« Thanatéa » de Sonja DELZONGLE

 

Titre : Thanatéa

Auteur : Sonja Delzongle

Éditeur : Fleuve noir

Nombre de pages : 416 pages

Formats et prix : broché 20.90 € / numérique 9.99 €

Date de publication : 9 mars 2023

Genre : thriller

 

Le nouveau thriller de Sonja Delzongle est un vrai page-turner abordant des sujets délicats.

Esther, une petite quarantaine, a décidé de quitter sa seconde famille, la police, après vingt ans de bons et loyaux services. Un trop-plein et un ras-le-bol général l’ont poussée à démissionner de la PJ de Lyon. C’est pourtant la mort dans l’âme qu’elle quitte son équipe, surtout Layla et Hélène, ses deux amies d’enfance et co-équipières. Esther a trouvé un nouveau travail, quelque peu intriguant : « préposée au café », 5000 euros net par mois (moi je postule de suite !!). 

Voilà donc notre personnage s’installant sur l’île où est implanté son nouvel employeur, en Suisse, sur le lac Léman. Le secteur d’activité de cette entreprise est un peu glauque, transformant la mort en pur marketing, mais pas que. Il y a tout un volet de l’entreprise que je vous laisserai découvrir…

« Notre secteur est plus pérenne. Je dirais même qu’il touche à l’éternité. La mort, madame, est un secteur inépuisable, en particulier aujourd’hui, avec les pandémies et l’explosion des cancers. Nous sommes une entreprise de pompes funèbres, une multinationale qui emploie cent mille personnes dans le monde et crée environ dix mille postes par an. Son nom est Thanatéa. »

Le roman commence avec un chapitre d’accroche démentiel : le lecteur assiste à l’enterrement de l’une des trois femmes. Laquelle ?? N’insistez pas, Sonja ne va pas vous le révéler de suite…Le lecteur n’a pas d’autre choix que de succomber à ce page turner de folie.

La construction alterne les chapitres courts sous l’angle de nos trois protagonistes, alternativement, impliquant un rythme soutenu et implacable, et permettant au lecteur de faire connaissance avec Esther, Layla et Hélène. Elles ont toutes des blessures pas forcément refermées, ou ne demandant qu’à se rouvrir. J’ai aimé cette richesse et ces détails. Sonja construit parfaitement ses personnages, avec beaucoup de minutie, les rendant vivants, touchants.

Quelques flash-back dans la vie d’Esther nous en apprennent plus sur l’horrible drame qu’elle a vécu. Esther a obtenu toute mon admiration. Elle a su trouver la force et le courage de continuer à vivre après cela, et franchement, ce n’est pas donné à tout le monde. Il est bien plus facile de s’effondrer…(n’insistez pas non plus sur ce point, vous n’en saurez pas plus, spoil interdit !)

Les figures masculines sont représentées par deux personnages sombres : Marc d’Orsay, ancien co-équipier d’Esther, promu à Lyon. Mon opinion sur lui est nettement moins avenante, c’est un prédateur, un rustre, un mec infâme ! Qu’est-ce que j’ai pu le détester celui-ci ! Et Marten, employé multi-tâches de Thanatéa, à la fois jardinier, chauffeur et thanatopracteur.

Les chapitres s’achèvent systématiquement sur un rebondissement ou une révélation, enchaînant tout simplement le lecteur aux pages. Impossible de se dire « encore un chapitre et j’arrête ». Prévoyez donc votre temps de lecture en fonction de cette indication, cela peut aider… La plume de Sonja est diablement efficace. Fluide, précise, riche.

« C’était exactement ce dont Esther avait besoin. Se faire oublier. »

Si la première partie m’a tenue en haleine, j’ai été un peu moins convaincue par la seconde. Mais ce n’est que mon avis personnel, et cela ne m’a pas empêchée de profiter pleinement et jusqu’au bout de cette lecture. C’est juste que j’ai pensé que Sonja se laissait aller à une certaine facilité. Néanmoins, les thématiques abordées sont variées et graves, allant de la mort, à la maternité, en passant par…..Intéressant, permettant au lecteur de se questionner sur pas mal de choses, pas forcément drôle. La mort est un passage obligé…

L’ambiance du roman est vraiment anxiogène, l’île de Thanatéa est un personnage à part entière, sombre, mystérieux, regorgeant de secrets et de blessures. L’appréhension et l’angoisse augmentent crescendo jusqu’au dénouement. Dès le départ, on a envie de dire à Esther de prendre ses jambes à son cou et de s’enfuir tant qu’il en est encore possible.

La couverture est absolument magnifique, elle a ce côté hypnotique que l’on retrouve entre les pages du roman.

A noter en chapitre 2 un petit clin d’œil aux Louves du Polar (« Ah ben tiens, quand on parle de la louve… »).

« Thanatéa » est un thriller à la fois d’ambiance et rythmé, dont les personnages en sont le grand atout. C’est un vrai bonheur de retrouver la plume de Sonja. Je ne peux que vous conseiller ce roman ! Il ravira tous les amateurs de thrillers, c’est certain.

Je remercie les Éditions Fleuve Noir et NetGalley pour cette lecture.

« Thanatéa. Un nom qui sonnait comme celui d’une femme ou d’une déesse. Un mot plutôt agréable, exotique, à condition de ne pas en connaitre l’origine grecque, thanatos, la mort. Le plus long des voyages. L’éternité. »

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteure !  J’ai plongé dans « Thanatéa » sans en lire le résumé.

Auteur connu : cela fait plusieurs années que je connais Sonja, j’aime beaucoup ses romans, même si j’ai pris beaucoup de retard dans la lecture de ses derniers romans. Elle participe souvent à des salons près de chez moi, j’apprécie lui faire un petit coucou. Dernier en date, la salon du livre de Saint-Étienne en octobre dernier. Et je vais la revoir à la fin du mois aux Quais du Polar !!

Émotions ressenties lors de la lecture : quelle angoisse !  Oppression, peur, frousse, admiration, impuissance, joie, curiosité.

Ce que j’ai moins aimé : la seconde partie, mais je pinaille un peu…

Les plus : les personnages, la plume, le rythme, les rebondissements, les thématiques.

Si je suis une âme sensible : rien ne m’a choquée, pas de violence gratuite, comme je l’ai dit, on est plus dans un roman d’ambiance.