« La nièce du taxidermiste » de Khadija DELAVAL

 

sonia boulimique des livres

Titre : La nièce du taxidermiste

Auteur : Khadija Delaval

Éditeur : Calmann-Levy

Nombre de pages : 208 pages

Formats et prix : broché 19.50 € / numérique 13.99 €

Date de publication : 17 août 2022

Genre : littérature générale

 

blog littéraire

 

Comme chaque année, Baya, ses sœurs et une ribambelle de cousins passent leurs grandes vacances à Hammamet. C’est pour elle l’été de tous les bouleversements. Véritable défi à la modération, cette famille est un univers où il est à la fois drôle, attachant et dangereux de naviguer. Les luttes de pouvoir s’exercent, y compris entre les enfants, dans l’indifférence totale des adultes. Sous le joug de cousins plus âgés, Baya vit des moments d’autant plus douloureux qu’en l’absence de sa mère elle ne peut se confier à personne.
Trébuchant mais découvrant aussi sa propre force, Baya va traverser cette mer de difficultés, d’injonctions silencieuses et de tabous transmis de génération en génération, et en sortir en tous points grandie.
Roman initiatique, La Nièce du taxidermiste nous offre une puissante et tendre évocation de ce qui attend les femmes dans la grande aventure de leur corps et de leur identité.

chroniques littéraires

📚RENTRÉE LITTÉRAIRE 2022📚 

Baya, notre narratrice, est une jeune fille de douze ans vivant en Suisse. Chaque année, toute la famille se retrouve en Tunisie pour les vacances d’été. Le roman s’ouvre sur Baya qui a ses règles pour la première fois. En l’absence de sa mère, Baya est un peu démunie. Heureusement qu’elle peut compter sur sa grand-mère pour les premiers conseils. Mais le sujet reste malgré tout tabou et les nombreuses questions de Baya restent sans réponse. 

« Il faudrait que j’attende, et encore peut-être sans résultat, que ma mère arrive pour que le problème soit traité. » 

Elle est rattrapée par son corps, sa vie bascule sans qu’elle s’en rende compte. Son passage à l’âge adulte suscite beaucoup de réactions de la part de sa famille. Ses cousins, qui passaient leur temps à la taquiner, « avant », vont se transformer en êtres maléfiques, en prédateurs. Baya, qui cherche l’amour, se retrouve face à des choses qu’elle n’imaginait même pas. Elle va devoir faire la part des choses entre sa culpabilité, sa solitude et l’ambivalence de son rôle et de son nouveau statut. Au milieu de cette famille nombreuse, paradoxalement, Baya se retrouve seule. Le volet psychologique des victimes, mais également des témoins de ces violences, est bien dépeint.

Les adultes ne sont pas très présents pour leur progéniture, les laissant livrés à eux-même. Baya se retrouve totalement seule face à ses problèmes. Et cela est absolument terrifiant. Les adultes se doivent d’être là pour aider et protéger les enfants, non ? Baya est devenue femme, ok, mais elle reste néanmoins une jeune fille vulnérable et un peu « oie blanche ».

L’auteure évoque la fin de l’enfance, les tabous, l’hypocrisie. La lecture de « La nièce du taxidermiste » est rude, difficile, elle met mal à l’aise. On découvre l’histoire de Baya, sans rien pouvoir faire pour l’aider. Le lecteur subit cette lecture, tout comme Baya subit son destin. Un roman initiatique bouleversant. La plume de Khadija est claire, précise, crue, incisive.

Cette lecture m’a révoltée. En effet, dans n’importe quelle société, ce sont toujours les femmes qui trinquent. Comment cette famille se voulant bourgeoise et éduquée peut-elle laisser ses enfants sans limites le temps des vacances ? L’été devient synonyme de tous les excès. Plus de règles, plus de cadre. Affligeant.

Cette lecture m’a oppressée également. J’ai partagé le désarroi, la panique de Baya. J’ai été submergée par cette noirceur, totalement engloutie par les mots. J’ai été soulagée lorsque j’en ai tourné la dernière page. Je ne m’attendais pas à cela. J’étais loin de m’imaginer découvrir cela en ouvrant « La nièce du taxidermiste ». Je me suis pris un bel uppercut émotionnel dans la tronche.

« La nièce du taxidermiste » est un roman extrêmement noir qui ne laisse pas indifférent. Il traite d’un sujet peut développé dans les romans, cette originalité en fait sa force. Un premier roman à découvrir.

« Depuis le sang dans ma culotte, c’est chez lui que je rêvais d’aller tous les jours pour me mettre à l’abri des moqueries de mes cousins, des regards lourds de sens de ma tante Tsakhef et des pincements de joue que m’infligeait son mari. »

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’avoue que c’est le titre qui m’a interpellée. Un taxidermiste ? Intéressant, lol. J’en suis restée sur ma faim, ledit taxidermiste restant plus qu’au second plan….

Auteur connu : « La nièce du taxidermiste » est le premier roman de Khadija. Prometteur.

Émotions ressenties lors de la lecture : révolte, colère, exaspération, angoisse, peur. 

Ce que j’ai moins aimé : le côté trop sombre. Et le titre, je n’ai toujours pas compris le choix de ce titre !

Les plus : le personnage de Baya, la plume, les sujets abordés.

Si je suis une âme sensible : un roman qui secoue, mais pas de scènes trop dures.

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3 réflexions sur “« La nièce du taxidermiste » de Khadija DELAVAL

  1. Moi je suis en train de lire « La lionne du barreau » de Clarisse Serre avocate du 9-3. Elle parle du rôle des femmes dans le milieu, mais remet pas de chose en ordre. A lire derrière ce bouquin. Tu verras qu’il n’y a pas que les femmes qui trinquent……

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