« Requiem des ombres » de David RUIZ MARTIN

sonia boulimique des livres

Titre : Requiem des ombres

Auteur : David Ruiz Martin

Éditeur : Taurnada

Nombre de pages : 371 pages

Format  et prix : broché petit format 10,95 € / numérique 6,49 €

Date de publication : 12 mai 2022

Genre : thriller

blog littéraire

Hanté depuis l’enfance par la disparition de son frère, Donovan Lorrence, auteur à succès, revient sur les lieux du drame pour trouver des réponses et apaiser son âme.
Aidé par une femme aux dons étranges, il tentera de ressusciter ses souvenirs.
Mais déterrer le passé présente bien des dangers, car certaines blessures devraient parfois rester closes…
… au risque de vous entraîner dans l’abîme, là où le remords et la honte règnent en maîtres.
Où le destin semble se jouer de vous.
Et cette question, qui bousculera sa quête de vérité : peut-on aller à l’encontre de ce qui est déjà écrit ?

chroniques littéraires

Prévoyez du temps devant vous avant d’attaquer « Requiem des ombres ». Ne vous dites surtout pas « Je lis juste le prologue pour voir et je continue demain. »

Le prologue, parlons-en justement ! Il se termine avec ces quelques phrases bien sympatoches : « Je me nomme Donovan Lorrence. J’ai 56 ans aujourd’hui. Mais je suis mort à 14. » Après ça, trouvez-moi un seul lecteur qui pose le livre et vaque à ses occupations !

J’ai enchaîné les chapitres, bien entendu. Je me suis retrouvée en 2015. Donovan, notre narrateur, est de retour à Neuchâtel, là où il a vécu une enfance heureuse, mais aussi l’enfer en 1973, à l’âge de 14 ans. Donovan est un écrivain connu, il a publié deux best sellers, et planche sur son troisième. Enfin, ça, c’est ce qu’il tente de faire croire à son éditrice, car en réalité, Donovan n’a plus d’inspiration. Il faut dire que son copinage avec l’alcool doit lui embrouiller les idées. J’ai aimé les passages relatifs au monde de l’édition, permettant notamment d’en découvrir ses travers. 

« Ses conseils se résumaient en une prodigieuse formule : exécuter un strip-tease de l’âme. Ne jamais se mentir ni tromper son lectorat. Ecrire vrai. Ecrire viscéral. Murmurer la vie et hurler la mort. Saigner sur la feuille et se noyer dans l’encre. » (j’adore ce passage, note de la Boulimique !!)

Et si Donovan est revenu à Neuchâtel, c’est pour découvrir la vérité sur son passé. Après  des années à faire l’autruche, il est bien décidé à remuer la fange pour savoir ce qu’est devenu son frère, Virgile, disparu en 1973 et jamais retrouvé. « La vengeance est un plat qui se mange froid ». A 55 ans, Donovan pense que c’est le bon moment. 

« Aujourd’hui, je ne voulais plus reculer. Mes idées noires avaient pollué ma vie durant bien trop longtemps. L’heure était venue de me délivrer de cette gangue de néant qui m’asphyxiait, comme une main de géant serrée sur mes os et dans laquelle j’étouffais. »

La construction de ce « Requiem des ombres » est assez classique : un prologue accrocheur, un narrateur tourmenté que l’on apprécie, un disparu, et beaucoup, beaucoup de mystères. Car le fait d’être dans la tête de Donovan ne nous donne pas tout pouvoir. Ça aurait été trop simple ! David, de sa plume diabolique, ne nous dit pas tout. Il en garde sous le stylo. Et diantre que c’est frustrant !!! J’ai rongé mon frein à bien des reprises, maudissant David pour ses non-dits. 

Ce roman est une torture ! Impossible de le lâcher, on navigue à vue au milieu de cette brume qui envahi les rues de Neuchâtel et des environs, comme en 1973, où elle a duré 9 semaines, et obligé les autorités à mettre en place un couvre-feu (tiens, ça ne vous rappelle rien ??). L’intrigue est très bien structurée, même s’il y a eu quelques longueurs. L’ambiance du roman est très particulière, pesante, lourde et anxiogène, toute cette brume entourant ces mystères, avec une pointe de surnaturel qui se développe, donnant à l’ensemble une profondeur et une belle originalité. Les rebondissements et révélations rythment le récit, tel des balises dans la brume, guidant le lecteur.   

Le personnage de Donovan est intéressant et complexe. Il est suffisamment tourmenté pour se tourner vers l’alcool et les médicaments, cherchant avant tout à échapper aux cauchemars qui le hantent depuis cette fameuse nuit. Sa rencontre avec Iris, autre personnage clé du récit, va changer la donne. Cette jeune femme énigmatique lui apportera une aide précieuse à chaque étape de son enquête, grâce à son don bien particulier. Je ne vous dévoilerai pas la teneur de ce don, moi aussi je sais ménager le suspense 😀 !! J’ai beaucoup apprécié Iris, elle apporte une dimension psychologique à la quête de Donovan. Contre toute attente, il vont se compléter, malgré leurs différences.

Le destin est omniprésent entre les pages. Je me suis beaucoup questionnée, est-ce que tout est écrit d’avance ? Peut-on échapper à son destin ? Est-ce lui qui nous porte dans tous nos choix ? J’ai cheminé sur cette voie avec Donovan, tentant de surfer sur cette destinée étrange et … brumeuse.

La fin s’est révélée spectaculaire, psychologiquement parlant, et déroutante, mettant les nerfs du lecteur à rude épreuve. A l’effigie du reste. 

Un roman original, addictif, à la fin surprenante, que je vous conseille !

« On dit souvent que l’être humain s’adapte à tous les changements, quels qu’ils soient. J’ai appris à mes dépends que la réalité est parfois bien différente. On s’accroche à ce que l’on peut, à ce qu’il nous reste, pour ne pas perdre pied. On se dit que le temps pansera les plaies immondes, même si l’on sait qu’au fond, une fois seul et égaré dans la pénombre, plus rien ne sera jamais pareil. »

Je remercie les Éditions Taurnada pour cette lecture.

#Requiemdesombres  #DavidRuizMartin  #Taurnada

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : Taurnada et l’auteur. Duo gagnant sans aucune hésitation !

Auteur connu : j’ai découvert l’univers de David avec « Seule la haine » , un excellent thriller psychologique qui m’avait beaucoup marquée. Dans « Requiem des ombres », il se renouvelle totalement pour nous proposer une intrigue à la construction bien différente. J’aime beaucoup les auteurs qui prennent ce risque. 

Émotions ressenties lors de la lecture : angoisse, peur, colère, étonnement, espoir, surprise, les émotions étaient bien au rendez-vous.

Ce que j’ai moins aimé : une ou deux longueurs mais rien de dérangeant non plus. En fait, j’étais tellement avide de connaître le fin mot de cette histoire que je trépignais !!

Les plus : les personnages, le don d’Iris, l’enquête, les rebondissements, la plume, la fin.

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