« Le dernier vol » de Julie CLARK

 

Titre : Le dernier vol

Auteur : Julie Clark

Éditeur : L’Archipel

Nombre de pages :  400 pages

Formats et prix : broché 21 € / numérique 14.99 €

Date de publication : 7 juillet 2022

Genre : thriller psychologique

 

Claire avait tout organisé pour fuir Rory, homme politique influent et charismatique doublé d’un mari tyrannique.
À la dernière minute, elle est pourtant contrainte de changer ses plans. Elle croise alors Eva à l’aéroport JFK. Cette dernière a elle aussi de bonnes raisons de vouloir changer de vie, et les deux jeunes femmes décident d’échanger leurs billets d’avion.
Claire s’envole donc pour Oakland, où elle découvre à son arrivée que le vol qu’elle devait initialement prendre s’est abîmé en mer.
Claire est désormais Eva aux yeux de tous. Mais la nouvelle vie dont elle rêvait va se révéler pire que celle qu’elle a laissée derrière elle. Eva avait des secrets ; Claire en a hérité. Et des menaces pèsent à présent sur elle…

Vous avez rêvé d’un nouveau départ, d’une nouvelle vie ? Oui ? « Le dernier vol » est pour vous. Embarquez à bord, dévorez les 400 pages, savourez les destins de Claire et Eva, et…tremblez !

New York. Claire Cook a une vie parfaite : elle est la charmante épouse de Rory Cook, héritier d’une puissante famille américaine. Dans moins d’une semaine, il annoncera sa candidature pour devenir sénateur. Mais sous la richesse, le prestige, la distinction et le charme, Claire supporte de plus en plus difficilement la violence de Rory.

« La rage que je lirais dans ses yeux, les quatre enjambées qu’il ferait avant de m’agripper, de me traîner hors de son bureau, puis dans l’escalier menant à l’intimité de notre chambre. Je déglutis avec difficulté. »

Elle a déjà tenté de le quitter il y a quelques années, les côtes fêlées de Claire s’en souviennent encore…La deuxième fois sera la bonne ! Car cette fois, Claire a tout calculé, tout préparé, avec la plus grande minutie. Rien n’est laissé au hasard, son plan est juste parfait. Sauf que….tout ne se déroulera pas comme prévu, et Claire va devoir s’adapter.

« Le dernier vol » est un récit alternant perspectives et chronologies. Deux personnages : Claire et Eva. Eva et Claire. L’histoire de Claire commence avec le jour de l’accident d’avion et avance dans le temps, alors que l’histoire d’Eva commence quelques mois plus tôt et mène à ce jour fatidique à JFK.

Le roman fait des allers-retours entre le présent, dans lequel Claire doit rester discrète sans aucune ressource (son plan a mal tourné, elle n’a pas d’argent et est présumée morte) et les événements de la vie d’Eva qui ont conduit à sa rencontre avec Claire à JFK. Les deux femmes ont toutes deux de bonnes raisons de vouloir échapper à leur vie ; d’autant qu’elles n’ont pas de famille proche, dépendent d’hommes violents et que peu d’options s’offrent à elles. 

Si vous pensez que l’histoire est alambiquée, détrompez-vous. Julie Clark a une explication pour tout, et ça se tient. Même si certaines ficelles sont un peu épaisses, le récit reste cohérent et passionnant. J’ai été tenue en haleine du début à la fin. Le suspense est savamment dosé, les rebondissements sont difficiles à prévoir, et, malgré quelques longueurs, surtout dans le dernier tiers, la construction rend la lecture terriblement addictive. Les chapitres relatifs à Claire sont écrits sous la forme du « Je », ceux mettant en scène Eva utilisent la troisième personne du singulier, ce qui donne une lecture rythmée et vivante. Jamais on ne se perd dans le récit, on sait toujours qui on suit à l’instant T. Si l’intrigue est assez simple, les multiples complications que vont rencontrer nos deux protagonistes viennent pimenter l’histoire.

La plume de Julie est fluide, légère, mordante. L’auteure soulève de nombreux problèmes sociétaux, tels que la violence conjugale, le mouvement #MeToo, le privilège de classe et ses conséquences. Tout cela agit comme un miroir pour le lecteur qui s’interroge alors sur lui-même, sur ses valeurs et sur sa place dans la société.

Claire et Eva sont des femmes courageuses, aspirantes à changer de vie, ces vies qui ont été dominées par des hommes, criblées de harcèlement et de violence.  Eva m’a énormément touchée. Abandonnée à la naissance, étudiante prometteuse tombée dans le monde de la drogue bien malgré elle, elle souhaite s’en sortir, effacer son ardoise et tout reprendre à zéro. Rory est l’incarnation du mal, autoritaire et violent, il opère dans un monde de privilèges et de richesse, un monde le rendant intouchable et personne, en particulier sa femme, ne doit et ne peut le contrarier. C’est un personnage que j’ai haïs dès le départ.

« Quand bien même je raconterais ce qu’il m’a fait subir, quand bien même je le hurlerais, mes paroles seraient ensevelies sous l’amour que tout le monde porte au fils unique de Marjorie Cook. »

Les personnages secondaires sont réconfortants et montrent à quel point l’amitié féminine est importante.

Un thriller tendu, palpitant, qui rend accro. Je le conseille ! Et comme tout thriller psychologique, pas de sang, pas de meurtre, pas de violence gratuite. 

« On ne se rend pas compte des difficultés que pose l’orchestration d’une disparition, du niveau de détail requis afin d’éliminer la plus infime trace de vie. Parce qu’il y a toujours quelque chose. Un fil, une graine de vérité, une erreur, un concours de circonstances suffisent à révéler le stratagème. »

Je remercie les Éditions L’Archipel pour cette lecture.

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le résumé. J’aime beaucoup les thrillers psychologiques, et j’avais envie de découvrir cette histoire de femmes tentant d’échapper à leurs vies.

Auteur connu : « Le dernier vol » est le second roman de Julie, et le premier traduit en français. 

Émotions ressenties lors de la lecture : angoisse, colère, rébellion, dégoût, espoir, optimisme, satisfaction. 

Ce que j’ai moins aimé : quelques longueurs, mais rien de bien méchant.

Les plus : les personnages de Claire et d’Eva, l’intrigue, le sujet des violences conjugales, celui du changement d’identité, la construction, la plume, la fin.

Si je suis une âme sensible : je peux y aller les yeux fermés.