« Petite philosophie de la sieste » de Sébastien SPITZER

Informations 

Titre : Petite philosophie de la sieste

Auteur : Sébastien Spitzer

Éditeur : La Martinière

Nombre de pages : 144 pages

Formats et prix : broché 14.90 € / numérique 10.99 €

Date de publication : 30 mai 2025

Genre : littérature générale

Résumé

Quoi de mieux que la sieste pour arrêter le cours de nos vies frénétiques, commandées par le culte de la performance et du toujours plus ? Quoi de mieux, dans ce monde anxiogène, que de décider de refermer la parenthèse sur soi en s’endormant discrètement sur le canapé ou en grimpant dans un hamac ? « Il ne faut pas faire violence à notre nature » disait déjà Epicure. Ne contrarions pas les philosophes et apprenons à suspendre le temps.
Ce livre est le troisième ouvrage d’une collection de sagesse qui nous réapprend à écouter les leçons de vie prodiguées par la nature. Après le succès international de Petite philosophie des oiseaux et de Petite philosophie de la mer, ce nouvel opus nous invite à ralentir le tempo infernal de nos vies.
La sieste est un art de vivre, qui respecte notre rythme naturel et révèle le meilleur de nous. Sans repos à l’ombre de son pommier, Newton aurait-il découvert la loi de la gravité ? CQFD.

Mon avis

Et si la sieste devenait une révolution douce ?

Il y a des livres qui tombent entre nos mains au bon moment. « Petite philosophie de la sieste » de Sébastien Spitzer fait partie de ceux-là. Je l’ai découvert en vacances, alors que chaque après-midi était propice à un moment de repos, parfois improvisé, parfois volontaire. Lire un éloge de la sieste tout en la pratiquant au quotidien, c’était parfait ! Et je dois dire que ce petit essai a accompagné mes moments de calme avec une douceur bienvenue.

Un plaidoyer contre le culte de la performance

Dans nos vies modernes, où chaque minute se doit d’être « rentable », où l’on glorifie la productivité et le « toujours plus », la sieste apparaît comme une provocation. Et c’est bien cela que Sébastien met en lumière : l’art de s’accorder un temps de repos n’est pas une faiblesse, mais une force.

Il convoque Épicure et d’autres sages pour rappeler que « ne pas faire violence à notre nature » est une nécessité, pas un luxe. La sieste, loin d’être de la paresse, devient alors un acte de résistance face à la tyrannie du temps. Elle est une manière de réaffirmer que nous ne sommes pas des machines, mais des êtres faits de chair, de souffle et de rêves.

« Une sieste de dix minutes permet de se requinquer. Une sieste de vingt minutes laisse le corps opérer quelques menus réglages et améliore l’humeur. » 

Une mosaïque d’histoires et d’anecdotes

Ce qui rend le livre vivant, ce sont les multiples anecdotes qui parsèment le texte. On y croise Newton, qui aurait eu l’intuition de la gravité après s’être reposé sous son pommier. On y lit des passages où les artistes, les penseurs ou les scientifiques ont trouvé dans le repos un moment d’inspiration.

Ces histoires, parfois légères, parfois sérieuses, montrent que la sieste n’est pas un simple geste anodin : elle peut être le déclencheur de grandes découvertes ou le ciment d’une meilleure créativité.

Une plume légère, au rythme d’une respiration

La plume de Sébastien épouse parfaitement son sujet. Elle est fluide, douce et sans heurts, comme une conversation tranquille qui accompagne la lecture. On ne sent jamais de tension ni de précipitation dans son écriture : au contraire, les phrases semblent suivre le rythme d’une respiration profonde, presque méditative.

Le texte alterne entre réflexions philosophiques, anecdotes historiques et images poétiques, créant une cadence apaisante, idéale pour se laisser bercer. Le lecteur a l’impression de cheminer à pas lents, comme lors d’une promenade sans but précis, où chaque détour est une surprise agréable. C’est cette harmonie entre le fond et la forme qui donne au livre son charme : lire « Petite philosophie de la sieste », c’est déjà ralentir.

Le format du livre s’y prête : des chapitres courts, qu’on peut picorer sans pression. On peut le lire d’une traite ou le garder à portée de mains pour y revenir de temps en temps, comme un petit guide de sagesse qu’on ouvre quand on sent le trop-plein du quotidien.

« Désir nécessaire…La sieste n’en serait-elle pas un ? La société moderne se moque de ces préceptes. Elle a fait tomber les murs d’Épicure. Elle se gave de faux besoins et redoute le temps mort qu’elle assimile au vide. »

Entre éclats de lumière et petites ombres

Parmi les points positifs, j’ai particulièrement apprécié le choix du sujet, à la fois universel et original. Qui n’a jamais fait de sieste ? Sébastien en fait ici un véritable art de vivre, avec un regard à la fois simple et profond.

J’ai également aimé la manière dont il mêle références philosophiques et anecdotes historiques ou culturelles, le tout sans lourdeur.

Enfin, ce livre a le mérite de déculpabiliser : dans un monde obsédé par la performance, il nous rappelle que ralentir et se reposer est non seulement légitime, mais aussi salutaire.

Cependant, quelques aspects m’ont moins convaincue. Le propos reste parfois un peu en surface et certaines réflexions auraient mérité d’être davantage approfondies. J’ai aussi trouvé quelques répétitions dans les idées, ce qui peut donner l’impression de tourner en rond, même si cela reste en cohérence avec le thème de la lenteur. C’est aussi un livre à lire au bon moment : si l’on recherche une lecture dense ou stimulante, on peut le trouver un peu trop léger. Enfin, le ton, très sage et très lisse, plaira aux lecteurs en quête de douceur mais pourra laisser d’autres un peu indifférents.

Une lecture parfaitement en phase avec mes vacances

Ce livre est en totale résonance avec mon état d’esprit du moment : ralentir, profiter, ne pas être dans la course permanente. 

Il y a une forme d’humour dans cette expérience : on commence à lire, on ferme le livre pour s’assoupir, puis on reprend plus tard. Et finalement, c’est peut-être exactement ce que Sébastien attendait de ses lecteurs : qu’ils ne lisent pas pour lire, mais qu’ils vivent son propos.

Suspendre le temps, tout simplement

« Petite philosophie de la sieste » est un livre qu’on ne lit pas seulement avec les yeux, mais qu’on vit avec le corps. Il ne bouleverse pas, il ne secoue pas, mais il apaise. Il nous rappelle que prendre soin de soi passe parfois par le plus simple des gestes : fermer les yeux un moment, se laisser aller, et accepter que le monde continue sans nous pendant quelques minutes.

Ce que j’aime particulièrement chez Sébastien Spitzer, c’est sa capacité à se renouveler sans cesse. Chacun de ses livres explore un univers totalement différent et il parvient toujours à surprendre son lecteur. Ici encore, il choisit un sujet inattendu et nous l’offre sous un angle original, en douceur et en sagesse.

Un livre à lire en vacances, dans un hamac, sur un transat, ou même sur le canapé après le déjeuner. Une invitation à suspendre le temps, à écouter son rythme intérieur et à découvrir que la sieste peut être, à sa manière, une petite révolution douce.

« Il ne vise aucun but. Il dort, un point c’est tout. Il ose bafouer le bien le plus précieux qui nous a été donné : le temps. Le scandale, c’est de vouloir tuer le temps. »

#Petitephilosophiedelasieste   #SébastienSpitzer   #LaMartinière

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’ai été séduite par le titre, qui me paraissait bien en phase avec mon programme de mes vacances ! Lire un éloge de la sieste alors que je m’y adonnais quotidiennement avait un côté malicieusement cohérent !

Auteur connu : retrouvez les chroniques de « Dans les flammes de Notre-Dame », « Le cœur battant du monde », « La fièvre » et « La revanche des orages ».

Émotions ressenties lors de la lecture : sérénité, apaisement, bien-être, réconfort. 

Ce que j’ai moins aimé : pas grand chose, j’aurai aimé que les idées soient un peu plus approfondies. 

Les plus : l’originalité du sujet, la plume, le ton, les références historiques et philosophiques, le sentiment d’apaisement et de déculpabilisation qui découle de cette lecture. 

Si je suis une âme sensible : vous n’avez absolument rien à craindre de ce livre, bien au contraire : il vous fera du bien.

6 réflexions sur “« Petite philosophie de la sieste » de Sébastien SPITZER

  1. Hello Sonia 🌞 Déculpabilisation, sérénité, apaisement : totalement d’accord avec toi ! Je l’ai lu aussi et en vrai, cette petite philosophie de la sieste a tout bon ! Merci pour cette chronique bienfaisante ma chère 😉😘

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