorraine, j’ai très bien compris la tension palpable entre les membres de la famille. La plume de Mélinda est douce, limpide, immersive. La construction permet également une belle plongée dans le roman. La narration à la première personne dégage un point de vue interne, celui de Jeanne, et transforme le simple lecteur en témoin principal de l’Histoire. L’authenticité et la véracité des faits en sont d’autant plus prononcés.

Les sujets développés sont terribles, notre Histoire, celle que l’on aurait trop tendance à oublier, est remise au goût du jour, et nous fait réfléchir. « Tous les matins elle boitait » pourrait très bien être lu par des lycéens étudiant cette époque. Ce roman est bien plus parlant qu’un livre d’histoire !! L’humanité et les états d’âme des gens ayant vécu cette période y sont détaillés, permettant de mieux comprendre certaines choses. Le travail de recherches de Mélinda a été considérable, je pense, car cela s’en ressent dans les références historiques pointues et riches.

L’arbre généalogique familial proposé au début du roman permet de situer les personnages qui sont nombreux. Ils sont riches et leurs personnalités sont bien fouillées. On peut facilement s’identifier à l’un ou l’une. J’ai beaucoup apprécié Jeanne, c’est une femme forte qui va au bout de ses idées. Elle va évoluer au fil des ans, assurant de plus en plus ses idées loin d’être conventionnelles.

Et le choix du titre, me direz-vous ? Cela vous titille, je me trompe ? Rassurez-vous, je suis pareille ! Et vous en aurez l’explication à travers les pages. La couverture est superbe !

Avec « Tous les matins elle boitait », Mélinda nous propose un roman touchant, passionnant, qui saura ravir les amateurs d’Histoire, et les autres ! Je vous le conseille.

« Les blessures des famille sont bien plus profondes, peut-être parce qu’elles connaissent le chemin du cœur. »

Je remercie Mélinda pour cette lecture.

#touslesmatinselleboitait     #MélindaSchilge

En bref :

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : la couverture m’a tapé dans l’œil et le résumé m’a intéressée d’emblée. Mes origines lorraines ont parlé, le sujet de l’Alsace étant très peu présenté dans un roman.

Auteur connu : j’ai rencontré Mélinda aux Boënnales  en 2019, ce qui a été l’occasion de découvrir  « Ciao bella : la vie l’emportera » .

Émotions ressenties lors de la lecture : j’ai ressenti une belle palette d’émotions, différentes en fonction des moments.

Ce que j’ai moins aimé : au niveau du récit, rien, tout est nickel. Par contre, l’utilisation intempestive de l’adverbe « néanmoins » m’a profondément agacée !!! Au point que j’en ai fait une fixette !

Les plus : le contexte historique, la construction, les personnages, le côté humain, la plume.

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