Titre : Irréalité
Auteur : Nathalie Thomas-Verney
Éditeur : auto-édition
Nombre de pages : 308 pages
Format et prix : broché 20 € / numérique 5.99 €
Date de publication : 2 mai 2022
Genre : thriller
Aux portes du parc du Mercantour, dans le petit village de Moulinet, tout est calme et paisible jusqu’au jour où Gabriel Valmont, enfant du pays, mais surtout le top modèle international élu « The Most Handsome Man of the World » par la presse, décide de revenir dans son village natal. Accompagné de son agent, Jill Dargonne qui doit faire face aux journalistes venus assister à la retraite de la célébrité, Gabriel souhaite avant tout retrouver son ami d’enfance : Valentin, qui a repris la ferme de son père. Quel horrible secret partagent les deux garçons ? Pour quelle raison Gabriel a-t-il si soudainement annoncé son départ des podiums et des magazines ? Au soleil couchant, la brume remonte des gorges de la Bévéra et envahit le val, mais elle n’est pas seule.
Nathalie s’essaye au thriller, j’avais hâte de découvrir cette nouvelle facette de son écriture ! La barre était haut placée, ses quatre romans ayant été des coups de cœur ou de très beaux moments de lecture pour moi.
Nous sommes à Moulinet, dans l’arrière pays de Menton, dans les gorges de la Bévéra. Le premier chapitre nous ôte toute envie d’aller visiter ce coin !! Deux gamins de 11 ans, meilleurs amis du monde, sont attaqués un soir de brume par d’étranges créatures. Si l’un d’eux s’en sort indemne, le second, lui, disparaît, enlevé par « ces choses ». J’avoue que ce premier chapitre a su attiser ma curiosité. Quelles sont « ces choses » ? Où est passé ce gamin ?
Nous voici de nos jours, bien loin de cette histoire glaçante. Gabriel, 35 ans, célèbre mannequin natif du village, prend sa retraite. Avant de s’installer sur la Côte d’Azur, il souhaite passer quelques temps au Moulinet. Il débarque avec Jill, son agent et amie. Sophistiquée, plus habituée aux rues de New York qu’aux petites ruelles pavées de Moulinet, elle détonne dans ce cadre ! Valentin, lui, a grandit au village, où il a repris la ferme familiale. Il est chèvrier.
Le lecteur comprend bien vite que les deux garçons du début sont Valentin et Gabriel et que c’est ce dernier qui a été enlevé. La version officielle parle d’une secte pédophile, qui l’a retenu durant sept ans dans une espèce de caverne. On sent bien qu’il n’en est rien et qu’il va falloir attendre pour glaner quelques indices ! Car Nathalie a le sens du suspense ! Chaque indice est divulgué au compte-goutte, quel agacement, j’avais envie de crier à Nathalie de se décider à cracher sa Valda😉 ! C’était juste insoutenable. Les questions se bousculaient dans ma tête et je n’avais pas toutes les pièces pour reconstituer le puzzle.
« Un mauvais pressentiment l’envahit. Émile avait peut-être raison, peut-être que Gabriel n’aurait jamais dû revenir. »
L’angoisse et l’appréhension grandissent peu à peu, « quelque chose » se planque derrière la nuit brumeuse, épie, scrute, attend le bon moment pour agir. Mais pour faire quoi ??? Et qui est-ce ??? Quelque chose de rationnel, ou au contraire, de surnaturel ??
« La lune disparut de nouveau derrière un épais nuage, la brume se retira et l’obscurité reprit possession de toute la montagne, obscurité et ombres, ombres et silence, silence et mort. »
Dans toute cette angoisse, Nathalie temporise et nous brosse le portrait d’un village typique, aux habitants accueillants. Par le biais de Jill, curieuse de tout, nous allons découvrir la vie du village. Surtout celle de Valentin et Cathy, sa femme. Leur quotidien est passé au crible, entre la fabrication des fromages, leur vente sur les marchés de la région, l’élevage et la traite des chèvres. Passionnant ! J’ai découvert un métier polyvalent, dur mais si enrichissant. Nathalie n’occulte aucun volet, y compris les difficultés financières que rencontrent le couple car les équipements et mises aux normes ont un coût. J’ai vraiment pris plaisir à découvrir cela. Je me suis un peu identifiée à Jill, débarquant là, sans rien connaître ! Jill, parlons-en. J’ai adoré ce personnage. Au départ, on se demandait ce que cette femme riche et sophistiquée faisait là, et puis, elle a su s’adapter et se mettre à la hauteur des habitants. Le monde rural versus le monde de la mode et des paillettes ! J’ai aimé ce contraste.
« Elle qui avait fréquenté les plus grandes tables du monde, elle qui avait goûté la cuisine des plus grands chefs de la planète, s’était tout simplement régalée d’un morceau de fromage doux et onctueux qui avait éveillé en elle des sensations culinaires uniques. »
Valentin et Gabriel étaient touchants, différents mais pourtant si similaires. Plus j’apprenais à les connaitre et plus je les appréciais. Gabriel a vécu sa captivité comme une fracture, et bien évidemment, cela a laissé des traces et à modelé sa vie d’adulte. Comment revient-on dans la vie après sept ans de séquestration, de solitude, de peur ? Nathalie nous brosse le portrait d’un homme qui a dû vivre avec ce traumatisme.
J’apprécie beaucoup la plume de Nathalie, fluide, douce et agréable. Dans « Irréalité » elle y a ajouté de la nervosité qui n’a pas été pour me déplaire ! Elle a pris un risque en changeant de registre et je trouve que l’ensemble est plutôt bien réussi. Le rythme est là, le suspense, les mystères et les rebondissements également. La fin se tient. Nathalie a réussi à m’embarquer avec elle dans son histoire, me captivant et me séduisant. Ce que j’aime aussi chez elle, c’est qu’elle inclut toujours dans ses récits des thématiques originales et instructives. En refermant « Irréalité », j’avais une furieuse envie de tout quitter pour aller élever des chèvres ! Et je suis revenue sur mon opinion du début : j’aimerai bien passer par Moulinet et explorer gorges de la Bévéra. J’ai fait comme Jill, je suis arrivée avec tous mes a priori, et j’en suis repartie totalement séduite.
Nathalie a même glissé des clins d’œil à « Destins interdits », cela m’a fait sourire.
Un roman à découvrir, que je vous conseille ! Une belle histoire de résilience, d’amitié et de mystères.
Je remercie Nathalie pour sa confiance.
#Irréalité #NathalieThomasVerney
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteure !
Auteur connu : Nathalie est une auteure que j’apprécie beaucoup. Je vous laisse cliquer sur les chroniques de ses précédents romans : « Le dernier chant du rossignol », « Destins interdits », « L’or et le fer », « Bel amant ».
Émotions ressenties lors de la lecture : anxiété, peur, angoisse, mais aussi frustration, curiosité, impatience, passion, les émotions ont été au rendez-vous, et ça, c’est top !
Ce que j’ai moins aimé : pas grand chose.
Les plus : la plume, le récit, mêlant surnaturel et rationalité, le rythme, les indices disséminés au fil de l’eau, les rebondissements, les personnages, les thèmes, l’angoisse, présente dès le départ, la fin.

Merci pour cette découverte ! Le voici dans ma wishlist !
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