Titre : Les cheveux d’ange
Auteur : Olivier Vacher
Éditeur : auto-édition
Nombre de pages : 224 pages
Format et prix : broché 17 €
Date de publication : 19 décembre 2022
Genre : fiction historique
Aujourd’hui âgée de 88 ans, Cécile revient avec ses souvenirs d’enfance sur son exode de juin 1940. Sous la menace omniprésente et la traque du régime, accompagnée de ses parents, elle a emprunté des chemins parallèles pour contrer cette époque charnière. A travers les jeux de pistes de Marcel, le cantonnier du village d’adoption, elle dépassa à petits pas ses craintes en contournant les apparences.
Elle s’accrocha à l’image des aigrettes de pissenlit, comme l’espoir arrogant de la vie…
Tout est une question de point de vue et de position.
Avec ce nouveau roman, Olivier nous emmène à la découverte du passé de Cécile. Aujourd’hui, cette vieille dame de 88 ans se souvient de son enfance bouleversée par la Seconde Guerre Mondiale. Elle nous raconte…
Ses parents tiennent une droguerie en Moselle lorsque la guerre éclate. Le petit frère de Cécile est mort à la naissance, et sa mère doit se reposer. La petite fille part quelques temps chez sa tante Léonie à Metz (tiens, c’est non loin de chez moi !). A son retour, ses parents lui offrent un petit chien qu’elle prénommera Galipette. On apprend que sa tante Anne est tombée amoureuse d’un soldat allemand lors de la Première Guerre Mondiale et qu’elle est partie vivre avec lui à Berlin. J’ai beaucoup apprécié la manière de planter le décor. On a le temps de s’attacher à cette famille ordinaire. C’est doux, c’est calme. Même si l’on sait que la tempête arrive….
Les combats se rapprochant, le père de Cécile décide de partir. Il faut savoir que son épouse étant juive, il est dangereux de rester non loin de la frontière. En juin 1940, c’est l’exode pour la famille. L’essentiel est chargé dans la voiture, et Cécile, 6 ans, est arrachée à sa vie, avec un mince espoir de retour. Olivier raconte avec beaucoup de réserve et de sensibilité ce moment-clé de notre histoire, lorsque cette fuite vers le sud jette de nombreuses familles sur les routes dans un chaos hétéroclite de piétons et de véhicules de toutes sortes. Même si le récit est édulcoré, j’en ai appris plus sur cette facette du conflit, la débâcle des familles, leur intégration dans des villes ou villages où ils ne sont pas forcément les bienvenus. Comment se reconstruire ailleurs, loin de ses racines, lorsqu’on a tout laissé derrière soi ?
Après bien des péripéties sur les routes de France, où ils ont risqués leur vie à plusieurs reprises, la famille s’installe dans un petit village. Ils n’ont pas eu leur mot à dire à ce sujet, c’était là et pas ailleurs. Dans une maison délabrée, sans argent, et sous l’œil inquisiteur des villageois, il va falloir survivre….et garder le secret des origines de la maman.
Cécile va devoir se construire au milieu de ce cataclysme émotionnel, essayant tant bien que mal de se familiariser avec ce nouvel environnement, quelque peu hostile, mais où une sécurité toute relative est assurée (pour le moment). Ses copines d’école ne sont pas très sympa, elle est le vilain petit canard. Marcel, le fossoyeur et cantonnier du village, deviendra son ami, son refuge. Lui aussi est différent, il a perdu une jambe. Entre paria de la société, ces deux-là vont s’entendre ! Et faire un bout de chemin ensemble, sans se juger.
« Parfois pour se comprendre, il faut simplement s’écouter ».
Lorsque je découvre un roman d’Olivier, je sais que les émotions seront obligatoirement au rendez-vous. En effet, Olivier s’est approché de la littérature et de l’écriture via la poésie. Sa plume est « formatée », il y a toujours une bonne dose de poésie, et donc d’émotions, dans ses romans. « Les cheveux d’ange » ne fait pas exception. Olivier a très bien su se mettre à la place de Cécile, pour nous raconter cette histoire avec les yeux et les émotions d’une enfant.
Olivier nous emmène au plus près de l’existence de cette petite fille, dans la relation qu’elle aura avec Marcel. Marcel, qui jouera le rôle de grand frère, apprenant la vie et la nature à Cécile. Il l’aidera à supporter le déracinement, la peur du lendemain, la faim, le froid. On ne peut pas dire que Cécile et Marcel vont vivre en vase clos, je n’irai pas jusque là, mais il est certain que chacun apporte énormément à l’autre. Et dans un contexte de guerre et de privations, cela n’a pas de prix. Ces deux personnages m’ont beaucoup touchés. J’ai admiré la force de caractère de Marcel et la détermination et le courage de Cécile.
« Il y avait comme un gout de revanche, une folle envie de vivre l’instant présent, de conserver pour l’éternité ces quelques pas de danse, afin de ne rien regretter. »
Ce roman est totalement immersif, j’ai eu l’impression d’être aux côtés de Cécile à chaque minute. Olivier détaille parfaitement à la fois le ressenti de cette famille et à la fois les interrogations des villageois. On ne peut que comprendre leur réserve. Cette histoire aurait pu se passer n’importe où. Car, paradoxalement, Olivier, le maître du détail, ne nous donne pas le nom de ce bout de France !
Un mot du titre, s’il vous intrigue, comme moi, sachez que vous en trouverez l’explication avec Cécile et Marcel.
Une très belle lecture, riche et tendre, que je vous conseille. Une très belle pause.
« J’aurai tellement voulu conserver mon âme d’enfant, ignorer la laideur des choses, la cruauté humaine, le déchirement des êtres, l’égoïsme de l’incompréhension, malheureusement, il n’en était rien, j’avais déjà vécu l’intolérable, fui parmi les cadavres, senti la mort de trois jours. N’était-ce pas trop lourd pour une fillette de 6 ans ? »
Je remercie Olivier pour cette lecture.
#Lescheveuxdange #OlivierVacher
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteur !
Auteur connu : retrouvez mes chroniques de « Écrits, noir sur blanc » et « Me reviendras-tu mon Antonin ? » .
Émotions ressenties lors de la lecture : je suis passée par toute un panel d’émotions, allant de l’angoisse, la peur, à la joie et l’espoir, en passant par l’envie, ou encore la colère.
Ce que j’ai moins aimé : déjà fini ? Je serai bien restée un peu plus dans cet univers avec Cécile et Marcel.
Les plus : la plume, les émotions, le côté historique, les relations humaines.
Si je suis une âme sensible : RAS
Bonsoir. Allez un de plus😂😂🤣🤣🤣. Il va falloir que tu m’envoie la liste de ce que j’ai aimé, car je n’arrive plus à suivre😂😂😂🤣🤣🤣. Bonne soirée et à bientôt. Bises à toi et la famille
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