« Il faut beaucoup aimer les gens » de Solène BAKOWSKI

sonia boulimique des livres

Titre : il faut beaucoup aimer les gens

Auteur : Solène Bakowski

Éditeur : Plon

Nombre de pages : 416 pages

Format  et prix : broché 18 € / numérique 12.99 €

Date de publication : 5 mai 2022

Genre : littérature générale

blog littéraire

Après un séjour en prison, Eddy Alune, 31 ans, est devenu veilleur de nuit, un métier qui lui permet d’échapper aux gens et aux ennuis. Il vient de perdre son père. En vidant l’appartement de son enfance, il retrouve des effets personnels qu’il a volés, vingt ans plus tôt, à proximité d’une SDF morte dans la rue. Poussé par la culpabilité, il décide de rendre à cette femme l’histoire qui lui a été confisquée.
Une enquête commence, dans laquelle Eddy se lance magnétophone à la main, pour ne rien oublier. De rencontre en rencontre surgissent plus que des souvenirs. Des liens nouveaux se tissent et la mémoire, ravivée par Eddy, va bouleverser bien des vies.
Il faut beaucoup aimer les gens trace le parcours d’un homme ordinaire qui, voulant réparer ses fautes, se trouve réparé par les autres. Ce roman pudique et profondément humain dessine les contours extraordinaires des visages qui font notre quotidien.

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Eddy, la trentaine, est veilleur de nuit. C’est un homme solitaire, renfermé sur lui-même, taciturne. A la mort de son père, en vidant l’appartement dans lequel il a passé son enfance, il tombe sur un « trésor » qu’il avait caché alors qu’il avait un peu plus de dix ans. Eddie en avait complètement oublié l’existence. Cette découverte va le replonger dans son enfance, et ce jour funeste où il a découvert le corps d’une SDF, morte seule dans la rue, sur un bout de trottoir….Eddy lui avait dérobé un photomaton…

Il décide de partir enquêter, avec les maigres informations dont il dispose, pour savoir qui était cette femme. Il se sent coupable d’avoir volé ces photos qui auraient peut-être permis de l’identifier, et de ne pas être enterrée dans l’indifférence générale et la solitude.

« Les gens font au mieux, tu sais. »

Solène a la plume parfaite pour ce genre de roman. Vous partez avec elle, sur les pas d’Eddy, elle vous emmène dans une histoire folle, douce, captivante, mais aussi bigrement dramatique. Combien d’anonymes sont-ils, dans la rue, ou chez eux, seuls, ignorés de tous, transparents ? Dans notre société qui tend à de plus en plus d’individualisme (et plus encore je trouve, depuis le covid), Solène nous donne une belle leçon d’humanité et d’empathie. Elle dose parfaitement son récit pour susciter de merveilleuses émotions.

Peu à peu, le lecteur découvre à la fois la vie d’Eddy, mais également celle de Rosa, la fameuse SDF qui n’a pas toujours vécu dans la rue. Eddy, qui va s’ouvrir aux autres, presque à son insu, dont le but premier (sa rédemption, associée à sa culpabilité) va se transformer au fil de ses recherches en quelque chose de bien plus profond et noble : rendre son identité et sa vie à Rosa. 

« Il devait réparer, rendre à cette femme son nom et sa vie, faire reculer le néant auquel son larcin l’avait condamnée. Pour retrouver le sommeil. Et pour qu’elle trouve le repos. »

Les écrits restent, mais la parole s’envole. Eddie va l’attraper, cette parole, la conserver précieusement, puisqu’il enregistrera ses entretiens et discussions avec ceux qui ont croisés Rosa. Avec un vieux magnétophone, hors d’âge, comme Rosa, en fin de compte…

« Il faut beaucoup aimer les gens » est un roman lumineux, la plume de Solène est solaire, délicate, fraîche, agréable. Elle met en lumière les liens invisibles qui nous lient les uns aux autres, les vies qui se chevauchent sans qu’on s’en rende forcément compte. La construction nous promène entre hier et aujourd’hui, diluant l’espace temps pour mieux réunir les gens. 

Les personnages ont tous le même point commun : cette solitude, qui pèse ou qui rassure, mais qui reste collée à eux comme leur ombre. A l’instar de Luciole, animatrice d’une émission radio destinée à accompagner et écouter les solitaires durant les longues nuits de désarroi. Seule, enceinte par accident, elle a pour projet d’abandonner son bébé à la naissance. Né sous X, Rosa, elle, est morte sous X. Rosa, qui a vécu une vie formidable. Vous allez l’adorer, j’en suis sûre ! Elle est le genre de personnage que l’on kiffe du début à la fin et qui manque une fois le livre terminé.

Solène nous dépeint des personnages dégageant une profonde humanité, pour lesquels le lecteur ne peut que ressentir énormément d’empathie

Un roman que je ne peux que vous conseiller. Pétri d’espoir, malgré le sujet sombre…A découvrir, ne passez pas à côté !

« A quoi tient la vie ? A nos liens invisibles ; à nous, inconnus, qui, sans le savoir, sommes raccordés. A nos existences qui se percutent en silence. »

#ilfautbeaucoupaimerlesgens   #SolèneBakowski   #plon

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteure ! Solène fait partie des auteurs à suivre. 

Auteur connu :   « Un sac », « Une bonne intention », « Miracle », « Rue du rendez-vous »,sans oublier « Avec elle » – « Sans elle » avec Amélie ANTOINE.

J’ai rencontré Solène aux Quais du Polar 2019 (avec Amélie Antoine)

solène et amélie

 Vous pouvez également retrouver mon Interview de Solène BAKOWSKI et Amélie ANTOINE.

Émotions ressenties lors de la lecture : mon cœur s’est serré à plusieurs reprises, tellement j’ai été touchée par ces destins et ces vies. J’ai ressenti de la colère également face au destin qui peut vraiment s’acharner. Bienveillance, empathie, espoir m’ont accompagnés également.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, les personnages, la construction, la thématique.

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