« Tant que le café est encore chaud » de Toshikazu KAWAGUCHI

sonia boulimique des livres

Titre : Tant que le café est encore chaud

Auteur : Toshikazu Kawaguchi

Éditeurs : Albin Michel et Audiolib pour la version audio

Nombre de pages : 240 pages

Formats et prix : broché 17.90 € / numérique 12.99 € / audio 17.95 €

Date de publication : 21 septembre 2021

Genre : littérature japonaise

blog littéraire

Chez Funiculi Funicula, le café change le cœur des hommes.

À Tokyo se trouve un petit établissement au sujet duquel circulent mille légendes. On raconte notamment qu’en y dégustant un délicieux café, on peut retourner dans le passé. Mais ce voyage comporte des règles : il ne changera pas le présent et dure tant que le café est encore chaud.

Quatre femmes vont vivre cette singulière expérience et comprendre que le présent importe davantage que le passé et ses regrets. Comme le café, il faut en savourer chaque gorgée.

Vendu à plus d’un million d’exemplaires au Japon, traduit dans plus de trente pays, le roman de Toshikazu Kawaguchi a touché les lecteurs du monde entier.

Mon point sur la narration

Lu par : Philippe Spiteri

Durée d’écoute : 5 heures et 25 minutes

J’ai été tout de suite conquise par la voix de Philippe. J’ai trouvé qu’elle collait parfaitement au récit et au texte. La magie a opéré, c’est indéniable. J’ai été transportée entre les murs du « Funiculi Funicula » grâce à la voix chaude, fluide et calme de Philippe. Le ton est toujours juste et mon attention n’a jamais failli, bien au contraire. Le narrateur laisse le texte exprimer tout ce qu’il a à transmettre, sans chercher à lui en faire dire plus ou trop, au risque de le dénaturer.

Un excellent moment d’écoute, qui a pesé dans la balance de mon coup de cœur.

Mon avis sur le roman

❤️ ALERTE COUP DE CŒUR ❤️

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge NetGalley, dont le thème est « Élargir ses horizons ». Quelle découverte ! « Tant que le café est encore chaud » est un bijou littéraire, une bulle hors du temps.

Ce roman se déroule à Tokyo, dans un petit café qui ne paye pas de mine, le « Funiculi Funicula ». Situé en sous-sol, sa capacité maximale n’est que de neuf personnes. Il est tenu par Kazu et Nagare. La femme de ce dernier, Kei, vient donner un coup de main. Les clients sont des habitués, il est rare que l’on vienne au « Funiculi Funicula » par hasard.

Le « Funiculi Funicula » est une légende urbaine, véhiculée par le bouche à oreille, ayant même fait l’objet d’un article dans le journal. Il est en effet possible de voyager dans le temps au « Funiculi Funicula ». Les conditions pour le faire sont strictes et quelque peu inattendues (vous les découvrirez lors de la lecture), mais sachez qu’il faut absolument revenir dans le présent avant que votre café ne refroidisse, sous peine de vous transformer en fantôme, comme la dame blanche lisant son roman assise juste là…

Quatre chapitres, quatre femmes, quatre histoires indépendantes, quatre raisons de voyager dans le temps, quatre destins.

« Les espoirs irréalistes qui tourbillonnaient dans son esprit lui avaient faire perdre la tête. »

Moi qui apprécie les romans rythmés, j’ai pourtant adoré ce livre. C’est calme, une immersion dans les coutumes japonaises, on y découvre le festival Tanabata de Sendaï, le rite des funérailles, les traditions familiales, la signification du nom du bar, et, par le biais des personnages, quelques tranches de vie japonaise, trop codifiée pour nous Occidentaux, que j’ai trouvé intéressante à découvrir.

On apprend également que les cafés à l’occidentale sont apparus au Japon en 1888, même si le breuvage n’était pas vraiment au goût des japonais. Moi qui suis une addict du café, j’ai aimé ce passage instructif.

« C’est pendant la période Edo, durant le règne du shogun Tsunayoshi Tokugawa, qu’on avait commencé à consommer du café au Japon. Mais à ce qu’on raconte, cette boisson ne fut pas vraiment du goût des jamonais. Pas étonnant, étant donné qu’il s’agissait d’un breuvage noir et amer. »

On s’attache aux personnages, il sont sensibles et intéressants. Tout ce récit se passe en huis-clos vaporeux au « Funiculi Funicula », les personnages apportent leurs histoires, leurs vies dans ce lieu totalement hors du temps. Le temps, parlons-en. Il est omniprésent, déjà, de part les voyages dans le passé, mais aussi grâce aux trois horloges accrochées au mur donnant chacune trois horaires différents, sans oublier le fameux « ding dong » de la clochette accrochée à la porte d’entrée qui tinte dès que quelqu’un franchi le seuil du « Funiculi Funicula ».

Les clients du bar sont empathiques. Nous avons là, Mlle Hiraï, « la femme aux bigoudis », qui tient un snack bar juste à côté, M. Fusigi et sa femme, Mme Kôtake, Fumiko, cadre dynamique et son ami, Gorô, qui la quitte durant une rencontre au bar. Ils vont trouver dans le voyage dans le temps une solution à leurs soucis. Toutes ces histoires m’ont touchées. On y parle couple, amour, maladie d’Alzheimer, naissance, mort, relations familiales troublées. Chaque sujet est dépeint avec beaucoup d’humanité et de sensibilité, un peu à la manière d’un conte philosophique, en y instillant une dose savamment combinée de magie et de surnaturel. Un roman intemporel, qui explore les différentes formes de l’amour.

« N’oubliez pas de finir votre café avant qu’il ne refroidisse. »

La plume de Toshikazu est simple, touchante, il possède ce savoir-faire des auteurs japonais permettant, sous une simplicité toute apparente, d’atteindre l’essence même de la vie humaine.

Laissez-vous porter par la magie, poussez la porte du « Funiculi Funicula » et dégustez un petit café, en vous demandant qui vous pourriez rencontrer si vous aviez la possibilité de vous rendre quelques minutes dans le passé….

« Par sa force d’âme, l’homme peut surmonter la plus douloureuse des réalités. Cette chaise ne change peut-être pas le présent, mais si elle change le cœur des hommes, c’est qu’elle a sûrement une signification importante. »

Je remercie NetGalley et Audiolib pour cette merveilleuse lecture.

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tant que le café est encore chaud4344393342597577373. 

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le titre. Il m’a intriguée, déjà par le fait qu’au Japon, en général, on préfère le thé et non le café. Le résumé m’a titillée également.

Auteur connu : je ne le connaissais pas du tout avant d’entamer cette lecture. Il est un dramaturge, auteur, producteur japonais. Il a aussi été directeur de la compagnie théâtrale Sonic Snail.

Émotions ressenties lors de la lecture : beaucoup de joie, d’espoir, de confiance. Ce roman m’a vraiment émerveillée.

Ce que j’ai moins aimé : j’aurai aimé passer encore plus de temps dans ce café !!

Les plus : la plume, le narrateur, les personnages, les thèmes abordés, la sensibilité qui transpire de chaque mot.

3 réflexions sur “« Tant que le café est encore chaud » de Toshikazu KAWAGUCHI

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