« Qui sait ? » de Pauline DELABROY-ALLARD

 

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Titre : Qui sait ?

Auteur : Pauline Delabroy-Allard

Éditeur : Gallimard

Nombre de pages : 208 pages

Formats et prix : broché 19.50 € / numérique 13.99 €

Date de publication : 25 août 2022

Genre : littérature générale

 

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« J’attends que quelque chose se passe. Je crains, à tout moment, que ça ne fonctionne pas, qu’il y ait un problème, un chaînon manquant. Je ne vois pas comment cette opération pourrait se dérouler sans encombre. J’ai pris un numéro à l’entrée du service état civil, j’ai pris aussi mon air le plus désinvolte, comme si cela m’arrivait tous les mardis, d’aller me faire faire une identité. »
Avant d’être enceinte, Pauline ne s’était jamais posé la question de ses origines. Et puis cela devient crucial. Elle sonde alors le sens des mystérieux prénoms secondaires qui figurent sur sa carte d’identité : Jeanne, Jérôme, Ysé. Fantaisie et drame, fantasme et réalité se mêlent dans ce récit envoûtant, qui nous conduit tour à tour sur les traces d’une aïeule aliénée, d’un ami de la famille disparu et d’une héroïne de fiction. Avec « Qui sait », Pauline Delabroy-Allard signe un deuxième roman virtuose, ode à la toute-puissance de l’imagination et de la littérature.

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📚 RENTRÉE LITTÉRAIRE 2022📚 

Tout commence par une scène on ne peut plus banale : notre narratrice, Pauline, 30 ans, enceinte, se rend à la mairie pour demander une carte d’identité. Elle n’en a jamais eu, c’est une première. Ses trois autres prénoms à l’état civil vont se rappeler à elle : Jeanne, Jérôme, Yzé. Sa curiosité sera titillée, qui sont ces trois personnes ? Pourquoi lui a-t-on donné ces prénoms ? Et pourquoi Jérôme ? Prénom masculin, même pas épicène. Dans sa famille, on ne parle jamais du passé. Personne ne pose de questions. Et si Pauline commence son enquête auprès de son entourage, elle s’aperçoit rapidement qu’elle n’aura pas de réponses. 

« Comment faire quand on n’a pas appris à poser des questions ? Ou quand, justement, on a appris à ne surtout pas en poser. »

« Qui sait » est le roman d’une quête sur les origines. A travers trois parties reprenant chacune un prénom et une des questions fondamentales de Kant, « que puis-je savoir, que dois-je faire, que m’est-il permis d’espérer », Pauline tente de recoller les morceaux du puzzle. 

Jeanne serait-elle son arrière grand-mère ? Et ce Jérôme ? Serait-ce l’ami de sa mère ? Et que veut dire cette inscription, inscrite au dos d’une photo jaunie : « Parce que je me souviens de Sousse » ? Sousse, en Tunisie, où se rend Pauline. 

La première partie, concrète, permet à Pauline de découvrir son aïeule, Jeanne. La seconde partie du roman est consacrée à la danse, et la troisième à la pièce de théâtre « Partage de midi » de Paul Claudel. Si j’ai beaucoup aimée la seconde partie, riche de rencontres et d’émotions, la dernière ne m’a pas plu du tout, je l’ai trouvée trop poussive et trop imaginaire. Ne connaissant pas la pièce à laquelle l’auteure faisait référence, je me suis sentie exclue de la réflexion. Je me suis ennuyée durant cette dernière partie, j’avais vraiment hâte qu’elle se termine.

La plume de Pauline est particulière, et j’avoue avoir été assez perturbée par son style. Elle use et abuse des anaphores. Cela a pour but de rythmer le récit, ajouter de la musicalité, mettre en valeur les idées. Perso, cela m’a agacée. J’avais l’impression d’être une ignare à qui il fallait répéter vingt fois la même chose pour que je comprenne. Les phrases étaient soit hyper courtes, soit d’une longueur kilométrique…et cela a plutôt tendance à me plonger dans une certaine léthargie. 

La construction en trois parties, qui peuvent presque se lire indépendamment, m’a fait pensé à des nouvelles. A chaque fois, j’avais l’impression de commencer un nouveau roman. Cela aussi m’a déstabilisée, je dois bien l’avouer. Niveau rythme, j’ai eu l’impression que l’auteure avait mis la barre très haut dès le départ mais qu’elle n’a pas su la maintenir sur le long terme et qu’au fur et à mesure de la progression dans le récit, cela s’essoufflait. 

« J’écris pour ignorer les cordes noires qui viennent me saisir aux mollets en essayant de me soustraire au monde vaillant, j’écris pour dire ce que j’ai cru voir dans le monde des ombres, dans le monde détraqué, j’écris pour dire je suis passée par là, j’écris pour laisser des petits cailloux, j’écris pour retrouver mon chemin dans la forêt. »

Le lecteur navigue entre réalité et romanesque. Certains passages se révèlent attirant, la quête de Pauline m’a intéressée, et puis, le virage fantaisiste que prend le récit m’a déçue. J’avais vraiment envie d’avoir le fin mot de l’histoire, comprendre d’où venaient ces prénoms. Les thématiques de la maternité, de l’amour, de la quête identitaire sont plaisantes, mais trop survolées, pas assez creusées.

Le personnage de Pauline, ses réactions, sa façon de penser, de tout laisser sur son passage m’a agacée. Je n’ai pas réussi à ressentir de la sympathie pour elle, même au moment le plus douloureux de son existence. Mon passé a joué très certainement dans le ressenti de cette lecture : je ne suis pas « famille », j’ai connaissance de secrets de famille dont il ne fallait pas parler, mais cela ne m’a pas dérangée plus que cela de ne jamais savoir. Je n’ai jamais ressenti le besoin de creuser ce passé. En soi, Pauline et moi sommes séparées par un gouffre, et cela n’a pas aidé à créer des liens, c’est certain.  

Une lecture vraiment mitigée, pour ne pas dire décevante, une auteure que je ne connaissais pas, mais dont le style et la démarche littéraire ne m’ont malheureusement, pas convaincue.

Je remercie les Editions Gallimard et la Masse Critique Babélio pour cette lecture.

« Il faut toujours faire et avoir les choses plusieurs fois, car la première, parfois, ça ne compte pas. »

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’envie de découvrir une nouvelle auteure. Cette quête des origines m’interpellait. 

Auteur connu : « Qui sait ? » est le sixième roman de Pauline, le premier que je lis d’elle. Pas sûre que je réitère l’expérience….

Émotions ressenties lors de la lecture : pas grand chose niveau émotions….

Ce que j’ai moins aimé : la plume, la troisième partie, le personnage principal.

Les plus : le départ, les thématiques.

Si je suis une âme sensible : pas de soucis à ce niveau-là.

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2 réflexions sur “« Qui sait ? » de Pauline DELABROY-ALLARD

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