« Ne renonce jamais » de Philippe FONTANEL

 

sonia boulimique des livres

Titre : Ne renonce jamais

Auteur : Philippe Fontanel

Éditeur : Éditions du Cluzel

Nombre de pages : 285 pages

Formats et prix : broché 20 € / numérique 4.99 €

Date de publication : 2 mai 2022

Genre : thriller

 

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Été 2011
Une jeune femme disparaît durant le festival de Trelins. Malgré les moyens mis en œuvre par la gendarmerie, l’enquête s’enlise. Salomé a-t-elle fugué ? A-t-elle été enlevée ? Nul ne le sait.
Été 2021
Salomé n’a jamais été retrouvée. Malgré les années, Charlie reste persuadée que sa sœur est toujours en vie. Aussi, quand la presse diffuse une photo d’elle qui lui est inconnue, elle s’interroge : qui l’a prise ? Et pourquoi Salomé n’a-t-elle pas autour du cou ce médaillon qui ne la quittait jamais ?
Lorsque Charlie se volatilise à son tour, ces mêmes questions sont sur toutes les lèvres : existe-t-il un lien entre les deux affaires ? Et si tout recommençait ?
Son oncle, policier sur le déclin, a vécu comme un échec cuisant la disparition de Salomé. Il va alors tout faire pour retrouver Charlie.
Une course contre la montre s’engage. Mais le destin s’en mêle. Et si tout était déjà écrit ? Si la réalité n’était pas celle que l’on croit ?

chroniques littéraires

2011. Salomé disparait lors du Foreztival, un festival de musique ligérien. L’enquête est classée sans suite, la jeune fille restant introuvable. Sa mère, Roxana, et sa sœur, Charlie, tentent de continuer à vivre malgré l’absence et les interrogations.

2021. Cette fois, c’est Charlie, qui disparaît. Roxana voit le même cauchemar se reproduire.

Boris Lenatnof, soixante ans, commissaire à Saint-Étienne, est l’oncle des deux jeunes filles.Nous avions fait sa connaissance dans le précédent roman de Philippe, « Déjà-vu ». Cela m’a fait plaisir de le retrouver, même s’il ne va pas bien du tout psychologiquement parlant. Un peu trop porté sur la vodka à mon goût, il est l’archétype du flic tourmenté, désagréable avec tout le monde, une vraie tête à claque. Il m’a agacée au début du roman, heureusement qu’il devient un peu plus agréable au fil des pages, sinon la lecture aurait été compliquée. Il décide de relancer l’enquête « Salomé » et tente de retrouver Charlie. 

L’ami d’enfance de notre flic bourru, Josselin Ribeiro, est aussi son médecin. Alertant Boris sur la pente glissante sur laquelle ce dernier s’est engagé, il tente de lui faire entendre raison et de lui faire lâcher la vodka et les cigarettes. Roxana est un personnage très fort. Comment une mère peut-elle survivre à la disparition inexplicable de son enfant ? Comment tenir le coup pour la fratrie restante ? Elle va s’accrocher pour Charlie, mais lorsque cette dernière disparaît à son tour, elle manque de vriller. Heureusement que Boris est là pour la soutenir. Boris, mal en point physiquement et moralement, va pourtant porter sa sœur à bout de bras dans cette enquête.

Philippe sait rendre ses personnages riche d’émotions sous sa plume. Des gens comme vous et moi, que l’on pourrait facilement croiser dans la rue ou dans notre cercle de connaissances.

« Ces paroles eurent pour effet de casser l’ambiance. Les sourires disparurent et la bonne humeur s’envola.

-Vous avez du pain sur la planche, non ? aboya-t-il, le regard noir. Alors, au boulot ! La journée n’est pas terminée que je sache !

Le silence revint immédiatement. Baissant la tête, chacun retourna à ses occupations. »

Philippe nous entraîne dans une enquête palpitante, entre la plaine du Forez et la partie glauque de Lyon. Le rythme est soutenu, avec un rebondissement intéressant à mi-parcours, histoire de trucider les certitudes naissantes du lecteur. Philippe a plus d’un tour dans son sac (non, sur le clavier) pour se jouer de son lecteur. Sa plume est maîtrisée, claire et efficace, happant le lecteur dès les premières pages pour ne plus le lâcher. Je vous avouerai que ce livre a été dévoré en deux petites journées. J’étais bien trop avide de savoir si l’histoire de Salomé allait se répéter avec Charlie, et si on allait enfin savoir ce qui était arrivé à Salomé lors de ce fameux festival.

Philippe en profite pour nous glisser des évidences sur la vie, qui n’est, en définitive, qu’une histoire de choix. Il aborde également d’autres sujets intéressants et d’actualité : les enfants de parents divorcés, les famille mono-parentales et leurs blessures à vif.

« – On dirait bien que c’est une carte d’anniversaire. Qui cela peut-il être ? demanda Boris. Ton père, sans doute ?

Le visage de Charlie s’assombrit.

– Il ne l’a jamais fait auparavant, alors il ne va pas commencer aujourd’hui. De toute façon, il est bien trop occupé avec sa nouvelle chérie, dit-elle d’une voix pleine de reproches. Après ce qu’il a fait endurer à maman, il ne fait plus partie de ma vie. »

La fin s’est avérée inattendue, je ne l’avais pas vue arriver. Moi qui apprécie les dénouements soignés, j’ai été servie ! Quant à la couverture, elle est juste envoutante avec ce regard bleu glacé. Autre point que j’ai apprécié : « Ne renonce jamais » se passe dans ma région, j’aime imaginer les lieux que je connais en scène de crime !

J’ai passé un très bon moment de lecture en compagnie de ce thriller à la fois original et percutant. Philippe est un auteur à découvrir, je vous conseille vraiment ses romans.

« Subitement, un déclic se produisit dans les limbes de son cerveau. Le même que lorsqu’il était sur une enquête. Le même qui lui indiquait qu’il était sur une piste. Mais toujours enlisé dans les brumes de l’alcool, son cerveau peinait à décortiquer les informations. »

#Nerenoncejamais      #PhilippeFontanel     #ÉditionsduCluzel

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteur tout simplement !

Auteur connu : retrouvez mes chroniques de « Déjà-vu », « Rien ne s’efface » et « Mémoire trouble ».

Émotions ressenties lors de la lecture : angoisse, inquiétude, crainte, mais aussi espoir, l’auteur a su jouer avec mes émotions.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : le thème de la disparition, les lieux, proche de chez moi, la plume, la force des personnages, les rebondissements, le rythme et la fin.

Si je suis une âme sensible : c’est noir, certes, mais il n’y a pas de violence.

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