Informations :
Titre : la maison
Auteur : Emma Becker
Éditeur : Flammarion
Nombre de pages : 384 pages
Format et prix : broché 21 € / numérique 14.90 €
Date de publication : 21 aout 2019
Genre : littérature générale
Résumé :
J’ai toujours cru que j’écrivais sur les hommes. Avant de m’apercevoir que je n’écris que sur les femmes. Sur le fait d’en être une. Écrire sur les putes, qui sont payées pour être des femmes, qui sont vraiment des femmes, qui ne sont que ça ; écrire sur la nudité absolue de cette condition, c’est comme examiner mon sexe sous un microscope. Et j’en éprouve la même fascination qu’un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie.
Mon avis :
En Allemagne, les maisons closes sont légales, contrairement à la France. Emma ayant eu envie d’écrire à ce sujet, elle va tout simplement s’immerger dans ce monde en y travaillant. Oui, vous avez bien entendu. Elle va se faire « embaucher » comme fille de joie, tout d’abord au « Manège », puis à « La Maison ». Les deux établissements sont totalement opposés, l’un est glauque, l’autre beaucoup plus agréable. En effet, au sein de « La Maison », les filles décident de leurs horaires, de leur tenue, et surtout, elles sont libres de venir travailler ou pas, sans justifications ni représailles. Emma y restera deux ans.
Emma, rebaptisée Justine dans cette nouvelle vie, pour l’exotisme, mais aussi par amusement, les allemands n’arrivant pas à prononcer le « J », va se confier, par le biais de sa plume, et nous raconter la vie de ces femmes et de ces hommes. Car au-delà de tout voyeurisme, c’est un portrait d’hommes et de femmes, très juste, très émotif. Certains passages sont crus (il faut appeler un chat un chat soyons honnête !), mais ne tombent jamais dans le vulgaire ou le glauque.
L’écriture est fluide, assumée, au plus proche de la réalité, sans fioritures inutiles, et avec une légèreté absolument agréable. Impossible de s’ennuyer durant cette lecture. Il y a beaucoup d’humour, de tendresse, certains passages sont bouleversants, car Emma n’occulte en aucun cas la face cachée de ce métier de pute.
Elle est partie du point de vue de la journaliste pour arriver à celui de la prostituée. Sa réflexion est très intéressante, son immersion a été totale. Il en résulte un ouvrage introspectif sur le désir des femmes, des hommes. Je retiens un espace de travail indépendant, où les femmes sont maîtresses de leurs corps, loin de la prostitution que l’on pourrait connaître en France. Un puissant hommage à ces femmes qui ont choisi de faire le plus vieux métier du monde.
Et j’ai adoré le clin d’œil du dernier chapitre. Je voyais bien Emma terminer ce roman sur cette note (chut…je ne vous en dis pas plus, je vous laisse la surprise de découvrir cela).
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En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : Emma Becker était l’invitée de l’émission « La Grande Librairie » et j’avais apprécié son intervention ainsi que le sujet de son livre. Elle sera présente à la fête du livre de St Etienne le week end prochain, il ne m’en fallait pas plus pour attaquer ce roman.
Auteur connu : pas du tout ! Encore une découverte pour moi. « La maison » est pourtant son troisième roman.
Émotions ressenties lors de la lecture : j’ai été très surprise, d’une part par la démarche d’Emma, et d’autre part, par la liberté dont bénéficient ces femmes dans « La Maison ». J’ai ressenti beaucoup de sérénité, de joie, j’ai beaucoup souris, à aucun moment le dégoût ou la peur se sont manifestés. C’est ce que je retiens de ce roman : beaucoup d’énergie positive s’en dégage.
Ce que j’ai moins aimé : peut être le manque de structure.
Les plus : la pertinence du sujet, la plume, l’humour, toujours présent, quel que soit le sujet.
5 réflexions sur “« La maison » d’Emma BECKER”