Notre Dame de Paris

Bonsoir tout le monde. Hier soir, Notre Dame de Paris a été victime d’un terrible incendie. C’est le cœur lourd et les larmes aux yeux que je regarde les informations en découvrant les images de cette catastrophe. J’avais envie de lui rendre hommage par le biais de ce petit article.

Notre Dame est l’un des monuments les plus emblématiques de Paris. A chaque fois que je mets les pieds à Paris, je viens lui dire bonjour, c’est immuable.

Un peu d’histoire….

Sa construction s’étend sur plus de deux siècles, de 1163 au milieu du XIV^e siècle. Après la Révolution française, la cathédrale bénéficie entre 1844 et 1864 d’une importante restauration, parfois controversée. Pour ces raisons, le style n’est pas d’une uniformité totale : la cathédrale possède des caractères du gothique primitif et du gothique rayonnant. Les deux rosaces, qui ornent chacun des bras du transept, sont parmi les plus grandes d’Europe.

On pense qu’au début de l’ère chrétienne, il existait à l’emplacement de Notre-Dame un temple païen gallo-romain dédié à Jupiter, ensuite remplacé par une grande basilique paléochrétienne, consacrée à saint Étienne, élevée à la fin du IV^e siècle ou au VII^e siècle. Cette église dédiée à saint Étienne, devenue cathédrale par la suite, était déjà de très grandes dimensions pour l’époque.

En 1160, l’évêque Maurice de Sully décide la construction d’un sanctuaire d’un nouveau type beaucoup plus vaste à la place de la cathédrale romane démolie au fur et à mesure, les pierres sacrées étant parfois retaillées ou utilisées pour les fondations. Comme dans l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, les XI^e et XII^e siècles se caractérisent en effet par une rapide augmentation de la population des villes, liée à un important développement économique, et les anciennes cathédrales devenaient trop petites pour contenir les masses de plus en plus grandes de fidèles. La population parisienne est passée de 25 000 habitants en 1180 à 50 000 vers 1220, ce qui en fait la plus grande ville d’Europe.

La construction de Notre Dame

La date traditionnelle du début des travaux de Notre-Dame retenue est 1163. L’essentiel des travaux se fait sous la direction de Maurice de Sully (1160-1197) et de son successeur Odon de Sully (1197-1208), ce dernier sans lien de parenté avec le premier. On distingue quatre campagnes d’édification correspondant à quatre maîtres d’œuvre différents.

• construction du chœur et de ses deux déambulatoires.
• construction des quatre dernières travées de la nef, des bas-côtés et des tribunes.
• construction de la base de la façade et des deux premières travées de la nef.
• construction de la partie haute de la façade, et des deux tours. Agrandissement des fenêtres hautes (suppression des petites rosaces) pour remédier à l’obscurité.  Simultanément la toiture des combles des tribunes est remplacée par des terrasses, et de nouveaux arcs-boutants, dotés de chaperons à chéneaux, permettent l’évacuation des eaux de pluie de la partie supérieure de l’édifice. On construit les chapelles latérales de la nef entre les culées des arcs-boutants.

Il faut noter l’achèvement de la tour sud en 1240 et celle de la tour nord en 1250. À cette date, la cathédrale est en fait terminée et totalement opérationnelle.

Par la suite, Notre Dame a connu des ajouts, des transformations au gré des inspirations.

• 1250-moitié du XIV^e siècle

C’est à cette période que Jean de Chelles procède à l’allongement du transept, au nord d’abord (vers 1250), puis au sud et réalise la façade nord du transept et sa superbe rosace. A la mort de de Chelles, c’est Pierre de Montreuil  qui réalise la façade sud du transept et sa rosace.

Suivirent les constructions du jubé et des chapelles du chevet, les arcs-boutants du chœur (d’une portée de 15 mètres), ainsi que la clôture du chœur.

• XV^e et XVI^e siècles

Pour les artistes de la Renaissance,  l’art gothique est considéré comme l’œuvre de barbares. Ils camouflent alors les piliers, recouvrent les murs et arcades d’immenses tapisseries et tentures.

 

• XVII^e et XVIII^e siècles

En 1625 est construite la fontaine du Parvis Notre-Dame par l’architecte Augustin Guillain ; elle est destinée à alimenter les habitants de l’Île de la Cité en eau courante.

C’est à cette époque que le jubé est démoli (depuis tout à l’heure je suis sûre que vous vous demandiez où était ce fameux jubé…), et que le chœur a été totalement réaménagé.

De nouvelles stalles sont réalisées, ainsi qu’un nouvel autel pour lequel furent confectionnées les statues qui l’ornent encore aujourd’hui, représentant Louis XIV renouvelant le vœu de son père Louis XIII, tous deux agenouillés devant la Pietà.

• Restauration du XIX^e siècle

La cathédrale était dans un tel état de délabrement que les responsables de la ville commencèrent à envisager la possibilité de l’abattre totalement. Il faut dire que Notre Dame a été victime de nombreux pillages et actes de vandalisme. Victor Hugo, admirateur de l’édifice, écrit alors son roman « Notre-Dame de Paris », ayant pour but de sensibiliser le public à la valeur d’un tel monument, et il contribua largement à sauver le chef-d’œuvre meurtri d’un destin fatal.

La restauration s’achève en  mai 1864.

 

Dates clés de la vie de Notre Dame

Début des travaux : 1163

Fin des travaux : 1345

En 1239, Saint Louis, y dépose la couronne d’épines du Christ.

Ouverture du procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc en 1456.

Mariage de Marie Stuart, reine d’Écosse et du dauphin François le 24 avril 1558.

Bossuet y prononce l’ »Oraison funèbre du Grand Condé » en 1687.

En décembre 1804, Napoléon Bonaparte y est sacré empereur des Français, en présence du pape Pie VII.

Victor Hugo publia « Notre Dame de Paris » en 1831.

Fin de la restauration de la cathédrale en 1864.

Accueil solennel du maréchal Pétain, en avril 1944, par le cardinal Suhard, archevêque de Paris.

Le 26 août 1944, un Magnificat est chanté pour la Libération de Paris, en présence du général de Gaulle et du général Leclerc.

Le 26 janvier 2007 ont lieu les funérailles de l’abbé Pierre.

Le 22 octobre 2008, une messe de Requiem est donnée le jour des obsèques de Sœur Emmanuelle.

Célébration du 850^e anniversaire de la cathédrale du 12 décembre 2012 au 24 novembre 2013.

Le 15 avril 2019, un violent incendie détruit la quasi-totalité de la toiture et de la charpente, de la nef, du chœur et du transept, ainsi que la flèche.

L’emblématique Notre-Dame de Paris n’est plus que l’ombre d’elle-même, mardi matin, au lendemain du dramatique incendie qui l’a partiellement ravagée.

Dans ce moment d’émotion intense pour les Français et le monde entier, le violoncelliste français Gautier Capuçon a rendu un hommage en musique à la cathédrale. Face à la silhouette meurtrie de Notre-Dame, où les lances à incendie étaient toujours actives, le violoncelliste a joué « Après un rêve » de Gabriel Fauré, compositeur français du 19ème siècle, maître de chapelle et organiste.

Il faut remercier les pompiers de Paris qui ont fait un travail remarquable pour sauver Notre Dame, luttant contre les flammes pendant une quinzaine d’heures. Ce sont des héros qui veillent sur notre patrimoine, sur notre Histoire et sur nous aussi…

J’ai juste envie de garder en souvenir Notre Dame, magnifique, majestueuse, qui vous prend aux tripes aussi bien quand on est à ses pieds que lorsqu’on la visite.

 

 

 

 

 

Notre Dame est dans mon cœur, même avec ses blessures. Elle reste majestueuse et nous sommes tous à son chevet.