« Le code » d’Yves MONTMARTIN

Titre : Le code

Auteur : Yves Montmartin

Éditeur : Auto-édition

Nombre de pages : 276 pages

Formats et prix : broché 16 €

Date de publication : 8 avril 2023

Genre : thriller

Je suis convaincu que pour rester impuni, ne pas se faire prendre, il ne faut pas commettre le meurtre de trop. Ma décision est arrêtée, quoiqu’il advienne je m’en tiendrais à cinq. Cinq crimes, pas un de plus pas un de moins, cela me semble un nombre raisonnable. De toute façon, je n’ai pas idée de la quantité minimum nécessaire de meurtres pour avoir droit au titre de tueur en série.
Sincèrement et sans me vanter, je pense que j’ai toutes les cartes en main, il ne reste plus qu’à attendre le bon moment et surtout les bonnes personnes qui feront des victimes idéales.

Se retrouver dans la tête d’un serial killer, ça vous tente ? « Le code », un thriller original, arrosé d’ironie, est fait pour vous !

Notre narrateur, Philippe Fortunier, n’est pas un gamin gâté par la vie. Un père violent, une mère soumise, un physique ingrat lui valant les moqueries de ses camarades de classe. Il trouve refuge dans les livres, se passionnant pour les aventures de « Intrépides », cette série policière réservée aux enfants me faisant penser au Club de Cinq.

« La lecture permet de m’évader, d’oublier les cris, les coups, les pleurs. Je m’imagine être un des Intrépides, je participe à chacune de leurs aventures. Je suis présent à leurs réunions secrètes, je les accompagne dans leurs missions.« 

Devenu adulte, Philippe, représentant de commerce pour un fabriquant d’outils de bricolage, est marié à Gisèle. Mariage qui tombe rapidement dans l’ennui et la routine. Philippe aime toujours autant lire, il découvre un peu par hasard les thrillers, et il se prend à se comparer à un expert des tueurs en série.

« Dans tous les romans que j’avais dévorés, il y avait une constante, tôt ou tard le tueur se fait arrêter. J’avais remarqué que de meurtre en meurtre, il prend de l’assurance, il est moins attentionné, dans sa frénésie de sang il baisse la garde, il se met en danger, jusqu’à commettre une erreur qui lui sera fatale. »

Dans un carnet, il consigne les trucs et astuces pour devenir un excellent serial killer, et surtout, ne pas se faire prendre par la police. Et voilà comment, insidieusement, tranquillement, notre narrateur commence sa carrière sombre : celle de tueur en série.

Yves tisse une intrigue vraiment originale. On entre tout de suite dans le récit, et malgré les nombreux vices de Philippe, j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour lui. Son enfance ne pardonne pas tout, certes, mais cela explique pas mal de choses. J’ai adoré son petit carnet et ses consignes pour être un parfait tueur en série. J’ai aimé son audace et sa capacité à passer de la théorie à la pratique !

Philippe étant sur les routes d’Auvergne-Rhône-Alpes toute la semaine pour son travail, il est facile pour lui de trouver et surveiller sa proie avant de la tuer. Il ne part pas en chasse, non, les victimes croisent son chemin par le plus grand des hasards. Sur chaque scène de crime, Philippe laisse un indice mystérieux, le fameux code. La police saura-t-elle trouver à quoi correspondent ces indices ?

Yves propose un bel état des lieux de la coopération de la police entre départements et régions. Notre assassin ayant la bougeotte (ce qui nous fait découvrir de jolis coins de France), les rapprochements entre les différents meurtres ne sont pas systématiques. D’autant que Philippe change de mode opératoire à chaque fois…Pas folle, la guêpe.

La plume est fluide, agréable, riche, saupoudrée d’ironie. Les personnages sont très bien décrits, que ce soit les victimes de notre tueur, ses collaborateurs au niveau professionnel, et Philippe lui-même, comme je le disais plus haut. On s’attache à chacun, ils ont tous une histoire bien définie. L’une des femmes traversant ce roman m’a particulièrement touchée, il s’agit de Fatia. Son destin est loin d’être rose.

J’ai aimé la manière dont Philippe procède pour ses repérages, sa façon d’observer et de noter les habitudes de ses futures victimes. C’est le roi de la débrouille ! Il m’a fait sourire à plusieurs reprises.

A la fin, on comprend mieux l’avertissement de l’auteur en début d’ouvrage ! Merci pour ce petit bonus !

Yves est un auteur qui se renouvèle sans cesse, et ça lui réussit plutôt bien. N’hésitez pas à jeter un œil sur sa bibliographie, il y aura certainement un thème qui vous intéressera. En tous cas, j’ai passé un excellent moment avec « Le code ». Je vous le recommande. Arriverez-vous à le déchiffrer ?

« La promenade est un moment privilégié pour réfléchir et j’avais encore beaucoup de points à régler avant de commettre mon premier meurtre. Il me fallait bien observer ma future victime, ses habitudes, les visites qu’elle recevait, vivait-elle seule ? Possédait-elle un animal ? Le chien est l’ennemi, il flaire une présence, peut avertir son maitre du danger. Dans tous les cas, ne pas prendre de risque et éliminer le chien en premier. »

Je remercie Yves pour cette lecture et sa confiance.

#Lecode    #YvesMontmartin

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : bêta-lectrice de ce roman, c’est tout naturellement que j’attendais la version finale avec impatience !

Auteur connu : Yves est un auteur que je connais depuis plusieurs années maintenant, rencontré aux Boënnales, retrouvez mes chroniques de « Sept jours au Mazet St Voy », « La mauvaise herbe » et « Brindille ».

Émotions ressenties lors de la lecture : de l’amusement, de l’avidité, de la curiosité, un peu d’angoisse (quand même !).

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, les personnages être dans la tête d’un serial killer, même amateur, la fin, le bonus.

Si je suis une âme sensible : c’est un thriller, il y a donc plusieurs meurtres, mais franchement, rien de gore.