Informations :
Titre : délivre-nous du mal
Auteur : Chrystel Duchamp
Éditeur : L’Archipel
Nombre de pages : 340 pages
Format et prix : broché 19 € / numérique 13,99 €
Date de publication : 20 janvier 2022
Genre : thriller
Résumé :
Février 2018. Anaïs sollicite l’aide de son ami Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon. Pour elle, pas de doute, sa sœur Esther a été enlevée. Pourquoi aurait-elle, sinon, laissé derrière elle ses clés de voiture, ses papiers et son téléphone portable ?
Les mois passent et, tandis que l’enquête s’enlise, d’autres jeunes femmes se volatilisent. Jusqu’à ce qu’un corps soit retrouvé pendu dans une usine désaffectée, le crâne rasé, la langue sectionnée. Puis un deuxième…
Thomas sait désormais qu’un tueur en série sévit dans la région. Mais il ignore encore que ces cadavres ne sont que la partie immergée du plan machiavélique d’un individu avide de vengeance…
Mon avis :
ALERTE COUP DE CŒUR
Encore une fois, Chrystel surprend.
J’ai ouvert le livre sur « Prologues ». Tiens, avec un S ? Et oui, trois prologues servis sur un plateau, rien que ça !
2018. Anaïs est inquiète, car elle n’a pas de nouvelle de sa sœur, Esther. Alors, oui, elles se sont disputées il y a quelques jours, mais cela n’explique pas son silence….Anaïs décide d’aller chez Esther. Elle possède un double de la clé de son appartement. Personne, Esther s’est volatilisée, abandonnant chat, clés de voiture, carte bleue et téléphone…
2019. Mathéo est fan de photographie et d’URBEX. Il se rend à l’ancienne usine des Textiles Grimaud pour s’adonner à sa passion. Sauf qu’il trouve autre chose que des tags, des murs qui s’écroulent, ou de la poussière qui s’accumule : le cadavre d’une femme pendue s’est invité à la fête….
2020. Pierre est retraité, veuf depuis quatre ans. Pourtant, il se fait agresser par sa femme, revenue d’entre les morts.
Avec tout cela, je vous mets au défi de trouver la recette du gâteau empoisonné que Chrystel nous sert dans une assiette en porcelaine et une cuillère en argent. Une enquête incroyable. Sortez vos chapelets et priez. Parce que ce que vous allez trouver dans ce thriller n’est pas du tout ce à quoi vous pouviez vous attendre. Chrystel nous prouve une fois de plus qu’elle a de l’or au bout du clavier.
Thomas, notre enquêteur, est un personnage riche, fouillé, que l’on apprend à connaître, à apprécier. Divorcé, normal, avec son boulot chronophage….il bataille avec sa fille, Léa, 14 ans, l’adolescente dans toute sa splendeur. Mais Léa cache une anorexie, sujet compliqué à appréhender, décrit avec beaucoup de sensibilité par l’auteure, rajoutant un ingrédient de plus pour pimenter le récit.
Thomas va s’embourber dans son enquête, il faut dire qu’il est directement concerné, étant un ami d’Anaïs. La mise en scène de « la pendue des textiles », comme je l’appelle est effrayante : crané rasé, langue coupée, pieds nus, salopette mauve, l’image s’est imprimée bien malgré moi dans mes rétines. Lorsque d’autres cadavres sont découverts, on se dit qu’un tueur en série rode, et que Thomas n’a pas d’autre choix que de lui mettre la main dessus.
Mais c’est sans compter l’imagination débordante et un peu beaucoup délirante de Chrystel. La troisième partie machiavélique nous propulse dans un autre récit, un virage à 180 degrés. J’ai zieuté la couverture, non, j’étais toujours dans le même roman…Le rythme de dingue s’est encore accéléré, et je suis restée scotchée à l’histoire, je voulais savoir, je n’en démordais pas, ça tournait à l’obsession.
La fin a fini de me scotcher, tout s’explique, tout s’emboîte, et je me dis que Chrystel a vraiment l’esprit retors, qu’elle est douée pour faire tourner son lecteur en bourrique, qu’elle a un talent innée pour lier le réel à la fiction, en mettant en avant des sujets durs, tels le viol, l’anorexie, les croyances, la disparition, qu’elle soit choisie ou imposée. Le réel, parlons-en, avec l’affaire du pain maudit de Pont Saint Esprit. Cette histoire est passionnante, et perso, je trouve qu’il n’y a pas besoin d’une mystérieuse épidémie pour rendre les gens cinglés. Preuve en est depuis deux ans😀.
Chrystel passe définitivement dans mon monde « d’auteurs coup de cœur ». Trois romans, trois coups de cœur pour moi. Chrystel apporte tout ce qu’il faut pour qu’un thriller soit excellent. Et surtout, à chaque nouveau roman, elle se renouvelle, et ça, c’est suffisamment rare pour être souligné.
Sa plume est limpide, maîtrisée et brillante, la construction de ses intrigues est minutieuse, millimétrée, les rendant captivantes, et elle se joue de la temporalité avec brio, tel une virtuose de la clepsydre, tout en finesse.
Un mot de la couverture, magnifique, et très bien représentative du contenu. Je kiffe la pendue au centre lol. C’est mon côté gore qui ressort😉. Autant je n’avais pas trop aimé la couverture du « Sang des Belasko », autant celle-ci est très réussie.
« Je me suis convaincue que ce cauchemar serait bientôt un lointain souvenir, mais il me poursuivait au quotidien. Quand je riais avec mes copines, il se mêlait à la conversation ; quand je dansais il accompagnait mes mouvements ; quand je dormais, il s’allongeait près de moi. »
Un thriller original qui dépote, avec une plume frisant la perfection, que demander de plus ? Foncez chez votre libraire vous procurer « Délivre-nous du mal ».
Notre Chrystel
qui nous fait rêver,
dans ton antre d’écriture,
nous concoctant des thrillers incroyables,
avec ta volonté de nous faire frémir,
du prologue jusqu’à la fin.
Donne-nous aujourd’hui ton nouveau roman,
pardonne-nous notre gloutonnerie à le dévorer,
comme nous te pardonnons aussi
de nous faire attendre jusqu’à la prochaine histoire
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal.
Amen.
Je remercie les Éditions L’Archipel pour cette lecture.
#délivrenousdumal #ChrystelDuchamp #LArchipel
En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteure et basta !!
Auteur connu : je connais Chrystel depuis des lustres, bien avant son aventure avec L’Archipel. Je vous mets les liens vers mes chroniques de « L’art du meurtre » et « Le sang des Belasko » .
Émotions ressenties lors de la lecture : angoisse, peur, anxiété, mais aussi impatience, découragement, agacement et au milieu de tout cela, espoir, optimisme et joie. J’aime les romans me procurant autant d’émotions.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : l’originalité de l’intrigue, la plume, les rebondissements, le rythme, la fin.

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